Je connais Sam Alexander à travers les pages de la série All-new all-different Avengers, et je découvre aujourd’hui ses aventures en solo grâce à ce Marvel Universe 7, qui propose les épisodes 7 à 11 de sa (mini) série régulière (qui se termine donc ici). Sam fait partie de toute cette vague de super-héros adolescents que Marvel a développé ces dernières années, et qui sont de nouvelles itérations de personnages existants. Il endosse un costume déjà connu, et devient la dernière incarnation de Nova.
A travers ses héros ados, Marvel entend attirer de nouveaux jeunes lecteurs qui pourraient s’identifier à des personnages de leur âge, et ayant les mêmes préoccupations qu’eux. En tant qu’adulte, la série fonctionne également très bien, grâce à une écriture soignée signée Sean Ryan, que je n’avais pas encore croisé. La notion familiale est très présente dans ce comics, avec un Sam Alexander tiraillé entre son sens du devoir et sa culpabilité à l’idée de faire angoisser sa mère et sa soeur, qui s’inquiètent constamment pour lui. Elles connaissent toutes deux ses pouvoirs, et il doit du haut de ses 15 ans composer avec tout ce que cela engendre. Sean Ryan applique donc une recette Marvel connue depuis les tout débuts, avec l’aspect réaliste de la vie des héros qui peut être un frein à leur volonté de faire le bien. Et il le fait avec soin, donnant au lecteur une vraie envie de suivre l’évolution de cette petite famille.
Il n’oublie pas pour autant les aspects cosmiques et spectaculaires, qui sont indissociables du pouvoir incroyable de Nova. Le jeune garçon est en effet capable de se rendre de sa petite chambre à une planète lointaine en quelques secondes, et on passe donc rapidement d’un environnement connu à un univers bien différent. Mais Sam participe également à Civil War II, ce qui va lui permettre de rencontrer un personnage que je n’avais pas revu depuis un moment, le Captain! Cet ex-membre de la géniale équipe Nextwave est un super-héros un brin looser, qui manie efficacement le cynisme et la choppe de bière. Leur rencontre est à la fois drôle et touchante, et je ne pensais pas que les conseils du Captain s’avéreraient finalement pertinents! Mais sa vision pessimiste du super-héros et sa discussion avec le jeune Nova est finalement intéressante! Et en même temps, ils en profitent pour dégommer un monstre qui attaque New York…
Filiation toujours, avec la recherche du père, qui prend une tournure étrange et triste. Sam croyait avoir retrouvé son père, mais il s’agissait en fait d’un clone. Mais Sam et ce clone se sont liés d’une amitié qui semble tisser des liens père-fils, et ce concept s’avère finalement lui aussi intéressant, tout en posant la question de ce qui fait l’humanité d’un être. Vivant ou artificiel, la différence est-elle importante pour caractériser une personne? Pour un comics destiné à la base à ramener de jeunes lecteurs, Sean Ryan signe un scénario dense et prenant, qui va brasser des thèmes à la fois universels et touchants. La fin avec le Worldmind va encore intensifier la complexité du propos, avec une discussion quasi-philosophique entre Sam et une entité qui gère les Nova. C’est traité avec une très belle précision, et ça va enclencher sur une fin surprenante.
Et en plus de tout ça, les dessinateurs RB Silva et Cory Smith assurent de belle manière leur partie graphique, achevant de faire de ce comics un très beau moment de lecture. Tiens, y a même un Deadpool au détour d’une case! Et quand on voit la sublime couverture signée Humberto Ramos (tout en haut!), on ne peut que plonger!