Evasion pouvait se targuer de revenir aux sources des actioners bien bourrins d’antan en réunissant les 2 gros bras les plus célèbres des années 80 et 90. Entamée par Expendables: Unité spéciale et Expendables 2: Unité spéciale, cette réunion promettait de faire des étincelles, surtout au vu du pitch très axé Haute Sécurité! L’idée est attractive et le projet excitant, mais est-ce que ça peut marcher dans les années 2010?
On l’a vu, Expendables 2: Unité spéciale a tenu la promesse de revenir à un certain âge d’or du film d’action, et depuis on tente par tous les moyens de réitérer la recette. Cet Evasion annonce clairement son objectif, faire un film de prison régressif et jouissif porté par un duo emblématique qui s’amuse à reprendre les bons vieux codes. Et le film commence plutôt très bien, avec une évasion au dénouement étrange opéré par un Sylvester Stallone très à l’aise dans le milieu carcéral. Après tout, n’a-t-il pas joué au ballon prisonnier avec Pelé dans A nous la Victoire ou affronté Donald Sutherland dans Haute Sécurité? Son personnage de Ray Breslin va nous offrir des moments bien ludiques, puisque cet expert en évasion maîtrise toutes les composantes de son art et n’hésite pas à nous expliquer comment il procède!
Quand il se retrouve dans une prison ultra haute sécurité où le secret est le maître mot, il va se lancer dans le défi le plus ambitieux de sa carrière, en affrontant également un directeur très coriace joué par l’excellent Jim Caviezel. Heureusement, il va faire la connaissance d’Emile Rottmayer, un détenu prêt à lui offrir son aide pour s’évader avec lui. Le duo Stallone-Schwarzenegger fait plaisir à voir, et ils vont se sortir de situations difficiles. Mais si sur le papier tout ça semblait vraiment très alléchant, on peut être légèrement déçu par le résultat final. Soyons clairs: Evasion est un film sympathique, mais il ne parvient pas à se hisser au rang de buddy movie impérissable. Le Suédois Mikael Hafstrom est loin de réitérer l’exploit d’un Expendables 2: Unité spéciale, malgré un casting haut de gamme entraîné par la paire Sly-Schwarzie.
On croise donc Jim Caviezel qui est parfait dans la peau du directeur de prison retors, Sam Neill qui campe l’un des personnages les plus humains de cette prison, Vincent d’Onofrio qui joue un proche de Breslin, ou encore le toujours excellent Vinnie Jones qui une fois n’est pas coutume, est un adepte de la violence! Ce casting plutôt coloré donne du crédit à ce film un peu trop sage, qui aurait gagné à être plus brutal. Au final, dans une prison censée regrouper la lie de l’espèce humaine, il y a des rencontres assez sympathiques! Evasion est un film d’action assez inoffensif, mais qui se regarde bien pour peu que l’on soit tolérant avec les quelques grosses ficelles du scénario et que l’on ne s’attend pas à Expendables 3! Mikael Hafstrom livre un actioner qui ne crée pas la surprise, mais qui remplit tranquillement son office et permet de donner à Stallone et Schwarzenegger des rôles qui leur vont comme un gant.