La Fiancée de Chucky (Ronny Yu, 1998)

J’avais gardé un souvenir sympathique de La Fiancée de Chucky, mais au final ce 4ème volet s’avère plutôt pesant… Un constat opposé à Freddy contre Jason du même Ronny Yu, qu’il mettra en scène en 2003! Le réalisateur hong-kongais aime les histoires d’horreur, et il a donc l’occasion d’approcher 3 boogeymen mythiques des années 80 et 90 avec Chucky, Freddy et Jason!

Ronny Yu soigne ses références, avec une intro particulièrement savoureuse dans ce local où sont stockées les pièces à conviction, parmi lesquelles figurent quelques objets de choix comme le masque de Jason ou celui de Michael Myers! Mais ces artefacts vont rapidement symboliser la dimension parodique que choisit le film, toujours écrit par Don Mancini, mais qui semble avoir perdu son inspiration en cours de route… Pourtant, l’idée était relativement bonne d’offrir une compagne à la vilaine poupée, et sa « fabrication » passe par un moment véritablement ingénieux avec cette toile de fond qu’est La Fiancée de Frankenstein, le film de James Whale participant littéralement à la mort et à la renaissance de Tiffany! Ronny Yu nous gratifie d’une très belle scène, mais la suite ne sera finalement pas à la hauteur…

Le gros problème de ce film, c’est qu’il n’est à aucun moment flippant. Les épisodes précédents gardaient toujours à l’esprit d’offrir un cocktail de suspense et de gore, tandis que celui de Ronny Yu se concentre sur l’humour et le gore. Et au jeu des comparaisons, ce mélange s’avère désastreux pour le bad boy Chucky, qui s’auto-parodie de manière répétitive et finalement peu convaincante. Voir Chucky en pleine dispute conjugale avec Tiffany à propos de problèmes de vaisselle, c’est franchement moyen, et les scènes de sexe torrides en plastique ne sont finalement pas si drôles non plus… Il y a un réel problème à trop vouloir donner une dimension humaine à leur relation, qui se perd toujours dans un côté trash, mais cette dualité ennuie rapidement. L’aspect cool de Tiffany n’apporte rien, si ce n’est une excuse à son comportement psychopathe…

Les vrais acteurs sont eux aussi limités dans leurs mouvements, avec des personnages franchement niais, et ce n’est pas la jeune Katherine Heigl (Grey’s Anatomy) qui se rappellera de son rôle comme d’un fait marquant dans sa carrière! Elle voit son copain en cachette car son oncle y est opposé, l’ami gay aime les fleurs, et les quiproquos sont dignes d’un soap de bas étage… Heureusement, il reste quelques idées comme le coup des clous ou celui du miroir, mais ce n’est certainement pas assez pour sauver le film. Si l’humour noir fonctionnait dans Chucky, la Poupée de Sang et Chucky 3, c’est parce qu’il gardait toujours le respect de ce qui fait l’essence du personnage, à savoir une aura flippante qui a ici totalement disparue. Le choix parodique dénature donc tout le potentiel du film, qui tourne en roue libre sans susciter l’intérêt, et ce malgré quelques brefs sursauts. La fin donne le ton pour la suite…

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