Focus : Le 7ème art brûle – Partie 2

Il y a un peu moins de 2 ans, j’évoquais l’avenir sombre et incertain des salles de cinéma suite à la pandémie et au confinement. Aujourd’hui, il est temps de poser un bilan sur l’état de santé du 7ème art, et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas au mieux de sa forme…

On va se baser sur une étude spécifique faite par Comscore (que j’ai pu trouver grâce à Ecran Large), analysant la fréquentation des salles européennes durant l’année 2021 (jusqu’au 21 décembre précisément), et le résultat est sans appel. Le point de comparaison est l’année 2019, et la baisse de fréquentation est estimée à 55 % dans les salles françaises. On est donc passé de 213 millions de spectateurs en 2019, à 95,5 millions en 2021… Et nous sommes un des pays les plus chanceux. Le Royaume-Uni est tombé à -58%, l’Allemagne à -65%, et l’Italie tutoie les étoiles avec un score de -75%!!! L’Union Internationale des Cinémas (UNIC) table sur une baisse globale européenne de -70%, équivalent à un déficit de 19 milliards d’euros en l’espace de 2 ans… (source : Ecran Large)

L’analyse de ces chiffres peut se faire à la lumière des éléments déjà évoqués il y a 2 ans, et qui n’ont fait que se renforcer depuis. Des études ont déjà été faites pour démontrer que les plateformes de streaming ne sont pas si inoffensives envers le 7ème art, et qu’évidemment elles lui piquent des parts de marché. Le confort et l’immédiateté de l’offre sont des atouts majeurs depuis la période pandémique, et la simplicité d’utilisation couplée à l’aspect cocooning fait que les gens ont de moins en moins envie de faire l’effort pour découvrir des films sur grand écran.

On voit également le comportement des spectateurs se modifier imperceptiblement, puisque quand on a la possibilité de regarder des films inédits devant sa télé, l’aura sacrée du cinéma en prend un coup… Ce jeu de passe-passe entre les 2 types de médias fait que les gens se rendent au ciné comme s’ils étaient dans leur salon, et on a une partie de ces « spectateurs » qui ne respectent plus rien… Des fils de Tuche qui passent leurs coups de fils comme s’ils étaient chez mémé et qui laissent leurs déchets pour les prochains spectateurs… On pensait sortir grandi de l’épreuve de la pandémie, je peux vous assurer qu’il y a au contraire de quoi ne plus avoir foi en l’humanité…

Evidemment je parle ici d’une minorité, mais dont les actes sont malheureusement bien visibles et desservent l’esprit même du 7ème art. Ce sont des accros à YouTube, Insta, Twitter et autres réseaux, qui n’ont plus le respect du 7ème art. Donnez tout, tout de suite à quelqu’un, tout le temps, et il se sentira le roi alors qu’il n’est rien…

Après cette petite parenthèse nécessaire (ça fait du bien quand tu vois ça au travail de pouvoir en parler mdrrrrr), on revient sur d’autres raisons, avec notamment le fameux studio Disney qui continue à vouloir se désolidariser du monde du cinéma. Pour tenter de manière hypocrite d’être solidaire en mode woke, y a pas de problème, tant que ça peut faire entrer du pognon. Mais quand il s’agit de faire dans l’humanisme, là y a plus personne évidemment ^^ C’est donc tout naturellement que le groupe écologiste-social-démocrate et communiste a annoncé retirer le film de Noël Avalonia, l’étrange Voyage des salles, et le diffuser uniquement sur Disney +. Encore un coup de massue bien direct, pour contrer la fameuse chronologie des médias françaises qui ne l’arrange pas du tout.

Nous sommes donc dans une situation où seuls quelques gros mastodontes attirent les foules, et si vous n’avez pas de cape, de dinosaure ou de grosses voitures qui font vroum, vous pouvez être sûr que votre film a de grandes chances d’être déprogrammé au bout d’un mois. Les gens se sont déplacés en masse pour voir un trio arachnéen en 2020-21 (le film a franchi le milliard de dollars à travers le monde!), mais c’est un cas exceptionnel, puisque quand on voit la carrière de Top Gun : Maverick ou Jurassic World : le Monde d’après au box-office français, cela démontre à quel point le premier week-end est déterminant. Les gens ont pris l’habitude de l’immédiateté, et ils viennent donc dès le début, et ensuite le film perd rapidement en terme d’entrées. Même si ces 2 films permettent d’engranger quelques sesterces, il y a une époque où une oeuvre tenait pendant au moins 2 mois. Aujourd’hui, on est constamment en mode sprint, la course de fond est exceptionnelle…

Ca ne sent donc pas très bon en ce moment, et je ne peux que vous inviter à aller voir des films au cinéma pour soutenir le 7ème art 🙂

 

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