(Reprise d’une critique de 2008 sur mon ancien blog Salem Center ^^ Comme ce film est une référence, je souhaitais transférer ce texte ici!)
L’aventure cinématographique du groupe de rock Tenacious D n’est que la continuité logique d’une carrière déjà remplie. Il faut savoir que ce groupe composé de Jack Black et Kyle Gass existait bien avant le film, et est un véritable duo qui balance un rock bien senti dans un esprit loufoque totalement assumé. Après leur émission sur HBO et des premières parties pour Beck ou Pearl Jam, les deux compères ont donc décidé d’adapter sur grand écran là genèse formidable et ô combien épique du « meilleur groupe du monde »…
Après une minuscule apparition dans la comédie totalement inconnu Bio-Dome, Tenacious D in the Pick of Destiny va être la consécration. Réalisé par le musicos et clippeur Liam Lynch, ce film va perpétuer la notion d’absurdité chère au duo. L’excellent Jack Black est connu pour ses rôles à la fois délirants et attachants, et il ne déroge pas à la règle avec son personnage de JB aussi naïf que déterminé à devenir une star internationale du rock. Son partenaire KG interprété par Kyle Gass est une sorte de loser pathétique qui n’en deviendra pas moins attachant lui aussi.
En fait, on est embarqué dans une sorte de trip à la Wayne’s World fait d’hommages complètements sincères au genre musical, et doté d’un humour potache du meilleur goût. Les deux lascars vont poursuivre la quête du Pick of Destiny, le Médiator du Destin. L’histoire de cet objet mythique est bien délirante, et est racontée par un Ben Stiller hilarant et totalement allumé! Je lui laisserai donc le soin de vous la raconter, ça vaut largement le détour…
Tenacious D in the Pick of Destiny est l’exemple parfait du film de potes réussis, où les apparitions d’acteurs connus (Tim Robbins dans un rôle assez surprenant!) s’enchaînent efficacement et contribuent au bon fonctionnement de l’histoire. Sous ses apparences bordéliques et rock’n’roll, ce film est en fait très construit et permet de développer des thématiques précises, tout en conservant son côté déjanté. Le chapitrage des séquences sert évidemment ce propos, et avec des titres comme l’apprentissage ou la brouille, intègre les notions d’amitié, d’honneur ou encore de fraternité qui vont jalonner le film. Un humanisme touchant, évidemment secondé par un humour bien bourrin qui évite de verser quelques larmes…
Tenacious D in the Pick of Destiny multiplie les séquences portnawak, dont une scène onirique où Jack Black sous champignons croise le sasquatch dans une forêt féerique. Cette scène hilarante vaudrait à elle toute seule le visionnage de ce film, et la prestation de John C. Reilly dans la peau de la bête est tout simplement géniale! Un de ces moments de pur bonheur débile comme on les aime tant!
Il faut également noter la formidable interprétation de Mason Knight, qui joue JB jeune. Du haut de ses 12 ans (il est né l’année de la formation du groupe d’ailleurs!), il dégage une putain d’énergie et son jeu outré colle parfaitement à ce personnage frustré de ne pas pouvoir laisser exprimer sa rage au sein d’une famille ultra-catholique. La ressemblance physique avec Jack Black est elle aussi hallucinante!
Sous couvert d’un bon gros trip musical sur fond de lutte contre le mal (voir le final fracassant!), Jack Black et Kyle Gass signent un film bourré d’énergie qui devrait ravir même ceux qui ne connaissent pas grand-chose à la musique.