Publié en 1984, L’Empire des Rats achève la trilogie initiée par Les Rats et poursuivie par Le Repaire des Rats, en offrant un final apocalyptique à sa bande de rongeurs assoiffés de sang. Ce volet dépeint une Londres victime d’une attaque nucléaire, qui éradique instantanément la quasi-totalité de la population et détruit totalement la capitale. James Herbert s’en donnait déjà à coeur joie dans ses précédentes invasions, il annihile ici complètement cette ville pour préparer un terrain propice à ses bestioles!
Alors que Les Rats faisait 123 pages et Le Repaire des Rats 178 pages, l’auteur se lâche avec ces 336 pages dépeignant une ère post-apocalyptique qui offre encore une fois une nouvelle dimension aux attaques des rongeurs. En suivant Steve Culver, l’auteur nous plonge dans cet univers cauchemardesque où chacun tente de survivre dans un premier temps aux frappes nucléaires, puis aux retombées radioactives. L’Empire des Rats fait figure de grand’oeuvre dans cette trilogie avec sa dimension universelle instaurée par un auteur bien déterminé à pousser sa vision destructrice jusqu’au bout. Il ne lésinera donc pas sur les scènes présentant une Londres ravagée et une population en proie à un désespoir total, conférant une ambiance de fin absolue du monde à son récit. James Herbert se fait plaisir, et on se laisse volontiers embarquer par ce jeu de destruction globale.
Pourtant, cet ultime volet n’est pas le plus intéressant des 3, car cet aspect plus vaste réduit paradoxalement la portée de la menace des rats. Les scènes d’apocalypse nucléaire prennent le pas sur les attaques, qui se manifestent parcimonieusement. On oublie presque parfois la filiation avec les 2 premiers bouquins, jusqu’à ce que l’auteur nous rappelle à nouveau que la menace existe toujours. En dépeignant la recherche d’un abri gouvernemental et l’existence en son sein, James Herbert démonte les mécanismes de survie et place en vase clos des protagonistes qui ne vont pas tarder à faire connaître leurs opinions divergentes quant à l’importance d’une hiérarchie au sein du groupe… Les ego et les fonctions vont s’entrechoquer au fur et à mesure que les semaines passent…
Ce volet aurait en fait gagné à être plus court, car les scènes s’étirent à plusieurs reprises sans pour autant gagner en intensité. Les Rats et Le Repaire des Rats possédaient une immédiateté qui leur donnait un fort dynamisme, lequel ralentit malheureusement ici. Toutefois, L’Empire des Rats constitue un final intéressant, dans lequel la lutte pour la survie dans un milieu hostile apporte son lot de séquences fortes. Mais l’ampleur de la menace des rats est moins forte, même si elle débouche encore sur des scènes bien gores.
Le meilleur bouquin reste finalement le 2ème, avec les attaques en pleine forêt qui sont vraiment surprenantes!