Merantau (Gareth Evans, 2009)

Avant la sortie de The Raid 2: Berandal mercredi (repoussée au 23 juillet en fait……), un petit retour en arrière s’impose avec Merantau, la première collaboration entre le réalisateur Gareth Evans et l’acteur Iko Uwais. Evans n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà mis en scène Footsteps, un film britannique déjà centré sur la violence. Le Gallois se rend en Indonésie afin de réaliser un segment d’un documentaire consacré au silat, un art martial qui va le fasciner. La rencontre avec le pratiquant Iko Uwais va être déterminante, et les deux hommes vont s’associer afin de créer une oeuvre qui rendra hommage à cet art du combat.

Le terme « Merantau » signifie « émigrer », et il est synonyme de « voyage initiatique », puisqu’il s’agit pour les jeunes hommes de quitter leur village afin de découvrir le monde. Yuda est en âge de faire son Merantau, et il va quitter sa mère et son frère pour se rendre à Jakarta, où il va tenter de trouver du travail en tant que professeur de silat. Mais son parcours va être semé d’embûches à partir du moment où il va venir en aide à une jeune danseuse malmenée par son patron… Il va alors devoir utiliser ses qualités martiales contre les bad guys qui n’auront de cesse de mettre la main sur la jeune Astri.

Ce qui frappe d’emblée dans Merantau, c’est la qualité visuelle instaurée par Gareth Evans. La beauté des cadrages et des couleurs permet de magnifier la tranquillité du village et des rizières où vit Yuda, et offre une vision du calme qui va s’opposer à la clameur et le grouillement de Jakarta. Evans prend le temps de créer une atmosphère et de placer certains enjeux évolutifs, ce qui d’un autre côté va faire que le film démarre lentement. La préparation de Yuda, le voyage vers Jakarta, la désillusion, Evans met en place une transformation pour son personnage en respectant une certaine logique. L’inconvénient, c’est que tout cela prend pas mal de temps, et que ça laisse de côté le silat pendant un moment.

Mais le film va commencer à offrir quelques scènes d’action au bout de 40 minutes, et le talent d’Iko Uwais va peu à peu se dévoiler. Le talent d’Evans lui, est de filmer les combats de manière très lisible, souvent en plan large et sans utiliser de montage cut. Les chorégraphies sont impressionnantes par leur rapidité d’exécution et leur précision, et Uwais s’avère extrêmement talentueux. La combinaison Evans-Uwais permet de créer de très belles scènes d’action, et il se font plaisir en multipliant les terrains de jeu. Une boîte de nuit, une passerelle, un quartier de Jakarta, un entrepôt, Evans et Uwais vont s’adapter à leur environnement afin de nous offrir des scènes d’action originales et particulièrement violentes.

Du point de vue de l’action, Merantau remplit son office, même s’il est loin du non-stop du génial The Raid! Après, c’est au niveau des personnages qu’il est plus light, avec un bad guy assez parodique et des personnages pas trop approfondis. Les parties dialoguées sont donc moins intéressantes, mais Merantau apparaît comme une sorte de préparatif pour The Raid, Uwais et Evans jaugeant leurs capacités respectives et s’accordant sur leur vision de l’action. On peut dire que ce film est une découverte tant pour le spectateur que pour les protagonistes, qui plongeront par la suite de manière bien plus satisfaisante dans la violence avec The Raid!

Mais si on découvre Iko Uwais avec Merantau qui est son premier film, c’est aussi le cas pour l’excellent Yayan Ruhian, qui va être opposé à Yuda dans le film. Son rôle est moins marquant que dans The Raid, mais celui qui jouera le génial Chien fou fait aussi preuve de belles capacités dans ce premier film. Merantau permet à tout ce beau petit monde d’affûter leurs techniques et de démontrer leurs savoirs, avant d’exploser dans leur film suivant!

Ce contenu a été publié dans 2000's, Cinéma. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *