J’étais resté sur un très mauvais souvenir de ce film, et quelle surprise de le redécouvrir en me rendant compte qu’il est finalement pas si mal! Avec Ronny Yu aux commandes, qui avait déjà remis au goût du jour la poupée démoniaque dans l’efficace La Fiancée de Chucky, ce crossover s’avère plutôt bien foutu, rendant hommage de manière sincère à 2 sagas qui ont marqué les 80’s, et jouant avec les codes du slasher pour mettre sur pied un film certainement pas inoubliable, mais qui offre un spectacle réussi!
L’astuce scénaristique pour faire se croiser les deux boogeymen fonctionne bien, Freddy ressuscitant Jason afin qu’il aille faire un carnage en son nom à Springwood! Mais Voorhees prend tellement son boulot à coeur que Krueger va devoir tenter de l’arrêter s’il veut que le mérite de toutes ces morts lui reviennent… 2 croquemitaines sur un même terrain de chasse, ça fait forcément des étincelles, et Ronny Yu maîtrise son récit ainsi que les deux aspects bien différents des personnages. La dimension des cauchemars est bien rendue, et intègre l’aspect mort-vivant de Jason. Freddy joue avec le côté maternel qui tient à coeur à Voorhees, et les deux mythologies s’entremêlent en se permettant même quelques flashbacks très instructifs, notamment sur la noyade de Jason!
C’est Ken Kirtzinger qui endosse la défroque de Jason et qui combat l’increvable Robert Englund! Les deux hommes vont se retrouver confrontés à une bande de jeunes dont on a tout de suite envie qu’il crèvent, et l’association Freddy-Jason fait du bon nettoyage! La scène de la rave party dans les champs est d’ailleurs visuellement très réussie, avec un massacre à la machette de la plus grande efficacité! Ronny Yu joue avec les conventions du genre, avec des personnages niais qui finalement deviennent sympathiques… Il s’amuse avec les codes pour nous offrir une confrontation entre les deux stars des 80’s, qui se combattent à coups de lames et de machette avec un sens graphique sympathique! Yu offre quelques visions bien iconiques à ses personnages, et la fin de l’affrontement rend bien hommage à ces 2 mythes que sont Freddy et Jason.
Alors même s’il aurait gagné à être plus fouillé, Freddy contre Jason n’en reste pas moins un mélange des genres efficace!
