La bande à Johnson revient 2 ans après le surprenant Jumanji : Bienvenue dans la Jungle, qui parvenait à dépoussiérer le concept du film originel avec un humour ravageur! Jake Kasdan reprend la casquette de réalisateur pour ce second (3ème!) opus, et nous embarque pour une aventure vidéoludique qui va davantage explorer la map. Comme dirait l’autre, je suis la carte, j’suis la carte, j’suis la carte!
Si le film précédent s’intéressait à une bande de jeunes dont certains en pleins émois amoureux, les cartes (!) sont cette fois redistribuées, les scénaristes décidant d’intégrer 2 vieux briscards dans la partie. Si les ajouts au casting de Danny De Vito et Danny Glover font bien plaisir aux cinéphiles, il faut avouer que ce choix du script n’est pas des plus passionnants. Les scènes que les 2 acteurs partagent ensemble sont effectivement sympas, mais les projeter dans Jumanji n’est pas l’idée la plus trépidante. Les accrochages et les dialogues entre les 4 jeunes dans Jumanji : Bienvenue dans la Jungle s’avéraient bien plus percutants et drôles.
Ce qui fait plaisir par contre, c’est de retrouver les 4 mêmes acteurs pour incarner les avatars du jeu. Dwayne Johnson se régale encore une fois dans cette veine auto-parodique qu’il manie avec efficacité; Jack Black est toujours bon dans le rôle du vieux professeur bedonnant; Karen Gillan s’éclate en guerrière danseuse, et Kevin Hart… Ben j’ai toujours un peu de mal avec Kevin Hart, qui pour moi ne fait que surjouer. Mais s’il y a un réel plaisir à retrouver ces acteurs, il faut bien se rendre à l’évidence que leurs partitions commencent à être répétitives… On a pas mal de bons moments où on se marre, mais il y en a aussi pas mal où on sent une certaine écriture automatique… Là où leur première aventure surprenait et jouait avec le spectateur, cette 2ème aventure se la joue plus convenue.
Un des regrets majeurs du premier (2ème!) film était le manque d’exploration de cette jungle dans laquelle la bande de jeunes était parachutée. C’est réparé aujourd’hui, avec les découvertes de différentes zones inédites, comme un désert, une ville orientale ou une montagne de glace. On sent que les producteurs ont eu envie de développer le concept en rendant hommage à ce bon vieil Indy, et on a même une référence subtile à Star Wars. Mais si ces décors multiples permettent de bien différencier les niveaux successifs, on sent là encore un certain automatisme dans la conception de cette aventure… Pour faire simple, toute la fraîcheur et l’humour ravageur du premier opus ne se retrouvent pas avec celui-ci, voilà. On sent surtout une volonté de faire dans de l’humour beaucoup plus familial, alors que le 1er ne se restreignait pas et tapait très souvent en-dessous de la ceinture. Ici, les vannes de ce type doivent être au nombre de 2, tout le reste va rester très (trop) gentil, et c’est bien dommage!
Il y a quelques séquences intéressantes, comme la course en buggy avec les autruches, les ponts de singe amovibles, et quelques idées scénaristiques innovantes avec ces idées de changement de corps. Mais au lieu d’explorer tout cela de manière encore plus percutante que dans le film précédent, on sent un certain lissage de ces éléments, et encore une fois, il y a derrière cela une volonté de plaire à toute la famille. Ce qui n’est pas un mal en soi, mais quand on a vu un film totalement délirant, on s’attend à ce que sa suite déroule un humour tout aussi ravageur, et pas qu’il soit plus gentillet. Le choix du méchant est lui aussi symptomatique de cette volonté de simplification : c’est un barbare interprété par Rory McCann, qui jouait le Limier dans Game of Thrones. Donnons-lui un rôle qu’il connaît, comme ça il n’y a pas trop de modifications à apporter…
Ce Jumanji : Next Level s’avère donc être un spectacle en demi-teinte, et on est partagé entre le plaisir de retrouver toute la bande, et la déception de voir le concept quand même édulcoré au passage…