Avec Marco, l’Enigme d’une Vie, les réalisateurs Aitor Arregi et Jon Garaño nous livrent un biopic particulier, puisqu’il va se focaliser sur une figure importante dans l’histoire des victimes espagnoles de la déportation, Enric Marco. Celui-ci est président depuis plusieurs années d’une association espagnole consacrée aux victimes du nazisme, et il est un des piliers de cette association, multipliant les interventions dans les écoles ou lors de rencontres, afin de faire perdurer la mémoire de ces heures sombres et de tous ceux qui n’ont pas pu en réchapper. Avec sa capacité à captiver son auditoire, Enric apporte une lumière bienvenue sur des événements qui ne doivent pas tomber dans l’oubli. Mais tout commence à s’ébranler lorsqu’un historien prend contact avec lui, car il affirme avoir des preuves qu’Enric ment sur son passé…
L’acteur Eduard Fernández entre dans la peau de son personnage avec une belle aisance, et il va nous plonger dans un récit prenant qui prend la forme d’un thriller historique, car il va falloir que Marco trouve des preuves irréfutables sur son enfermement dans le camp de Flossenbürg. Mais l’étau semble peu à peu se refermer sur lui, et on se demande s’il a réellement menti ou s’il est une véritable victime de l’Holocauste. Je ne vous en dirai pas davantage histoire de conserver du suspense, mais on sent un véritable malaise au fur et à mesure de l’avancée du film, avec cette question lancinante et ô combien importante, surtout qu’une commémoration d’une grande ampleur se prépare avec l’association. Enric Marco pourra-t-il être blanchi à temps?
Le film étant basé sur des faits réels, on ressent d’autant plus l’importance de l’impact de l’enquête de cet historien, qui risque de mettre à mal la réputation d’un homme jusque-là au-dessus de tout soupçon, et par extension de l’association qu’il préside… Eduard Fernández est très convaincant et permet d’insuffler un vrai suspense à ce film.