Hood (2002)

En 2008, Panini sortait une petite vieillerie qui n’avait pas eu droit de sortie à l’époque, et profitait de la prise d’importance du personnage dans les pages des Nouveaux Vengeurs pour revenir à ses origines.
Des origines sous forme d’une mini-série en 6 chapitres, dans laquelle le jeune Parker Robbins met la main sur des objets lui conférant des pouvoirs plutôt sympathiques… Ce Hood poursuit donc la lignée Max en mettant en avant un récit bien adulte, où le héros n’en est pas vraiment un. Ce Parker Robbins (notez l’allusion évidente au célèbre Spidey) est plutôt du genre bad guy des bas-fonds, et il survit grâce à des coups minables tout en poursuivant une existence qui ne le comble pas du tout. L’atmosphère n’est pas très joyeuse, mais le récit de Vaughan distille des touches d’humour régulières plutôt bienvenues. On est pas chez le Punisher de Garth Ennis par exemple, et l’apprentissage de Robbins est plutôt marrant, surtout quand il découvre la cape d’invisibilité (qu’est-ce que vous feriez en premier vous, hein?)…
Le personnage de Robbins est donc un loser pas vraiment méchant, qui va se retrouver dans des situations bien tendues après avoir volé les pierres de sang d’un trafiquant notable. Il va avoir les bad guys aux trousses, mais aussi les fédéraux, ce qui va considérablement réduire sa marge de manœuvre…


Kyle Hotz est spécialisé dans le dessin horrifique (Cold bloodedEvil Ernie), et il confère à Hood une ambiance nocturne particulièrement travaillée, dans laquelle les volutes de fumée et la puissance visuelle de la cape participent pleinement à la dramatisation de l’ensemble. Le récit est imprégné de cette atmosphère mi-polar mi-fantastique qui s’avère réussie, et donne aux débuts de Hood une dimension précise.
Ce personnage fantomatique flottant dans les airs joue sur les anachronismes, puisqu’il shoote ses ennemis avec deux bons gros flingues! Ce paradoxe entre la violence naturelle et le devenir mystérieux que lui promet son nouvel accoutrement fait de Hood un personnage en pleine construction, et Parker Robbins ne semble pas encore bien savoir ce qu’il veut faire de ses pouvoirs.

 

Pour ses débuts dans le monde du crime, il va être confronté au Constrictor, au Shocker et à Jack O’Lantern, et l’affrontement a de la gueule. Les dialogues de Vaughan donnent du relief à un récit balisé, et son sens de l’humour tient bien la route. Exemple: « C’est Max Dillon. – « Celui de Drugstore Cowboy »? – Pas Matt Dillon, attardé. Max Dillon. Electro. » Et le Shocker qui donne des conseils conjugaux c’est plutôt sympa aussi!
Hood est un comics rythmé et intéressant, qui marquait les débuts d’un nouveau personnage appelé à faire une grande carrière chez les super-vilains…

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