Le Repaire des Rats (James Herbert, 1979)

4 ans après que la peste noire de Londres ait été éradiquée, les rats noirs resurgissent dans la forêt d’Epping. Le cauchemar de la capital anglaise va cette fois-ci se reproduire dans cette ceinture verte de 2400 hectares, très appréciée des touristes et dans laquelle les fermes et autres mobile home sont nombreux. James Herbert délocalise la menace pour un second volet encore plus percutant que le premier!

Lucas Pender, qui travaille chez Dératiz, la société déja présente lors de la peste noire, est envoyé dans la forêt d’Epping après des témoignages qui laisseraient à croire que le rat noir est de retour. Il va rencontrer différents administrateurs et responsables de la forêt, et va devoir batailler pour faire entendre son point de vue avec eux ainsi qu’avec sa propre hiérarchie, rapidement muselée par le gouvernement. Encore une fois, comme dans Les Rats, James Herbert souligne la responsabilité étatique lors de cette nouvelle menace, et le côté contestataire de l’écrivain est toujours aussi solide. Après avoir récolté des preuves mais sans pour autant avoir vu lui-même l’animal de ses yeux, Luke Pender est convaincu de sa présence dans la forêt. Mais sans preuve formelle, personne ne se décide à agir… Luke va se lier avec la jeune Jenny, qui travaille au Centre en tant qu’éducatrice, et qui a donné l’alerte après avoir vu le rat noir. Mais ses supérieurs étant sceptiques, son témoignage ne suffit pas pour lancer l’évacuation de la forêt.

Pendant ce temps, les rats commencent à multiplier les victimes humaines, leur soif de sang s’étant révélée à eux après leur première victime. Les descendants des rats de la peste noire de Londres possèdent la même envie inextinguible de tuer que leurs aînés, et leur méfiance envers les humains leur a appris à être encore plus rusés. Les scènes d’attaque sont extrêmement violentes, et James Herbert peint des visions sanglantes et macabres à souhait. L’attaque du Centre est précédée par une sorte de calme avant la tempête, et le déferlement des rats possède un relent apocalyptique très bien rendu par l’auteur. Luke, Jenny et les autres luttent pour leur vie face à la horde déchaînée, et cette séquence est bien flippante!

Ce second volet de la trilogie est une réussite, Herbert parvenant à utiliser l’univers de la forêt de manière très intelligente, les rongeurs s’étant totalement adapté à cet environnement. La séquence du colmatage des sorties d’égouts est à ce titre remarquable, les rats usant des lieux de manière plus que judicieuse afin de surprendre les humains… Et au-delà du récit central, Herbert développe des personnages auxquels on s’identifie d’emblée, et dont le background s’avère très solide. L’histoire entre Luke et Jenny est très touchante, leur découverte progressive offrant une vraie émotion.

Le Repaire des Rats est une grande réussite qui, plus de 30 ans après, possède encore une très grande force grâce à une écriture qui n’a rien perdu de sa modernité!

 

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