Si l’on compte les magazines kiosques et plus récemment les formats librairies, depuis la création du personnage en 1991, on comptabilise 12 séries de publication consacrée à Deadpool en France (uniquement les séries régulières solo, je ne compte pas Cable & Deadpool, Deadpool Corps, les Monsters, les Hors Série etc…), et dans la version US, on en est actuellement à la 10ème série (V10) sur le personnage. Ce Deadpool 1 que je tiens entre les mains contient les 5 premiers épisodes de la 9ème série, scénarisés par Cody Ziglar et dessinés par Rogê Antônio, Eric Gapstur et Andrea Di Vito. (pour la chronologie des différentes séries, voir ici!)
La précédente série consacrée au Mercenaire Disert le voyait rejoindre l’organisation appelée L’Atelier, dans laquelle il avait pour mission de tuer le Docteur Octopus. Il en a profité pour tomber amoureux de Valentine Vuong, transgenre à super-pouvoirs, et si le 1er volume s’avérait catastrophique, le second était finalement plus abouti. Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le nouveau statu quo de Deadpool, qui est toujours accompagné de Princesse rencontrée dans la série précédente, et qui est un clone de Carnage mixé à des éléments biologiques de Deadpool. Princesse est un Symbiote à forme de chien géant qui adore croquer les gens, et se considère comme la fille de Deadpool! En parallèle, Wade va aussi retrouver sa vraie fille, Ellie Camacho, qu’il avait laissé aux bons soins de l’agent du SHIELD Emily Preston, afin qu’elle ait une existence normale. Cette fois-ci, Ellie va insister pour partager la vie de son père.
Là où on a très (trop!) souvent eu des aventures qui semblaient rédigées davantage mécaniquement que par passion, on sent chez Cody Ziglar qu’il a envie de faire évoluer le personnage et de créer des récits enlevés. Ziglar est un transfuge de la télévision, puisqu’il a travaillé sur Futurama, Rick & Morty, Robot Chicken… Mais aussi sur She-Hulk : Avocate… Mais à tous les coups, on lui doit les meilleures vannes ^^ Chez Marvel Comics, il a travaillé sur Miles Morales : Spider-Man, Spider-Punk, Deadpool : Seven Slaughters… Il propose un rythme plutôt intéressant à ces nouvelles aventures de Wade, avec notamment l’introduction du personnage bien dark de Death Grip qui semble bien capable de pouvoir tenir tête à Deadpool! Le dessin de Rogê Antônio (c’est le dessinateur principal qui a travaillé sur les 4 premiers épisodes) est très dynamique et il propose des séquences d’action très lisibles, avec un découpage relativement fluide.
Un autre élément bienvenu dans ce volume, c’est le retour du Maître de Corvée! En VO, on l’appelle Taskmaster, et le perso a été intégré au MCU dans une version féminisée que l’on a pu découvrir dans Black Widow, sous les traits d’Olga Kurylenko. Ici, on retrouve donc ce bon vieux Tony Masters et pour les fans les plus hardcore de DP, on sent un rappel avec l’excellente série Agent X de Gail Simone et du studio Udon, qui intégrait les pages de Marvel Manga en septembre 2002, ça nous rajeunit pas! Tony vient filer un coup de main à celui qui est parfois son ennemi, parfois son ami, et il va notamment prendre Ellie sous son aile afin de l’entraîner au combat. C’est vraiment très sympa de retrouver une dynamique entre les 2 personnages, qui on le rappelle se mettaient sur la tronche dans le 2ème épisode de la toute première série régulière Deadpool, publiée en février 1997 dans le tout premier magazine Deadpool en France! Ces épisodes signés Joe Kelly et Ed McGuiness ont clairement construit l’aura du personnage, et sont des classiques à lire absolument! 😉
On a vraiment du beau monde dans ce nouveau Deadpool 1, puisque Crossbones est aussi de la partie. J’ai toujours apprécié ce personnage de mercenaire bad guy qui impose graphiquement, avec une esthétique finalement assez proche du Punisher, et son affrontement avec Deadpool s’avère prenant. On va aussi retrouver un artefact très dangereux, le fameux Sabre de Muramasa avec ses pouvoirs étonnants, et Death Grip va parvenir à intégrer ses capacités de manière assez étonnante. Son but : tuer l’intuable Deadpool! Le combat est très bien mené car on peut effectivement craindre pour celui qui parvient toujours à se régénérer, et Cody Ziglar apporte une certaine fraîcheur avec cette trame scénaristique.
Entre l’humour bien dosé, l’action qui prend bien et les moments touchants entre Wade et Ellie, on se retrouve avec un comics de belle facture qui s’avère plus engageant que le tout-venant super-héroïque habituel, et ce Deadpool 1 peut constituer un bon point de départ pour les nouveaux lecteurs. Même si après, il faudra qu’ils foncent sur les versions de Joe Kelly et celles de Gail Simone! 😉