Le Fils de Chucky (Don Mancini, 2004)

Quand on a un filon, on l’exploite souvent jusqu’à la moelle, et c’est bien souvent un problème dans l’industrie cinématographique. Après 3 très bons premiers films, il faut bien avouer que La Fiancée de Chucky ratait totalement son pari humoristique, et ce Fils de Chucky se vautre encore davantage dans cette même veine… Difficile de ne pas en vouloir à Don Mancini, le véritable créateur de la poupée diabolique. C’est lui qui a écrit la totalité des aventures de Charles Lee Ray, en comptant le prochain opus Curse of Chucky. Il réalise même ce Fils de Chucky ainsi que Curse of Chucky, mais malgré l’indéniable qualité que l’on peut attribuer aux débuts de la saga, il faut bien avouer que Mancini ne sait pas comment poursuivre de manière honorable cette longue aventure sanglante…

Pourtant, l’intro est très réussie avec ce plan-séquence magnifique en vision subjective dans lequel on retrouve du suspense, du gore et un soupçon de second degré avec une belle référence à Psychose! Mais si la mise en scène est parfaite, le scénario fait de cette séquence un simple rêve… On entre dans un jeu de faux-semblants, qui se poursuivra avec le 1er meurtre de Chucky et Tiffany, graphiquement bien foutu, qui n’est en fait… que le tournage d’un film… Don Mancini se la joue donc référentiel en espérant que cela insuffle un second souffle à sa poupée, mais ce choix ne fait que dénaturer davantage le mythe de Chucky. 10 ans après le sympathique Freddy sort de la Nuit de Wes Craven, Mancini nous sert une recette similaire qui cette fois-ci ne prend à aucun moment! Jennifer Tilly joue son propre rôle dans un film mettant en vedette la poupée tueuse, ça égratigne gentiment mais pas trop le merveilleux petit monde hollywoodien, et ça montre à quel point les paparazzi sont méchants… Des révélations incroyables pour un film qui semble avoir été écrit au fil du tournage!

Si le Bound des Wachowski a permis à Jennifer Tilly de rencontrer le succès, elle est par la suite retombée dans l’anonymat, et ses participations à La Fiancée de Chucky et au Fils de Chucky ne sont pas des plus mémorables… En jouant la carte du second degré sur sa carrière qui bat de l’aile, son personnage s’avère finalement pathétique… Et ce n’est pas la participation du rappeur Redman qui va tirer le film vers le haut, tant cette production fauchée semble avoir été montée dans l’unique but de donner leur chance à des acteurs de seconde zone! C’est à peu près le même constat que de voir Busta Rhymes opposé à Michael Myers dans Halloween: Résurrection: un mélange des genres pseudo-cool qui s’avère contre nature…

Ce n’est pas la présence de l’irrévérencieux John Waters qui va changer la donne, avec son rôle grotesque de paparazzi… Reste la présence de la sympathique inconnue Hannah Spearritt qui joue quand même mieux que tous les autres acteurs présents, et quelques vannes bien enlevées comme le coup de Britney et la référence à Shining. Mais 3-4 moments fugaces réussis dans un film d’1h30, ça fait quand même beaucoup de temps passé à s’ennuyer… La personnalité de ce fameux fils aurait pu donner lieu à un développement intéressant, mais Mancini se contente d’enchaîner les références au Louis ou Louise (plus connu sous son titre original Glen or Glenda) d’Ed Wood avec Bela Lugosi. Bref, pas trop de moyens pour un film sans idées. Mais la gueule de Chucky reste plutôt bien foutue! On va attendre Curse of Chucky pour voir s’il y a encore lieu d’espérer…

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