X-Men : Dark Phoenix (Simon Kinberg, 2019)

Un remake de X-Men : l’Affrontement final en guise de conclusion de la saga mutante chez la Fox? Une idée curieuse, prise par le producteur et scénariste Simon Kinberg, qui fait ici ses premiers pas en tant que metteur en scène. L’homme aura été critiqué pour de nombreux choix en tant que producteur, on pourra aujourd’hui rajouter son travail de réalisateur… X-Men : Dark Phoenix est le 4ème volet de la série des jeunes X-Men, initiée par Matthew Vaughn avec le très bon X-Men : le Commencement. Le problème, c’est qu’à force d’user les personnages jusqu’à la corde (X-Men : Days of future Past, X-Men : Apocalypse), on ne sait plus trop comment les utiliser… Et ce gâchis de personnages est clairement ce qui saute le plus aux yeux dans ce X-Men : Dark Phoenix!

On se prend à regretter Famke Janssen, qui excellait dans le rôle fragile de Jean Grey, lors de la trilogie initiale dans les années 2000. Sophie Turner tente d’apporter une certaine humanité à son personnage, mais sa Jean Grey est bien loin d’être aussi intéressante… Et comme elle est l’héroïne principale de ce film, ça pose un sérieux problème de fond… On va assister à ses variations d’humeur suite à ce qui semble être une éruption solaire, et franchement, ça laisse assez indifférent au final… James McAvoy joue encore une fois le Professeur Xavier, et il n’aura jamais été aussi irritant que dans ce film… Sa fausse modestie et sa manipulation des élèves en font une version bien moins gentillette que d’habitude, mais du coup ses lignes de dialogues interminables pour simplement signifier à chaque fois « Mais j’ai fait ça pour son bien », c’est redondant et plombant, vraiment. Jennifer Lawrence s’en tire un peu mieux dans le rôle de Raven (Mystique), en apportant davantage de crédibilité à son personnage.

Sinon on a aussi Hank (le Fauve), Scott (Cyclope), Tornade, Peter (Vif-Argent) et Kurt (Diablo), qui se contentent de faire de la figuration à tour de rôle, comme si on avait mis les personnages dans les pattes de Kinberg et qu’on lui avait dit qu’il n’avait pas d’autre choix que d’utiliser ceux-ci. Le problème, c’est que Kinberg est l’un des producteurs les plus influents de la saga, donc il a sans conteste fait ces choix lui-même. Donc le voir galérer à utiliser des super-héros à ce point, c’est plutôt tragique… Surtout qu’il a rédigé le scénario lui-même également! On va passer de scène en scène de manière de plus en plus distanciée, et c’est assez consternant de se dire qu’on regarde un film X-Men en ressentant si peu d’émotions! Pour un univers centré sur des personnages spéciaux dont la lutte constante pour se faire accepter par les humains est primordiale, traiter le sujet aussi bassement est assez incroyable… Le coup du téléphone rouge à la Batman qui met directement en lien avec le Président, et qui d’un coup est coupé devant la gueule de Xavier, c’est pas très pro quand même…

Ah oui, créer toute une attente pour le personnage de Dazzler, pour au final nous donner… ça!!! Franchement, ce n’est pas rendre hommage aux fans, c’est clairement le contraire!!! Et des personnages qui ne servent à rien, il y en a un paquet, comme celle dont on découvre le nom juste quand elle disparaît ^^ Là encore, on a réellement l’impression que Kinberg s’en fout totalement, et qu’il n’a aucun respect pour ses Mutants… Le seul qui s’en sort vraiment, c’est Michael Fassbender, qui campe un Erik (Magnéto) complexe et intéressant. C’est le seul qui a droit à quelques passages graphiques bien iconiques, notamment lorsqu’il place son fameux casque sur la tête… Jessica Chastain campe une bad girl sortie de nulle part, qui n’est même pas un personnage connu des comics, et ce type de rôle de femme froide et déterminée, on en a déjà vu tellement, qu’elle est totalement inutile ici.

On n’a donc pas de vrai méchant, on a une histoire qui reprend la trame d’un film précédent, et on a toute une galerie de personnages qui ne servent à rien. Ce X-Men : Dark Phoenix est un beau ratage à plusieurs millions de dollars, censé achever la saga initiée par Bryan Singer en 2000, et qui va surtout laisser tout le monde indifférent… Même si les effets spéciaux ne sont pas moches, tout le côté cosmique laisse lui aussi assez froid, la faute à des enjeux qui ne prennent pas. Les sautes d’humeur de Jean sont trop soudaines pour être crédibles, et l’excuse du « je ne me contrôle pas » n’est pas suffisante… Bref, il n’y a rien à sauver de ce film très mineur, alors que la saga X-Men est quand même celle qui a permis aux super-héros de prendre possession d’Hollywood… On va maintenant attendre la sortie (avec 2 ans de retard!!!) des Nouveaux Mutants pour totalement achever ce pan de l’histoire Marvel pour la Fox, mais les reshoots pas encore entamés et les dissensions entre le réalisateur et la production, ce n’est clairement pas rassurant pour ce film…

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2 réponses à X-Men : Dark Phoenix (Simon Kinberg, 2019)

  1. Carole Regnier dit :

    Domage
    Cette saga qui avait pourtant su m’intéresser aux super héros, n’aura jamais eu de fin qui tienne la route.
    Pourtant on dit bien que toute bonne chose à une fin ?¿

  2. Wade Wilson dit :

    Là on peut clairement dire ça… En espérant que Marvel gère la reprise des Mutants!!! 😉

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