Il y a 8 ans, Creed : l’Héritage de Rocky Balboa atteignait les écrans, et lançait un spin-off à la saga si chère à Sylvester Stallone. Ce premier épisode m’avait laissé sur ma faim, malgré quelques beaux moments et quelques effets stylistiques sympathiques. A tel point que je n’ai découvert Creed II qu’il y a quelques semaines… Je l’ai trouvé bien plus intéressant et émotionnel, ce qui m’a bien motivé pour tenter ce 3ème opus.
Il faut dire que voir Kang monter sur le ring, c’est quelque chose! Jonathan Majors est en pleine ascension, et alors qu’il est destiné à régner en bad guy sur le MCU durant quelques années, il nous offre une autre approche du mauvais côté de la barrière en jouant l’antagoniste d’Adonis Creed. Toute la construction du personnage s’avère crédible et l’acteur lui donne à la fois un corps massif et une belle complexité, le plaçant d’emblée parmi les personnages les plus intéressants de cette trilogie. Jonathan Majors s’impose comme un acteur sur lequel il va falloir compter ces prochaines années, et il ne va pas attendre aussi longtemps que son perso pour y arriver ^^
La grande faiblesse de cette saga selon moi, c’est le personnage d’Adonis lui-même. Je l’ai toujours trouvé trop lisse, et Michael B. Jordan ne parvient pas à en extirper des émotions qui nous donnent envie de le suivre. Lui qui était plutôt bon en bad guy dans Black Panther ne parvient pas à être crédible en good guy… Je ne parviens pas à m’attacher à lui, même s’il partage des moments touchants avec sa famille. Mais l’émotion ne vient jamais de lui, et ses états d’âme laissent indifférents. Alors que la bestialité d’un Damian Anderson est tellement plus puissante, et que Majors parvient lui à diriger nos émotions. Les films où on a davantage envie que le méchant gagne sont rares, Creed III est un de ceux-ci ^^
J’évoquais l’aspect émotionnel du second opus, qui provenait beaucoup du personnage de Rocky et de son interprète. Le voir absent de ce Creed III laisse une sorte de gouffre et ce choix n’aura pas été le meilleur de Michael B. Jordan… Stallone apportait dans cette saga une sorte d’humanité et de fragilité si touchantes, que cela manque cruellement dans des dialogues bien plus convenus…
On a passé les éléments négatifs, on va maintenant se concentrer sur les positifs! Jonathan Majors? Déjà parlé! Il reste donc la mise en scène en elle-même, qui est l’oeuvre de Michael B. Jordan lui-même! Il insuffle un très bon rythme à son récit, en interrogeant le passé pour mieux comprendre le présent auquel Adonis est confronté. Il est à l’aise dans l’évocation d’un Los Angeles nocturne, et il narre un récit de revanche sur la vie qui nous touche bien davantage que le perso de Creed. Même si certains moments, notamment ceux avec sa fille, possèdent une belle sensibilité. Mais face à Damian, Adonis ne joue pas dans la même catégorie ^^
Michael B. Jordan nous propose une belle manière de mettre en scène ses combats, avec pas mal d’emprunts aux animés japonais de ce que j’ai lu (n’étant pas moi-même un fan de manga), et le résultat permet de donner pas mal d’impacts aux duels. Ca frappe fort et sec, et on ressent vraiment bien la puissance des coups, et Jordan se permet même une digression bien symbolique et qui fonctionne. Son Creed III se regarde donc avec pas mal de plaisir, même si sa faiblesse principale reste son perso/acteur principal…