Après avoir écrit, produit et réalisé 2 courts métrages, Parker Finn s’attaque à l’aventure du long en gérant l’écriture et la mise en scène de cet énigmatique Smile. Derrière ce sourire diabolique, se cache un film à concept comme on en voit régulièrement atteindre les écrans, et qui masque sous sa proposition en apparence novatrice un déroulement et des situations pourtant déjà vues de bien nombreuses fois… On pense à Destination Finale ou à Dans le Noir par exemple, qui participèrent eux aussi à leur période à un sursaut d’intérêt pour le genre horrifique, et comme souvent, on a un habillage pas antipathique pour un résultat malheureusement banal…
Sosie Bacon (oui, la fille de Kevin Bacon et de Kyra Sedgwick) incarne Rose Cotter, une psychiatre travaillant dans un hôpital et enchaînant les journées à un rythme infernal. Lorsqu’elle reçoit en consultation une jeune femme terrorisée, elle va tenter de la rassurer mais les choses vont très mal tourner, puisque la jeune femme va s’ôter la vie de manière atroce, tout en arborant un large sourire en regardant Rose. A partir de ce moment, des événements étranges vont arriver dans la vie de Rose, et son entourage va se demander si elle n’est pas surmenée et si elle ne commencerait pas à perdre pied. Le principe de la victime que personne ne croie est un grand classique également dans le film d’horreur, et les dialogues à ce sujet sont assez ennuyeux dans Smile, avec un côté même absurde lorsque Rose tente de convaincre tout le monde qu’elle n’est pas folle. La justesse psychologique n’est certainement pas la composante la plus aboutie du film, donc on va se contenter des moments horrifiques.
Il faut dire qu’il y a quelques séquences qui font leur petit effet, avec notamment des visualisations bien cauchemardesques. Mais dans l’ensemble, on reste quand même sur le jump scare tout ce qu’il y a de plus classique et de plus facile, et Smile n’est qu’un énième film nous balançant des tronches dégueu surgissant d’un coup du noir ou nous faisant le coup de la séquence qui en fait ne s’est pas déroulée. Il n’y a rien de plus nase que ce concept selon moi, et il faudra vraiment un jour que les producteurs et metteurs en scène arrêtent avec ça… Bref, tout ça pour dire qu’on est bien loin de la beauté des compositions bien flippantes de James Watkins avec La Dame en Noir, qui possède une intelligence sensitive bien supérieure à la majorité des films du genre. Utiliser une caméra de manière aussi calme et fluide pour faire monter la tension, c’est tout un art, et malheureusement il est très peu répandu dans le cinéma contemporain…
Sosie Bacon joue très bien la femme qui est à 2 doigts de péter les plombs, et on sent une réelle implication émotionnelle dans le rôle. Mais avec un scénario aussi simpliste et une accumulation de séquences déjà vus des centaines de fois, et parfois en mieux, on n’arrive pas à adhérer à l’ensemble plus longtemps que quelques minutes par-ci par-là. J’avais envie de souligner la séquence de la visite en prison, car l’acteur Rob Morgan (Turk Barrett dans toutes les séries Marvel de chez Netflix) est vraiment intense dans son rôle. On a ensuite quelques passages qui font monter le tensiomètre, mais il n’y a pas de quoi non plus affoler le palpitant, surtout quand ça sent quand même pas mal le réchauffé… Il y aurait également un parallèle intéressant à faire un bon livre de Stephen King, mais si je vous dit lequel je vous spoile ^^ Mais là encore, au niveau du scénario, ça n’est pas non plus très novateur au final. Reste le coup du sourire, pourquoi pas, ça donne lieu à quelques images dérangeantes, on va s’en contenter.
Sinon c’est fou comme dans les films d’horreur, tout le monde vit dans le noir même en plein jour! Il n’y a pas un personnage qui fasse exception, et chez tout le monde, on a l’impression qu’on attend la mort, même quand les gens sont en repos. Je ne sais pas, quand je suis chez moi et que je ne bosse pas, je mets de la musique, je laisse les volets ouverts, je laisse entrer un peu de lumière quoi ^^ Restent quelques jolis plans aériens et une musique bien stressante signée Cristobal Tapia de Veer.