Europa Report (Sebastian Cordero, 2013)

L’avantage avec les films d’exploration spatiale, c’est qu’ils ne souffrent d’aucune limite et peuvent se permettre d’embarquer le spectateur vers une destination totalement inconnue et innovante. Entre un Sunshine magnifique et un Gravity qui promet d’être époustouflant, Europa Report fait office d’outsider de qualité grâce aux talents conjugués du metteur en scène équatorien Sebastian Cordero et d’une équipe d’acteurs très impliquée.

Exit l’habituelle mission vers Mars, ce film traite cette fois d’un voyage beaucoup plus lointain puisque l’équipage est en route vers Europe, l’un des satellites de Jupiter. Sa particularité est d’être entièrement recouvert de glace, et les scientifiques soupçonnent l’existence d’un vaste océan liquide sous cette couche, offrant une probabilité sérieuse d’y trouver une forme de vie extraterrestre. 6 astronautes sont donc envoyés en mission sur Europe afin de déterminer si la vie, même sous forme unicellulaire, existe dans ce monde gelé.

Sebastian Cordero va élaborer son récit à la manière d’un documentaire, fait d’images prises sur le vif par les caméras disséminées à bord. On est très rapidement plongé dans le quotidien de cette poignée d’êtres amenés à poursuivre une mission de la plus haute importance scientifique, et on va naviguer entre les missions de routine, les moments intimes et les tensions naissantes. Cordero avance crescendo et nous place au coeur de cet univers confiné en nous présentant les différents processus de leur travail de manière très réaliste.

Michael Nyqvist (le Mikael Blomkvist de la saga Millénium originale) campe un personnage intéressant qui va passer par des émotions complexes, et le reste de l’équipage est à l’avenant, avec notamment un Sharlto Copley bien plus crédible que dans le décevant District 9 de Neil Blomkamp. Il y a un travail d’écriture sincère de la part de Philip Gelatt, qui permet de faire progresser la tension de manière imperceptible et solide. L’homme n’est jamais allé aussi loin dans le système solaire, et les difficultés inhérentes à un tel voyage vont s’avérer à la fois techniques et conflictuelles, les personnalités variées réagissant chacune à leur manière face aux imprévus et difficultés. Mais le groupe est loin de s’imaginer à quel point cette aventure va être bouleversante…

Europa Report est traité avec beaucoup d’intelligence par une équipe qui ne cherche pas le sensationnel à chaque séquence, mais qui applique une grande crédibilité quant à la narration et aux implications d’un tel récit. Je n’en dévoilerai pas plus, mais les options choisies par Cordero et son staff s’avèrent très intéressantes, et le traitement visuel s’avère lui très immersif, avec ces multiplications de visions issues des caméras de bord, qui donnent un rendu proche du documentaire des événements. Leses émotions affleurent de manière évidente, et l’on se prend peu à peu au jeu, surtout que la survie des personnages est dans la balance. Sans atteindre l’intensité émotive et narrative d’un Sunshine qui reste un mètre-étalon du genre, Europa Report bénéficie d’une solide ligne de conduite qui en fait une très belle découverte. On pourra regretter que la fin ne soit pas à la hauteur des ambitions présentes durant tout le reste du métrage, mais il constitue une tentative de SF ambitieuse qui parvient à trouver ses marques et sa personnalité, et  Sebastian Cordero a suffisamment de talent pour nous offrir un voyage dépaysant et étonnant.

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Les news de la semaine: Say my name

Strictement rien à se mettre sous la dent cette semaine niveau news, c’est assez impressionnant! Je passe sur les rumeurs constantes niveau casting vu que je préfère attendre que les infos soient solides! Sinon, les prochains jours vont être très calmes pour raisons sportives, du coup je devrais redonner quelques news fin de la semaine prochaine!

Par contre, on a droit à un très bel hommage de la part d’Anthony Hopkins, qui ne tarit pas d’éloges sur Breaking bad, et en particulier Bryan Cranston. Hopkins a enchaîné les 5 saisons en l’espace de 2 semaines (!!!), et il a été totalement bluffé par la série de Vince Gilligan. Voici la traduction du mail qu’il a envoyé à Cranston après avoir terminé le show:

« Cher Monsieur Cranston,

Je viens de finir un marathon « Breaking bad», de l’épisode 1 de la première saison jusqu’aux 8 derniers épisodes de la saison 5 (j’ai téléchargé la dernière saison sur Amazon). Un total de deux semaines (addictive) de visionnage.

Je n’ai jamais rien vu de tel. Brillant ! Votre performance en tant que Walter White était la meilleure que j’ai pu voir de ma vie.

Je sais qu’il y a beaucoup d’hypocrisie et de conneries dans ce business et j’ai en quelque sorte perdu la foi en tout. Mais votre travail est spectaculaire, absolument stupéfiant.

Ce qui est extraordinaire, c’est la puissance pure de chaque personne dans la production. C’était quoi ? Cinq ou six ans de conception ? La façon dont les producteurs (vous-mêmes étant l’un d’entre eux), les scénaristes, les réalisateurs, les cinéastes… chaque département, casting, etc. ont réussi à garder la discipline et le contrôle du début jusqu’à la fin est incroyable.

Ce qui a commencé comme une comédie noire est descendue dans un labyrinthe de sang, de destruction et d’enfer. C’était comme une grande tragédie Jacobéenne, Shakespearienne ou grecque.

Si jamais vous en avez la chance, pourriez-vous passer mon admiration à tout le monde, Anna Gunn, Dean Norris, Aaron Paul, Betsy Brandt, R.J. Mitte, Bob Odenkirk, Jonathan Banks, Steven Michael Quezada, tout le monde, tout le monde a délivré une performance de maître. La liste est infinie.

Merci. Ce genre de travail/art est rare et quand, une fois de temps en temps, il se produit, comme dans ce travail épique, il restaure la confiance.

Vous et le reste du casting êtes les meilleurs acteurs que je n’ai jamais vus. Ca peut paraître comme très hypocrite, mais ça ne l’est pas. Il est presque minuit ici à Malibu et je me sentais obligé d’écrire cet email.

Félicitations et mes plus grands respects. Vous êtes sincèrement un très, très grand acteur.

Cordialement,

Tony Hopkins. »

C’est tout simplement beau de voir une telle admiration chez un acteur de la trempe d’Hopkins, qui a littéralement été conquis comme un gamin par cette série géniale! Une lettre emplie d’une sincérité à la fois naïve et touchante qui fait chaud au coeur!

 

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Le clip de la semaine: Tuto Cupkake

Je viens de découvrir ces petites merveilles que sont les Tutos (merci David!), c’est bourré de folie, d’injures et d’amour aussi! Le format est hyper court, et ça donne un résultat vraiment dynamique avec ce personnage hyper-actif à qui une ou deux consultations chez un psy ne feraient pas de mal… J’adore!!! Enjoy! 😉

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With great Power: the Stan Lee Story (Terry Dougas, Nikki Frakes, Will Hess, 2010)

S’il y a un nom qui définit à lui seul l’industrie du comics, c’est bien celui de Stan Lee. Stanley Martin Lieber est le père de nombreux super-héros connus comme Spider-Man, Daredevil, Hulk, les X-Men, et le père spirituel des plus de 5000 personnages créés par la société Marvel! Ce documentaire retrace de manière très intime la façon dont cette folle aventure a vu le jour, en faisant intervenir des professionnels de l’industrie comme Gene Colan, Joe Simon, Ralph Macchio ou Joe Quesada, qui permettent de se rendre compte de l’héritage laissé par Stan.

Parallèlement, il est bon de bien se rendre compte que Lee n’a pas créé tout cet univers seul, et qu’il doit beaucoup à ses associés, ce qu’il ne manque jamais de rappeler. L’anecdote avec Steve Ditko sur la paternité de Spider-Man est à la fois drôle et touchante, et démontre la simplicité et la passion d’un homme qui a suivi son chemin avec bonheur. Il va évoquer ses débuts à Timely Comics, qui deviendra plus tard Marvel Comics, et le total hasard qui va le mener à la tête de cette entreprise. Sa femme Joan va être déterminante dans la liberté créative de Stan au moment de lancer Marvel en 1961, lui qui est à deux doigts de quitter le groupe. C’est en sortant du carcan dans lequel évolue les comics qu’il va apporter sa touche déterminante.

En 1961, Lee et Jack Kirby (le dessinateur qui est au même titre que Stan le créateur de très nombreux héros) dévoilent les aventures des Quatre Fantastiques, qui vont révolutionner le monde des comics. La touche Lee? Un réalisme prenant, des situations inédites, et des personnages en proie au doute. Tout d’abord, il décide de placer ses héros dans un monde qu’il connaît bien, ce sera New York! On est loin des mondes imaginaires comme Metropolis pour Superman, et ce choix permet à Lee de faire évoluer ses personnages dans un environnement qu’il maîtrise. Il choisit ensuite de traiter de thèmes sociaux, comme avec cet épisode où les Quatre Fantastiques risquent l’expulsion faute d’avoir payé leur loyer! Une situation que les héros de comics n’ont jamais connu jusque-là, et qui renvoie directement à l’enfance difficile de Stan Lee durant la Grande Dépression.

Mais s’il y a un thème récurrent pour chacun des personnages qu’il a créé, c’est la vérité de l’homme derrière le masque. Spider-Man en est évidemment l’exemple le plus probant, avec ce lycéen timide et moqué régulièrement par ses camarades, qui va gagner un pouvoir considérable. Le jeune Peter Parker va évoluer en Spider-Man, et mener une double vie passionnante depuis 1963. Lee et Ditko se sont intéressés au super-héros, mais aussi aux changements qu’apportent ces pouvoirs à Peter. Sa vie va en être irrémédiablement bouleversée, et il va apprendre à ses dépends qu' »Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », cette phrase étant certainement le leitmotiv Marvel le plus célèbre!

Ce documentaire revient également sur le Comics Authority Code, alors que les comics étaient très mal vus car pointés du doigt comme responsables de la délinquance juvénile! (un débat qui peut paraître désuet, mais qui est repris de nos jours à l’encontre des jeux vidéos); il montre également à quel point Stan Lee était ancré dans son époque en traitant de sujets forts, comme le racisme notamment. Il a créé Black Panther et en a fait le premier super-héros noir. Et ses X-Men en proie à la peur et à la haine le doivent à leur condition de mutants, qui les rend si différents…

En retraçant le chemin passionnant de la vie de cet homme passionné, ce documentaire rend hommage au plus grand créateur (avec Jack Kirby!) de super-héros!

 

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Les news de la semaine: des requins dans la poudreuse!

Après les requins transportés par une tornade, les requins d’eau douce ou les requins à 2 têtes, la sharksploitation poursuit joyeusement son chemin outre-Atlantique et se révèle sacrément inventive (ou profondément débile, c’est au choix)! En tout cas, la bande-annonce qui suit ne pourra pas vous laisser indifférent, et vous pourrez dire après l’avoir vu: « Ils l’ont fait… » Oui, Avalanche Sharks, fallait oser tout de même… J’ai vraiment hâte de découvrir le résultat!

Après le très bon Le dernier Rempart, Kim Jee-Woon passe par la case court métrage avec ce The X de 30 minutes dont le trailer survitaminé donne vraiment envie de le découvrir!

24: live another Day reprendra 4 ans après les événements de la dernière saison, respectant ainsi la durée depuis la fin du show. Jack Bauer reprendra du service à Londres dès l’été 2014!

 

 

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