Second film de la saga mis en scène par Robert Schwentke après Divergente 2: l’Insurrection, ce Divergente 3: au-delà du Mur rehausse d’un cran l’intérêt pour cette saga, initiée de fort belle manière en 2014 avec le Divergente de Neil Burger. Les aspects oniriques jusqu’alors présents via l’utilisation d’une drogue permettant d’explorer la psyché des individus sont laissés de côté, et on va plonger dans une aventure davantage en phase avec le réel. A la manière d’un sympathique Le Labyrinthe: la Terre brûlée, le film va explorer le vaste monde en menant ses protagonistes au-delà des limites de leur habitat initial. Un concept qui était salvateur pour la série du Labyrinthe, est qui l’est également pour Divergente!
Les scénaristes Noah Oppenheim (déjà à l’écriture sur Le Labyrinthe) et la paire Adam Cooper/Bill Collage (Le Transporteur: Héritage et le prochain Assassin’s Creed) nous ont concocté une extension plutôt réussie après les aventures un peu trop classiques de Triss dans le second volet. Chicago n’est désormais plus sous le joug de la tyrannique Jeanine, mais on n’est pas encore dans le meilleur des mondes, Evelyn agissant d’une manière pas si éloignée de la gouvernante précédente… Dans ce contexte difficile, Triss et Quatre envisagent de fuir la ville afin de découvrir ce qu’il y a au-delà du mur d’enceinte. Schwentke ne va pas perdre de temps, et va très rapidement placer ses héros dans le feu de l’action, accompagnés par Christina (Zoe Kravitz, la fille de Lenny), Peter, toujours aussi versatile (Miles Teller, qui se plaît dans ce rôle d’opportuniste), ou encore Caleb (Ansel Elgort, La Face cachée de Margo), le frère de Triss.
On va donc rapidement quitter les lieux que l’on connaît depuis maintenant 2 films, pour embrasser un monde bien plus étendu et offrant d’autres possibilités. Je ne vous dévoilerai pas grand-chose de ce qui va se passer, afin de préserver un peu de suspense! Mais ce qui frappe rapidement, ce sont les emprunts à une certaine imagerie SF moderne, avec des allusions à peine voilées à Tron: l’Héritage et à Oblivion! A ce titre, la musique de Joseph Trapanese flirte pas mal avec le score sublime des Daft Punk, et tiens, il a écrit la musique de la série Tron – la Révolte, ainsi que celle d’Oblivion! Visuellement, le design de certains véhicules et les structures des habitations renvoient eux aussi à l’imagerie forte des 2 films précités. Et comme Tron: l’Héritage et Oblivion ont tous 2 été mis en scène par le génial Joseph Kosinski, on sent à quel point son apport dans le domaine de la SF est crucial! Et on sent également fortement des références à la sublime saga de jeux vidéo Portal, avec notamment les bulles de protection ou le gaz coloré. A quand un film Portal? Ce serait magnifique…
Avec des références qui pourraient largement être pire, on va voir Triss et ses amis évoluer dans un monde d’autant plus intéressant, même si on n’échappera pas aux quelques raccourcis et facilités de rigueur dans ce type de blockbuster. On a droit aux sacrifices habituels et que l’on devine aisément, aux catégorisations parfois faciles, mais on sent que le film a été fait avec une belle volonté, et on passera d’autant plus facilement sur ces approximations. Le travail sur les combinaisons de combat est très intéressant, avec ces modulations de couleur et ces mini-drones très utiles, qui renvoient là encore à l’imagerie du jeu vidéo. La cible des jeunes gamers en sera d’autant plus ravie que le traitement est fait avec soin. On a droit à des combats plus secs et bruts que dans les films précédents, et Robert Schwentke va adopter un rythme plus soutenu que dans le second film.
Shailene Woodley s’avère toujours aussi efficace dans son rôle de sauveuse de l’humanité, avec son mélange très crédible de force et de sensibilité. Elle est une actrice qui mérite d’en être arrivée là où elle est, à l’instar d’une Jennifer Lawrence. Theo James gagne en crédibilité au fur et à mesure des films, et c’est sympa de retrouver Jeff Daniels, dans un rôle si différent de celui de Dumb and Dumber (Oui, le pote de Jim Carrey, c’était lui)!!! Naomi Watts offre à Evelyn une certaine complexité que le personnage n’avait pas forcément au départ, et on a quelques personnages secondaires intéressants, là où d’autres remplissent simplement leur fonction.
Après les événements des 2 premiers films qui étaient liés (le combat contre Jeanine), cette fois-ci on a droit à une nouvelle menace. La fin de l’épisode 2 mettait un terme à l’intrigue principale, et ce 3ème film démarre donc une nouvelle problématique, qui sera d’ailleurs elle aussi traitée en 2 films. Eh oui, après avoir eu un Divergente en 2014, 2015 et 2016, vous en reprendrez bien une tranche en 2017? The Divergent Series: Ascendant sera réalisé par Lee Toland Krieger, connu pour son Adaline. Et cette fois-ci, ce sera bien le dernier de la saga! Sûr? 😉
