Looker (Michael Crichton, 1981)

Michael Chrichton est un romancier passionnant (La Variété Andromède, La Proie…), mais il sait également mettre en scène des récits prenants de manière très efficace, c’est notamment le cas de ce Looker qu’il a également scénarisé et qui colle parfaitement à ses thématiques habituelles. Le Dr. Larry Roberts (Albert Finney) est un chirurgien esthétique de renom qui voit défiler de nombreuses actrices aspirant à devenir les stars de demain, désireuses de parfaire leur image pourtant déjà sublime. Ces dernières patientes travaillent dans la pub, et elles sont venues avec une liste très détaillée des modifications à apporter à leur physique. Quand elles commencent à décéder dans des circonstances étranges, il se met à enquêter…

Looker est une sorte de giallo à la sauce technologique, un croisement étrange et hautement réussi qui va nous plonger dans le milieu déshumanisant de la publicité et de ses conventions physiques drastiques. Les jeunes femmes aspirent à la perfection au niveau plastique, afin de devenir des ambassadrices de charme pour une marque de produit innovante. Mais Larry va se rendre compte que sous le vernis superficiel se cache une réalité bien plus dangereuse… La société Digital Matrix a en effet une vision bien particulière de la publicité, et se sert d’une nouvelle technologie pour définir l’impact de leurs pub, en analysant les données rétiniennes de ceux qui les regardent. Ils ont donc mis au point un dispositif étrange capable d’hypnotiser, et veulent s’en servir afin de pousser les gens à la consommation.

La thématique de la télévision qui annihile le libre arbitre est récurrente au cinéma, on pense au Vidéodrome de Cronenberg notamment, mais le traitement particulier que lui impose Crichton fait de Looker un film à la fois symbolique et prenant. On nage en pleine ambiance feutrée et vénéneuse, avec des scènes flirtant avec l’absurde (le jeu du chat et de la souris final est vraiment étrange), et il y a en fait un impact similaire à celui que produit un roman du cinéaste. On retrouve sa prédilection pour les immenses laboratoires secrets et aseptisés, et la menace est souvent déguisée. Le pistolet hypnotique donne lieu à des séquences à la limite de l’onirisme, et le récit se suit dans une atmosphère unique. Looker tient à la fois du cinéma de science-fiction parano des années 70 à la Génération Proteus, mais aussi de l’aspect aguicheur plus typé 80’s à la De Palma… Mais surtout, Michael Crichton donne une véritable identité visuelle à son film, qui est un thriller technologique vraiment bon!

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2 réponses à Looker (Michael Crichton, 1981)

  1. Vance dit :

    Ouh là, ça remonte à loin ! J’en avais gardé un plutôt bon souvenir (si je me souviens bien, l’enquête commence avec un suicide étrange, non ?). Ah oui, il y avait une poursuite en voiture qui se termine dans une fontaine aussi. Et je crois que l’actrice principale jouait dans V.

  2. Wade Wilson dit :

    Exact! Mais est-ce vraiment un suicide… L’ambiance du film est bien étrange avec ce mélange de technologie et de séquences presque oniriques, c’est vraiment original!

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