TC 2000 (T. J. Scott, 1993)

A l’approche de l’an 2000, la production d’oeuvres post-apocalyptiques allait bon train, notamment dans cette frange mal-aimée située entre les séries B et Z du cinéma américain. TC 2000 fait clairement partie de ces productions qui auraient aimé bénéficier de plus de moyens et qui misent davantage sur les prouesses physiques que dramatiques de leurs acteurs. Mais au-delà de la banalité du scénario, on ressent une certaine volonté de créer quelque chose et de ne pas simplement produire un direct-to-video purement anonyme.

En fait, ce mix improbable entre Judge Dredd, RoboCop et Les Guerriers du Bronx s’avère attachant, avec son climat crépusculaire et son esthétique résolument 90’s! Une sorte de plongée dans un univers rétro-futuriste où les ordinateurs high-tech étaient volumineux et où il n’y avait pas que les nanas qui appréciaient les T-shirt 3 fois trop petits! Pour son premier film, ce spécialiste du petit écran qu’est T. J. Scott montre quelques ambitions qui fonctionnent malgré le manque d’argent. Son futur est crédible même s’il n’est dévoilé qu’avec parcimonie, mais sa mise en scène permet de pallier la linéarité des décors. On est certes pas dans Terminator, mais son 2020 fonctionne.

Il bénéficie d’un casting composé essentiellement d’athlètes, à commencer par l’acteur afro-américain Billy Blanks, que l’on a pu croiser dans Tango et Cash, Full Contact ou Le dernier Samaritain, qui prouve son habileté martiale. Il est secondé par le Chinois Bolo Yeung, qui a quand même fait face à Bruce Lee dans Opération Dragon, et qui a croisé la route de JCVD dans Bloodsport- tous les Coups sont permis et Double Impact. L’Allemand Matthias Hues est lui aussi de la partie, éternel zédard aperçu dans Dark Angel ou des productions aux noms poétiques comme Fist Fighter, Digital Man, Droid Gunner ou Cyber Vengeance.

Pour les accompagner, un nombre très important de pratiquants d’arts martiaux intègre le film, ce qui permet à TC 2000 d’enchaîner gaiement les combats. Généreux en la matière, il permet de mettre en évidence les qualités des protagonistes, et T. J. Scott se fait un plaisir de shooter tout ça avec un sens du rythme plutôt intéressant pour ce type de production. Il élabore son film sans se prendre la tête mais avec une volonté de bien faire son boulot, et ça marche! Les oppositions entre Blanks Yeung et Hues n’attendent pas trois plombes pour se régler, et ça castagne correctement et à un rythme soutenu!

Le TC 2000 du titre, on le doit au personnage féminin interprété par Bobbie Phillips, qui va être reprogrammé pour devenir un redoutable cyborg. Avec évidemment une tenue sexy (pour l’époque) et un coup de tatanne prononcé, elle va donner du fil à retordre à son ancien partenaire Jason Storm (Blanks). T. J. Scott a co-écrit ce film qui va évidemment aller de manipulations en retournements de situation, pour déboucher sur une victoire des héros, normal. Mais si les personnages n’échappent pas aux stéréotypes et que les situations s’enchaînent de manière parfois invraisemblable, ce TC 2000 revêt assez de caractère nostalgique et old school pour emporter l’adhésion! Ce sous-Mad Max s’avère finalement très efficace, pourvu que l’on soit réceptif au second degré!

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