Les Rats (James Herbert, 1973)

Premier roman du britannique James Herbert, Les Rats prend place dans l’East End londonien, quartier pauvre que l’auteur connaît très bien puisqu’il y a grandi. Herbert va nous balader dans ces lieux familiers en y intégrant une menace sournoise et vicieuse, faite du grouillement de centaines de rongeurs avides de chair humaine!

Ecrit en 1973, ce roman d’épouvante étonne par sa modernité, le style de l’auteur pouvant presque faire croire que le bouquin a été écrit récemment! C’est dans son rythme également qu’il parvient à donner une solide impulsion à son récit, puisque cette histoire très courte (128 pages en édition classique) va directement à l’essentiel. Dès la 7ème page, les rats attaquent de manière violente et le ton est donné! Herbert n’épargnera personne, et les enfants subiront les mêmes assauts que les adultes. Il décrira des moments tragiques et funestes avec un style très accrocheur, parvenant à rendre chaque séquence unique grâce à des modifications de points de vue très intéressantes. L’attaque de la rame du métro est à ce titre vraiment prenante, avec ce jeune homme sans histoire qui va tenter de prendre les choses en mains afin d’aider deux femmes qui se trouvent dans sa rame à échapper au carnage. La scène de l’attaque de l’école est elle aussi impressionnante, et l’on se retrouve dans une configuration très visuelle, James Herbert nous plongeant dans ces scènes grâce à des descriptions très fouillées.

S’il va droit au but, il n’en oublie pas pour autant l’aspect psychologique de ses personnages, et l’on croise donc divers protagonistes aux personnalités elles aussi très travaillées. Le personnage principal, Harris, est un jeune professeur s’occupant d’élèves de primaire avec un côté rebelle un peu émoussé mais toujours présent; sa compagne Judy est une femme intelligente et douce; et les divers protagonistes auront eux aussi leurs particularités. Mais ce qui frappe, c’est le soin apporté à chacun, car même les victimes vont avoir droit à leur petite biographie, comme c’est le cas pour la toute première, ancien représentant déchu dont l’histoire triste et tragique aura un terme encore plus abominable. James Herbert prend le temps et le respect de traiter chaque personnage avec soin, ce qui est agréable.

Il se fait plaisir à laisser son quartier d’East End être envahi par une multitude de rats géants et mortels, qui vont attaquer les humains avec intelligence et sans peur. D’où proviennent ces rats, et comment se fait-il qu’ils attaquent l’homme? D’abord isolés, les cas d’attaques deviennent de plus en plus fréquents, et les autorités mettent en place des solutions d’éradication. Mais les bestioles sont futées et difficiles à neutraliser, et l’aide d’Harris va être demandée par la mairie, lui qui a eu affaire à plusieurs reprises à ces rats tout en en sortant indemne. Herbert ne va pas hésiter à transformer son quartier en zone retranchée, et à faire intervenir les militaires face à une situation qui dépasse tout le monde. L’auteur n’hésite pas à remettre en cause les pouvoirs en place, eux qui ont laissé une situation d’insalubrité perdurer dans ces quartiers pauvres…

Les Rats est un roman d’épouvante très prenant, dont le seul défaut est d’être aussi court! Mais c’est le point de départ d’une trilogie, donc tout va bien!

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2 réponses à Les Rats (James Herbert, 1973)

  1. Cultiste dit :

    Bonjour, comment va ?
    Les rats est un des premiers livres que j’ai lu de James Herbert (non, pas en 1973, mais bien plus tard…) et curieusement j’en garde un souvenir diffus. Le petit nombre de pages doit jouer et le fait que j’ai lu les livres à la suite car je me souviens très bien du deuxième volume (et de sa scène choque d’introduction) et du troisième.

  2. Wade Wilson dit :

    Salut Cultiste!!! Ca fait plaisir de te lire! Je suis en pleine lecture du 3ème volume, et ça commence vraiment très fort! James Herbert a su effectuer des variations originales à ses histoires de rats, et il n’a pas lésiné sur les effets gores en chemin! Pour l’instant, j’ai une petite préférence pour le second bouquin par rapport au premier, même s’i le roman initial comporte plusieurs scènes étonnantes (l’attaque du métro et l’attaque de l’école notamment!). A bientôt 😉

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