Deadpool 2 : La Vie en Noir

Kelly Thompson poursuit les aventures du roi Deadpool, qui vient à la rescousse d’Elsa Bloodstone. La célèbre chasseuse de monstres est mourante, et elle doit se rendre dans la dimension des Bêtes Osseuses afin de tuer leur reine, responsable de son infection. Visuellement, les Bêtes Osseuses ressemblent à des tâches de goudron volant dans les airs, avec plein de dents bien pointues pour dévorer ceux qui s’aventurent chez eux! Le voyage sera donc bien mouvementé, surtout qu’il va également falloir venir en aide à une bande de gamins piégé dans cette dimension! Ca fait plaisir de retrouver Jeff le requin terrestre, toujours aussi efficace face à l’ennemi, et toujours aussi mignon!

Le récit de Thompson reste relativement classique, mais on a droit à quelques dialogues bien sentis qui rehaussent le niveau, et l’ensemble se lit agréablement. Mais encore une fois, ce sont les à-côtés avec la galerie de monstres qui s’avèrent les plus intéressants, apportant une fraîcheur et un humour bienvenus. Le Loup Nocturne qui doit assurer l’intérim de Deadpool en son absence, et qui doit se coltiner les demandes farfelues de ses sujets, c’est plutôt sympa! Gerardo Sandoval prend la relève de l’excellent Chris Bachalo, et il assure plutôt bien avec des traits dynamiques et une aisance graphique qui fait plaisir. Il nous montre quelques monstres bien étranges, comme celui avec une tête de fleur qui se nourrit de pets… Ou Monsieur Neige qui est une sorte de bonhomme de neige bien fun! Et tiens, y a même Sauron qui traîne dans les parages et qui va filer un coup de main à Wade!

Kelly Thompson n’est certainement pas la scénariste que l’on retiendra le plus sur la série Deadpool, et ces épisodes s’avèrent sympas sans pour autant être marquants dans la mythologie du Merc with a Mouth. Par contre, l’épisode Deadpool Nerdy 30 quant à lui, est une véritable catastrophe… C’est un numéro spécial anniversaire (pour les 30 ans de Wade!) visant à réunir un maximum d’équipes créatives ayant déjà bossé avec Wade, et on a donc Joe Kelly, Skottie Young, Fabian Nicieza, Gail Simone, Rob Liefeld, Scott Koblish, Paco Medina et j’en passe… Mais ce sont simplement des mini-épisodes fourre-tout pas drôle et presque tous sans intérêt, qui font juste office de remplissage mercantile. Très dispensable donc, mais ils sont en annexe de ce second volume, donc…

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Les news de la semaine : The Road to Hell

La saga Hellraiser se poursuit, avec un remake dans les tuyaux qui donne quelques nouvelles, puisque la figure mythique de Pinhead a trouvé son interprète. Et après que Doug Bradley ait permis d’icôniser à mort le fameux personnage à tête de clous, le challenge va devoir être relevé par non pas un acteur, mais une actrice! C’est en effet Jamie Clayton (Sense8, Designated SurvivorThe L Word : Generation Q) qui interprétera la chef des Cénobytes, ces êtres venus des Enfers pour tourmenter les pauvres humains qui joueraient avec le fameux Cube… Il paraît que le personnage du roman originel est androgyne, ce qui permettrait de ne pas voir cet énième changement de sexe au cinéma comme faisant partie de cette mouvance progressiste très contemporaine… On laissera le bénéfice du doute à David Bruckner, et on espère un reboot à la hauteur non pas du 1er film, mais du second, qui est l’une des visions fantasmagoriques des Enfers les plus impressionnantes!!!

 

James Gunn avait teasé la possibilité de son apparition dans la scène post-générique des Gardiens de la Galaxie 2, avec ce mystérieux cocon renfermant un certain Adam! C’est désormais officiel, Adam Warlock prendra enfin son envol dans Guardians of the Galaxy Vol.3, où il prendra les traits de l’acteur Will Poulter! Connu pour ses participations à la saga Le Labyrinthe, à The Revenant ou encore à Detroit, l’Anglais endossera donc le rôle du personnage éminemment cosmique, androïde qui se sera rebellé contre ses créateurs, et qui dans les comics sera intervenu à de nombreuses reprises afin de sauver l’univers, notamment contre Thanos. A voir comment Warlock sera introduit dans le MCU, et surtout quelle sera sa place aux côtés des personnages déjà présents… Guardians of the Galaxy Vol.3 est attendu pour le 3 mai 2021!

 

Spider-Man : no Way Home débarquera quant à lui plus tôt, puisqu’il est prévu pour le 15 décembre de cette année! Les théories concernant ce 3ème volet sont de plus en plus folles, mais j’évite un maximum de me faire spoiler, donc pas trop de news de ce côté-là! ^^ Par contre, on a droit cette semaine à 2 photos, l’une nous présentant Spidey en compagnie de Docteur Strange, la suivante le voyant virevolter à bout de toile avec MJ dans ses bras! Le costume claque, les couleurs sont belles, on attend la sortie du film, allez!!!

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Le clip de la semaine : Aesop Rock x Blockhead – Jazz Hands

Le New-Yorkais Blockhead ne se contente pas d’être producteur, il se plaît à créer lui-même des compositions hip-hop, et il s’est associé ici à l’excellent Aesop Rock pour un morceau tranquille sorti hier, que je vous laisse découvrir!

 

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Hood (2002)

En 2008, Panini sortait une petite vieillerie qui n’avait pas eu droit de sortie à l’époque, et profitait de la prise d’importance du personnage dans les pages des Nouveaux Vengeurs pour revenir à ses origines.
Des origines sous forme d’une mini-série en 6 chapitres, dans laquelle le jeune Parker Robbins met la main sur des objets lui conférant des pouvoirs plutôt sympathiques… Ce Hood poursuit donc la lignée Max en mettant en avant un récit bien adulte, où le héros n’en est pas vraiment un. Ce Parker Robbins (notez l’allusion évidente au célèbre Spidey) est plutôt du genre bad guy des bas-fonds, et il survit grâce à des coups minables tout en poursuivant une existence qui ne le comble pas du tout. L’atmosphère n’est pas très joyeuse, mais le récit de Vaughan distille des touches d’humour régulières plutôt bienvenues. On est pas chez le Punisher de Garth Ennis par exemple, et l’apprentissage de Robbins est plutôt marrant, surtout quand il découvre la cape d’invisibilité (qu’est-ce que vous feriez en premier vous, hein?)…
Le personnage de Robbins est donc un loser pas vraiment méchant, qui va se retrouver dans des situations bien tendues après avoir volé les pierres de sang d’un trafiquant notable. Il va avoir les bad guys aux trousses, mais aussi les fédéraux, ce qui va considérablement réduire sa marge de manœuvre…


Kyle Hotz est spécialisé dans le dessin horrifique (Cold bloodedEvil Ernie), et il confère à Hood une ambiance nocturne particulièrement travaillée, dans laquelle les volutes de fumée et la puissance visuelle de la cape participent pleinement à la dramatisation de l’ensemble. Le récit est imprégné de cette atmosphère mi-polar mi-fantastique qui s’avère réussie, et donne aux débuts de Hood une dimension précise.
Ce personnage fantomatique flottant dans les airs joue sur les anachronismes, puisqu’il shoote ses ennemis avec deux bons gros flingues! Ce paradoxe entre la violence naturelle et le devenir mystérieux que lui promet son nouvel accoutrement fait de Hood un personnage en pleine construction, et Parker Robbins ne semble pas encore bien savoir ce qu’il veut faire de ses pouvoirs.

 

Pour ses débuts dans le monde du crime, il va être confronté au Constrictor, au Shocker et à Jack O’Lantern, et l’affrontement a de la gueule. Les dialogues de Vaughan donnent du relief à un récit balisé, et son sens de l’humour tient bien la route. Exemple: « C’est Max Dillon. – « Celui de Drugstore Cowboy »? – Pas Matt Dillon, attardé. Max Dillon. Electro. » Et le Shocker qui donne des conseils conjugaux c’est plutôt sympa aussi!
Hood est un comics rythmé et intéressant, qui marquait les débuts d’un nouveau personnage appelé à faire une grande carrière chez les super-vilains…

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Rusty Puppy (Joe R. Lansdale, 2017)

C’est une sensation vraiment particulière, lorsque vous vous rendez dans une enseigne culturelle afin de trouver un bouquin bien précis et qu’il ne se trouve pas en rayon, et que passée la première déception, vous tombez vraiment par hasard sur le dernier bouquin de votre auteur préféré! C’est l’effet que ça m’a fait il y a quelques semaines, lorsque mes yeux sont tombés sans s’y attendre sur cet exemplaire de Rusty Puppy, qui venait de sortir en version poche! La déception a été très vite remplacée par un immense plaisir, et je me suis empressé de rentrer pour commencer à feuilleter ces pages!!!

Joe R. Lansdale est selon moi l’un des écrivains contemporains les plus impressionnants qui soit, avec une propension à passer de l’émotion à l’humour en une fraction de seconde, ou à carrément entremêler les 2 avec talent, et il est sans conteste mon auteur favori depuis maintenant plus de 10 ans. Lorsque j’entame un de ces romans, j’entame également une lutte avec moi-même, afin de ne pas les dévorer trop rapidement, et je me force à les laisser de temps en temps de côté, et à me contenter d’une poignée de chapitres pour en garder pour les prochains jours! Et évidemment, quand j’ai commencé ce Rusty Puppy, je me suis immédiatement retrouvé en terrain familier, avec les personnages d’Hap et Leonard bien sûr, mais surtout avec cette écriture si particulière et unique qui est la marque caractéristique de l’auteur texan!

L’effet est notable dès la première page, et je vous place ici un extrait caractéristique : « Ce sont des médecins et des infirmières qui m’ont sauvé du grand plongeon dans le noir, alors je n’ai pas remercié Jésus en revenant à moi. J’ai remercié l’équipe médicale, leurs années d’études et leurs formidables compétences. J’ai toujours pensé que, si j’étais médecin et que je sauve la vie de quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever. » Comme ça, vous avez une idée de la gouaille de l’auteur, et de son univers chatoyant!

On avait en effet laissé Hap dans un bien triste état à la fin de Honky Tonk Samouraïs, mais on apprend donc qu’il s’en sort plutôt bien. Après avoir rencontré un gang de motards, des tueurs psychopathes et la Dixie Mafia, on se dit que les 2 compères vont enfin pouvoir se reposer un peu. Mais ce serait sans compter sur leurs capacités infaillibles à se foutre dans les emmerdes, surtout qu’ils gèrent une agence de détectives depuis peu! Donc quand une femme vient voir Hap en lui disant que son fils a été tué, il ne va pas pouvoir s’empêcher d’aller creuser là où il ne faut pas, et c’est le point de départ d’un nouveau bordel bien monumental!

Quand le jeune assassiné est un Noir, et que les meurtriers semblent être des flics Blancs, il y a de quoi rendre cette affaire assez explosive pour souffler tout l’entourage d’Hap et Leonard, mais ce n’est pas ça qui va les arrêter, bien au contraire! Ils vont donc commencer leur enquête dans le ghetto Black, avec bien évidemment Hap, Blanc comme neige, qui décide de s’y rendre tout seul comme un grand. Quand je vous le dis, qu’ils cherchent les emmerdes… On va avoir droit à des dialogues bien enlevés et à un joli passage à tabac (le Black Leonard surveille toujours le cul de son pote Hap), et l’enquête va avancer en fonction des rencontres hautes en couleurs du duo, avec des jeunes du quartier, des flics véreux, une vampire naine de 400 ans… Quoi??

Tout au long de ma lecture, je n’ai pas arrêté de relever des phrases qui pourraient être cultes, et les exemples sont tellement nombreux qu’il faudrait simplement que je recopie le livre, ce serait plus simple. Je vous en place au hasard : « Il y a cinq ans, il s’est fait rentrer dedans par un train, expliqua Sheerfault, et ce n’était déjà pas un penseur de génie à l’époque. Le train a heurté sa camionnette sur les rails, il en a fait un gros pâté, et il a fait sauter quelques boulons dans la tête de Bobo. Bobo a une approche simple de la vie, pas vrai, Bobo? -J’aime taper les gens, dit Bobo. -Ca résume tout, confirma Sheerfault. Il aime taper les gens. Et s’il entend siffler un train pas loin, il se chie dessus. -Peux pas m’empêcher, dit Bobo. » A propos du même Bobo, quand il essaie de comprendre ce qu’on lui dit : « Bobo s’arrêta et se détendit. Il me fixa de son regard atone. Son visage pendait comme un sac vide. A l’intérieur de son crâne, un neurone grimpa sur un escabeau pour dénicher une pensée en haut de l’étagère. »

C’est typiquement du Joe R. Lansdale, et c’est comme ça durant tout le bouquin, en mode Audiard texan qui fracasse! Mais si l’humour est souvent présent tout au long de ces pages, on va aussi retrouver un Hap qui se découvre quelques talents paternels, une fliquette qui n’a pas froid aux yeux, une Brett qui combat un rhume, et des personnages secondaires qui valent le détour, notamment cet avocat véreux qui rappelle furieusement un certain Saul Goodman! Quand je vous le dis qu’on est en bonne compagnie dans l’East Texas! Bon, si depuis le temps que je vous en parle, vous n’avez toujours pas lu de Joe R. Lansdale, je vais vraiment commencer à m’énerver!!! ^^ Ah, et sinon j’ai mis à jour la checklist Joe R. Lansdale, bien évidemment! ^^

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