Avec un titre pareil, on pourrait s’attendre à une suite tardive de Cliffhanger, Traque au Sommet, mais il n’en est rien. Rumours, Nuit Blanche au Sommet va nous parler d’un autre sommet, celui du G7 réunissant les 7 chefs d’états des pays se disant les plus puissants au monde, qui se rencontrent dans le cadre huppé d’un château en Allemagne. Les 7 (à ne pas confondre avec leurs homologues de The Boys) doivent passer 2 jours sur la rédaction d’une déclaration commune visant à apaiser les tensions politiques actuelles. Alors qu’ils sont réunis dans le parc du château, ils vont commencer à faire face à d’étranges événements…
Ce film est signé par les Canadiens Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson, Maddin étant reconnu comme un cinéaste spécialisé dans l’expérimental depuis bien longtemps, et ayant déjà auparavant co-réalisé des oeuvres avec ses 2 compères. Rumours, Nuit Blanche au Sommet a été vendu comme un film horrifique, puisqu’il a notamment été présenté au Festival de Géradmer, mais ce choix de le placer dans cette veine n’est pas forcément le plus judicieux. Car en matière horrifique, les afficionados resteront forcément sur leur faim, puisque le film est avant tout une satire politique. L’aspect horrifique n’est clairement pas le plus important, et l’écriture des 3 hommes (puisqu’ils ont également rédigé leur film) choisit de mettre en avant l’absurdité du domaine politique à travers des dialogues souvent étirés mais qui font passer avec humour la vacuité de ce type de réunion au sommet.
Avec un casting conviant Cate Blanchett, Charles Dance ou encore Alicia Vikander, plus un Denis Ménochet impeccable et un Roy Dupuis qui s’avère le personnage le plus intéressant avec son évocation du dignitaire canadien, on se retrouve dans une sorte de vaudeville politique qui aurait tout aussi bien pu se dérouler au théâtre, avec ses 4 ou 5 décors différents au maximum. Mais il y a tout de même un soin apporté à la mise en scène et à l’atmosphère très particulière de cette nuit qui fait que l’on se prend au jeu de ces élucubrations bien vaines, qui auraient toutefois mérité un coup de fouet pour s’avérer vraiment percutantes et incisives. Mais la tonalité expérimentalo-absurde est suffisante pour que l’on suive l’ensemble sans ennui, même s’il est certain que ce film très spécial ne parlera pas à tout le monde avec ses private jokes politiques!