Je poursuis mon exploration de la bilio de Maxime Chattam, avec ce roman bien sombre qui va se concentrer sur un individu totalement malsain et diabolique. Jon Petersen est un pur psychopathe dont on va suivre les exactions, et dont on va également découvrir le passé. Maxime Chattam va littéralement nous faire entrer dans sa tête (et dans sa folie), ce qui s’avère très dérangeant et pourtant prenant. Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion d’essayer de comprendre ce qui pousse un psycho à perpétrer ses actes…
Pour la petite histoire, ce bouquin de déroule dans la petite ville de Carson Mills, dans le Midwest, ville que l’on retrouvera en partie dans Un(e)secte du même auteur. La religion a son importance dans cette bourgade, puisque on a une église luthérienne et une église méthodiste, ce qui va évidemment provoquer des querelles entre les 2 communautés. Jon Petersen fait partie d’une famille issue des 2 branches religieuses, ce qui créa des tensions violentes. Il a été marqué par ce climat de violence, et perpétue cet héritage familial de manière bien dramatique…
On va parallèlement suivre l’enquête de Jarvis Jefferson, le shérif de la ville, suite à des viols et un meurtre. Dans une petit ville aussi tranquille, tout est forcément lié, et il va tenter de mettre la main sur le coupable. On est prévenu dès le départ par un mystérieux narrateur que ce récit sera difficile, et qu’il nous impliquera émotionnellement jusqu’au bout, ce qui est effectivement le cas. Entrer dans la tête d’un psychopathe n’est pas chose aisée, car on trouve forcément quelques traces d’humanité, mais surtout aussi quelques éléments qui nous sont renvoyés comme par un miroir. Les monstres existent, mais ils sont de la même espèce que nous…
Maxime Chattam crée une intrigue prenante, ce qui n’est pas étonnant au vu de ses capacités, et on plonge dans cette enquête avec à la fois un vrai plaisir littéraire et une sensation de dégoût vis-à-vis du personnage de Jon. Sa propension à aimer les jeunes filles va nous conduire à des scènes très malsaines, et il faut accepter cette part de glauque pour continuer la lecture. Mais Chattam gère très bien son récit, offrant une évolution étonnante et jouant avec les sensations des lecteurs de manière très habile. Que Ta Volonté soit faite n’est pas son bouquin le plus aisé à lire de par son propos, mais il s’avère très réussi!