Summer of 84 (François Simard, Anouk Whissell, Yoann-Karl Whissel, 2018)

La pénurie de sorties américaines laisse la place vacante pour pas mal d’oeuvres produites antérieurement et qui n’avaient pas eu l’occasion de s’afficher sur grand écran. C’était le cas pour l’excellent I see you, ça va également être l’occasion de découvrir l’oppressant Exit (Cutterhead dans sa version originale), et actuellement c’est au tour de Summer of 84, un film qui a déjà 2 ans, de percer sur la (grande) toile.

François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell font partie du collectif RKKS, composé d’adeptes de séries B à l’ancienne qui nous ont pondu pas mal de courts métrages très référentiels, notamment avec les fausses bande-annonce de leur saga Ninja Eliminator! Je vous avais même montré l’excellent 4ème opus, signé par un excellent metteur en scène français, Mathieu Berthon (à voir dans ce dossier consacré au réal!). Ils ont même réalisé un long métrage en mode Mad Max djeun’s avec Michael Ironside dedans, Turbo Kid!

Ils adorent les films d’horreur, les années 80, et il fallait bien qu’un jour ils nous réalisent un thriller bien ancré dans leur époque fétiche! C’est chose faite avec ce Summer of 84, qui va suivre les aventures de 4 ados se lançant dans une enquête des plus dangereuses! L’esprit Goonies est activé, et le quatuor va se mettre à surveiller un de leur voisin de quartier, qu’ils soupçonnent d’être le tueur en série agissant dans le coin! C’est le jeune Davey qui est persuadé de la culpabilité de monsieur Mackey, et ses potes le suivent afin d’en avoir le coeur net. Se rajoute une petite bluette avec la voisine ado, et on obtient la recette d’un petit film sympathique qui lorgne également sur l’esprit Strangers Things très en vogue en ce moment.

Ici, pas de surnaturel, mais une reconstitution des 80’s faite avec soin, tant dans les BMX, les T-shirts Bad Religion ou MTV, les coupes de cheveux, les intérieurs de maison… Les 3 metteurs en scène ont tout fait pour que l’immersion soit totale, et on plonge donc dans le passé de manière efficace. Le ton adopté oscille entre nostalgie ado et quelques séquences stressantes, lorsqu’ils se rapprochent un peu trop du voisin lors de leur surveillance. On se retrouve dans un film qui utilise les codes de l’enquête policière en mode adolescent, avec la tonalité humoristique qui en découle, mais qui garde un certain sérieux également. Une sorte de Stand by me dans lequel le but est aussi de retrouver un cadavre, mais surtout de démasquer un tueur.

Les jeunes acteurs se prennent bien au jeu et participent activement à cette recréation d’un pan des 80’s, et Rich Sommer (GLOW) laisse bien planer le doute quant à l’implication ou non de Mackey. Le résultat est une réminiscence old school qui fonctionne, même si on se serait attendu à un film encore plus immersif. On reste dans un contenu habituel au niveau des personnages, qui sont certes bien fait, mais qui ne se démarquent pas spécialement de tous ces films horreur/thriller en mode ado. Ils sont tout aussi bons que leurs homologues dans Ca par exemple. Je m’attendais donc à une oeuvre plus captivante, même si la fin s’avère surprenante dans son changement de tonalité. C’est certainement l’élément le plus intéressant du film, et le reste se regarde tranquillement avec un peu de nostalgie pour ces années si lointaines ^^

 

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