A l’heure ou le remake est en marche, il est bon de retrouver ce vieux Murphy transformé en cyborg sous la houlette du cinéaste Paul Verhoeven. Certes, RoboCop a pris quelques rides depuis 1987, mais il n’en reste pas moins efficace en offrant un traitement bien radical et une vision désabusée du futur, qui n’est autre qu’une critique du monde contemporain de la part de Verhoeven.
Le cinéaste n’édulcore pas son propos, et la transformation de Murphy (Peter Weller) en robot policier va passer par d’atroces souffrances que Verhoeven va dévoiler frontalement. L’assassinat de Murphy est sacrément gore et choquant, et sera déterminant dans sa croisade contre le mal. Verhoeven se fait plaisir à bâtir la structure de l’OCP, ce groupe privé spécialisé dans l’armement désirant créer des robots policiers. Il va dévoiler les arcanes de ce groupe où les manoeuvres politiques priment sur la sécurité, et la présentation du E-209 est à ce titre savoureuse!
Le phénomène RoboCop va sillonner les rues en éradiquant le crime, mais les souvenirs refoulés de Murphy remontent peu à peu à la surface, créant des perturbations chez ce robot de choc… Aidé par la fliquette Lewis (Nancy Allen), Murphy va tenter de retrouver qui il est, et accepter sa nouvelle condition. Paul Verhoeven met en scène un film d’action qui n’oublie pas de se concentrer sur la psychologie de ses personnages, et fait de RoboCop un film futuriste très maîtrisé qui fonctionne toujours 26 ans après. L’aspect contestataire du réalisateur donne lieu à des moments d’humour noir bien sentis, comme ces fameuses publicités parsemant le film et qui démontrent bien sa vision satirique de la société.