4 ans après un Dragons surprenant de maturité et d’émotion, le metteur en scène Dean DeBlois quitte son compère Chris Sanders afin de réaliser seul cette suite très attendue. 5 ans après avoir transformé la vie des habitants de Beurk qui cohabitent maintenant en toute amitié avec les dragons, Harold est devenu un jeune homme de 20 ans que son père souhaite à tout prix ériger en successeur au poste de chef du village. Mais Harold ne se sent pas l’âme d’un guide, et rêve d’aventures et de découvertes de nouveaux territoires… Cette suite retrouve donc les mêmes personnages quelques années plus tard, et termine à la 1ère place du Palmarès Interblogs de juin!
La très belle tenue du premier opus, qui nous offrait un mélange réussi d’action, d’émotion et d’aventures épiques, en a fait un succès plus que mérité. Les producteurs ont donc décidé de mettre en chantier une séquelle à ce très beau film d’animation, qui prend place 5 ans plus tard dans le village de Beurk qui a bien changé. On y organise des courses de dragons, on utilise ces animaux pour les tâches quotidiennes, et on s’amuse avec eux en toute complicité! La rencontre d’Harold et Krokmou a été un tournant dans le mode de vie de tous ces vikings, qui ont remis en question leurs certitudes et ont appris à comprendre les dragons. Mais si les habitants de Beurk vivent en parfaite harmonie avec ces animaux, ce n’est pas le cas des autres humains, et à quelques encablures de là, des chasseurs de dragons font un commerce peu reluisant…
La fraîcheur et la spontanéité du premier film sont indéniables, et on y ressent de vraies émotions comme la solitude d’un enfant chétif face à son père qui est un puissant guerrier; les liens d’amitié entre deux espèces que tout oppose; l’éveil au sentiment amoureux, etc… Dean DeBlois et Chris Sanders avait mis sur pied un vrai conte initiatique fantastique d’une force impressionnante, capable de passer d’un moment intimiste à une bataille rangée digne d’un blockbuster. Pour cette suite, Dean DeBlois use d’arguments similaires, mais sans parvenir toutefois au même degré de perfection. L’élément de surprise n’est évidemment plus de la partie, mais il y a quelques données qui viennent un peu gêner les bonnes dispositions de cette suite.
Là où Dragons prenait ses spectateurs par surprise, DeBlois utilise maintenant quelques ficelles trop visibles. L’entrée en matière avec la course de dragons ressemble trop grossièrement au jeu du quidditch issu de la saga Harry Potter. On aurait préféré rester immergé dans le seul univers créé dans le premier film, et ne pas sentir d’influences extérieures. Mais ce n’est pas la seule, puisque plus tard dans le film, on plonge directement dans l’Avatar de James Cameron! L’univers coloré avec ses animaux volants, et un personnage totalement apparenté au film de science-fiction de Cameron vont faire leur apparition, et je trouve que cette référence constante amoindrit considérablement la portée de ce Dragons 2, comme une marque flagrante de manque d’imagination. Personnellement, je déteste ce personnage avatarien qui est très artificiel…
Mais mis à part ces trop nombreuses références, Dragons 2 fonctionne comme une suite calibrée qui offre des éléments assez adultes en terme d’émotion et d’action. On sacrifie la finesse de quelques personnages, qui étaient importants dans le premier film mais qui sont ici réduits à de simples ressorts comiques, mais on suit un récit qui fonctionne toutefois. Harold y suit encore une fois un chemin initiatique, à la recherche de sa vraie nature, aidé par sa petite copine Astrid et perturbé par son père qui a de grandes ambitions pour lui! Dragons 2 offre une aventure qui ne perd pas son rythme, et qui donne une confrontation intéressante entre Harold et le maléfique Drago, qui cherche à capturer ces animaux volants.
Moins surprenant, perdant en originalité, Dragons 2 reste néanmoins un bon divertissement, offrant des moments très adultes pour un dessin animé. Harold s’y éclate comme un dingue avec une nouvelle invention, ses ailes volantes qui lui permettent de voler comme un dragon! On préférera la naïveté et la fraîcheur du premier opus, mais cette suite fonctionne tout de même.