Il aura fallu subir une atroce saison de transition avant de pouvoir retrouver une atmosphère presque digne des débuts de la série! La saison 3 était franchement catastrophique, et Howard Overman est parvenu à redresser la barre en ne réitérant pas l’erreur de vouloir à tout prix se rapprocher de la personnalité unique des saisons 1 et 2, mais en faisant un véritable nettoyage par le vide et surtout, en laissant ses personnages évoluer à leur manière, grâce à une bande d’acteurs très talentueux.
Nettoyage par le vide donc avec l’éviction de Simon et Alisha perdus dans une boucle temporelle, tandis que Kelly s’est envolé pour un pays d’Afrique. Ne subsiste finalement que Curtis (Nathan Stewart-Jarrett), qui n’était pas franchement le plus indispensable… Le premier épisode de cette nouvelle saison s’avérait bien délirant, tout comme l’était celui de la saison 3 d’ailleurs… Et exactement comme l’était le second épisode de la saison 3, le 2ème de cette année s’avérait très poussif, et prometteur d’une saison sans intérêt… Hésitant à poursuivre, j’ai quand même laissé une chance au 3ème épisode, sans grande conviction… Et c’est là que cette saison 4 a commencé à prendre tout son sens!
Difficile de lâcher des personnages de la trempe de Nathan (Robert Sheehan a définitivement marqué de son empreinte l’histoire des séries avec sa composition de dingue!!!), et c’est très probablement cet attachement aux 2 premières saisons qui aura causé la perte de la saison 3. Aujourd’hui, Overman a bien compris que Rudy (Joseph Gilgun) ne serait jamais le nouveau Nathan, et c’est tant mieux! Du coup, Gilgun a pu se lâcher et s’ouvrir à ce personnage bien déjanté dont il assume l’identité. L’aspect carrément glauque et pervers du personnage a été abandonné, et il ne fait plus dans la surenchère afin de dépasser la folie de Nathan. En fait, il devient beaucoup plus intéressant depuis qu’il se détache de sa volonté de singer Nathan, gagnant en profondeur à un point que je n’aurais pas soupçonné!
A ses côtés, Curtis persiste, mais le reste du casting est entièrement composé de nouveaux venus aux personnalités bien variées; on a la jolie et fonceuse Jess (Karla Crome), le timide Finn (Nathan McMullen), et le playboy Alex (Matt Stokoe). 3 nouveaux personnages qui après 2 épisodes de rodage parviennent à instaurer une cohésion que l’on n’attendait plus, et surtout à offrir une nouvelle dynamique au show! Les imbrications des différents pouvoirs et secrets en présence sont traités avec un sens de l’écriture qui nous ramène quelques saisons en arrière, et c’est paradoxalement dû au fait que l’on ne cherche plus à tout prix à s’en rapprocher! Si l’équipe originelle était tout simplement géniale, il fallait prendre la difficile décision de totalement s’en détacher, ce qui a permis de repartir sur de nouvelles bases. Le concept reste le même, l’environnement également, et les auteurs ne peuvent pas écrire autre chose que du Misfits. Mais du coup, ils reviennent à du bon Misfits, et pas cette pâle copie qu’était la saison 3! La saveur se répand à nouveau, et l’on se surprend à rire à certaines répliques qui claquent, ou a des situations totalement barges! La magie se remet à opérer, et ça fait un bien fou de se rendre compte qu’une résurrection est possible!
Les 2 premières saisons resteront à jamais mythiques, et cette 4ème n’atteint pas le niveau hors norme des origines; mais elle possède une personnalité très forte qui donne envie épisode après épisode d’y retourner, et de poursuivre ces aventures totalement barges! C’est un renouveau total pour la série, et c’est un vrai plaisir de retrouver une fraîcheur que l’on croyait perdue! Avec une mention spéciale pour le nouvel agent de probation, sacrément ravagé lui aussi! Shaun Dooley en fait un être vraiment particulier, et il se place dans la lignée des précédents avec classe!