(Ceci est une reprise de ma critique datant de 2008 que j’avais rédigé sur mon ancien blog Salem Center. Comme je fais souvent référence à certains films mais que je n’avais pas de lien vers les critiques directement ici, je les transpose sur Talking Wade pour pouvoir compléter mon Dossier des Adaptations Marvel)
Les adaptations Marvel semblent s’orienter vers une homogénéisation de très bon augure, et Iron Man est annonciateur de crossover bien bourrins qui devraient ravir les fans de comics! Un conseil pour ceux qui ne l’ont pas encore vu et qui comptent se faire une toile prochainement: restez jusqu’à la fin du générique, des infos de taille vous seront fournies…
Alors, qu’est-ce qu’il vaut au final cet Iron Man qu’on nous vend depuis des mois à coups de teasers et d’affiches alléchantes? Et bien pour faire simple, je répondrai que Robert Downey Jr. EST Iron Man, avec toute sa fougue et sa décadence, et qu’il marque de manière indélébile le film de super-héros en posant un personnage ambivalent d’une extrême justesse. Pour la petite histoire, Tony Stark est un chef d’entreprise spécialisé dans l’armement de pointe, et il est aussi un séducteur et un frimeur de haute catégorie. Le genre de type que l’on hait ou avec qui on aimerait troquer sa place, c’est selon. Et Robert Downey Jr. joue avec le côté cynique du playboy en y prenant apparemment beaucoup de plaisir. Stark est un mégalo adepte du grand luxe, et son sens prononcé de l’autosatisfaction est très poussé. La chute sera d’autant plus dure…
L’interprétation du comics par Jon Favreau ouvre véritablement à une étude de caractère, et en cela est proche de la première partie du Spider-Man de Sam Raimi. La découverte des pouvoirs et des responsabilités qui vont avec se font au gré d’un parcours éprouvant qui posera son lot de métamorphoses. Ce principe laisse beaucoup de latitude à l’acteur principal, et Downey Jr. est tout simplement génial. Le jeu qu’il déroule permet de s’identifier à ce personnage pourtant si imbu de sa personne, et les nuances qu’il apporte vont progressivement révéler la part du héros qui sommeille. C’est justement cet éveil qui est l’une des étapes les plus intéressantes dans un film de super-héros; les réactions que cela engendre, les remises en question, les doutes, et les décisions irréversibles qui seront prises. Le parcours psychologique de Stark se fait non sans une certaine dose d’humour, ce qui donne au film un ton particulier.
Jon Favreau n’est pas très connu en tant que réalisateur, mais il aborde son film avec un réel amour du comics, lui qui lit les bandes Marvel depuis tout petit. Sa passion se ressent très fortement, et la maîtrise de sa mise en scène convient à merveille avec les aventures ébouriffantes de Tête-de-Fer. Il filme les séquences aériennes et les combats avec une lisibilité et un dynamisme exemplaires, et il apporte tout autant de soin aux moments plus intimistes. C’est simple, Favreau est parvenu à retrouver le dosage initialement créé par Stan Lee dans le développement de ses comics, à savoir 50% d’action et 50% de dimension humaine. Une recette qui aura porté ses fruits depuis les années 60, et que Favreau adapte parfaitement aux standards cinématographiques actuels. Et les postures bien iconiques directement sorties d’un comics vont ravir les fans…
Iron Man est un héros puissant et en quête de rédemption, et c’est ce dernier aspect qui donne toute la dimension dramatique au personnage. Tony Stark n’est pas un héros parfait (ce qui est justement la trame de départ de l’univers Marvel), et le travail qu’il accomplit sur lui-même est mis en corrélation avec son génie scientifique pour parvenir à la création d’un héros d’un nouveau genre. Un héros qui devrait être appelé à de grandes aventures, si l’on en croit ce qui se passe après le générique final…
Seuls petits bémols, le personnage joué par Jeff Bridges, celui d’Obadiah Stane, que je trouve finalement assez classique; et un combat de fin un peu too much qui évoque invariablement Transformers, mais qui bénéficie toutefois des artilleries conjuguées de Stan Winston et d’ILM. Un peu too much, mais bien fun…
En parlant de Winston et d‘ILM, il faut aussi signaler le travail exceptionnel sur les armures de Stark, qui sont hyper-réalistes et qui apparaissent comme des secondes peaux pour le personnage. Les effets visuels donnent véritablement naissance à toute une technologie de pointe, et la manière dont Stark conçoit son armure principale est géniale! Sinon Jim Rhodes est de la partie (joué par Terrence Howard) , Pepper Potts également (Gwyneth Paltrow), et ça fait bien plaisir de voir cet univers traité avec autant de sérieux…