Il est grand temps que Skottie Young cède sa place de scénariste sur Deadpool… Et il va malheureusement falloir s’armer de patience, puisque Kelly Thompson n’officiera qu’à partir du mois de novembre, et qu’avec le décalage français, on ne sera impacté qu’à partir de mai 2020!!! Comme on en est au numéro 8 ce mois-ci, il faudra donc rester zen jusqu’au numéro 15… Allez, on plonge dans ce nouvel épisode qui n’apporte rien au personnage??
Comme évoqué dans de précédents numéros, la série Deadpool peine franchement à décoller et à trouver son rythme. On y croyait au début grâce à la fun attitude de Young et aux dessins plutôt réussis de Nic Klein, mais force est de constater que si les épisodes s’enchaînent, Deadpool reste à la ramasse et n’avance pas du tout… Chaque mois, on a droit à un épisode mineur et inoffensif qui n’a strictement aucun impact sur le personnage ni sur sa mythologie. On poursuit donc sur cette lancée inodore et indolore avec ce récit qui voit Deadpool se rendre au parc de Silly Seal World, où il est embauché par Silly Seal, le propriétaire et mascotte du parc. Petit détail : il s’agit d’un phoque qui parle. Jusque-là, rien de bien grave dans le petit monde de Deadpool, et le revival de personnages Marvel datant des années 1940 est plutôt fun en soi. Mais la mission pour buter Zaggy Pig (le cousin de Ziggy Pig) n’a finalement rien de fun, et est juste une énième tentative de faire du comics méta… Et franchement, après des décennies à jouer sur ce schéma, et avec les films qui ont intensifié ce procédé, on arrive à une dangereuse saturation…
C’est surtout dans le traitement de la rencontre entre Deadpool et sa fille Ellie qu’on se rend compte à quel point tout cela est devenu tellement artificiel. Wade s’est effacé la mémoire pour protéger sa fille, et il ne la reconnaît donc pas, tandis qu’elle va rentrer dans son jeu et ne rien dire. Du coup, cette rencontre n’a quasiment aucun impact émotionnel et n’aura aucune incidence sur la suite des événements. Comme si on replaçait vite fait le personnage d’Ellie pour ensuite l’oublier à jamais. Skottie Young ne se foule pas et semble survoler ses scénarios sans s’y intéresser, et il n’a même pas envie de respecter ses personnages… Résultat : encore un épisode qui fait du surplace, et qui se veut drôle mais qui a de plus en plus de mal à y parvenir. Kelly Thompson, vite!!! On se consolera avec la qualité graphique de Nic Klein…
Constat similaire pour Spider-Man/Deadpool, qui sous la plume de Robbie Thompson, fait dans le mainstream sans âme depuis un bon moment… L’affrontement avec Blastaar est sans saveur, les éternels retournements de situation « les héros sont mentalement contrôlés par l’ennemi » sont passés de mode depuis 60 ans, et le dessin de Jim Towe est sans relief… Il n’y a franchement rien à sauver dans cet épisode, où les vannes entre Spider-Man et Deadpool ne fonctionnent pas non plus. Et au final, tout l’épisode n’est qu’un affrontement, donc niveau scénario, ça ne va pas casser des briques!
Déception avec le dernier épisode de Deadpool Assassin! L’excellente mini-série de Cullen Bunn se rate dans son ultime épisode! Le retournement en mode Rosemary’s Baby avec la trahison de Thrénodie fait vraiment baisser le niveau, et même la mort de la Fouine ne parvient pas à générer de l’émotion! C’est assez étrange au vu du travail précédemment fourni par Bunn, mais cela manque cruellement d’ambition et de folie, bien qu’encore une fois il ne lésine pas sur la violence graphique! C’est d’ailleurs la seule série qui se permet de ne pas se contenter du PG-13… Et au niveau de l’humour, ça reste très limité, Deadpool ne sortant pas de vannes inoubliables mais étant assez soft finalement.
La série Domino s’achève, et c’est tant mieux! Gail Simone ne sera pas parvenu à hisser ses récits vers des sommets, et ses aventures de la mutante chanceuse sont purement anecdotiques. Le trio girly composé avec Outlaw et Diamondback n’apporte rien au genre, et la générale wakandaise Shoon’Kwa fait elle aussi dans le cliché. Mais au final, on a un dernier sursaut avec l’épisode qui va se balader dans le Mojoverse, avec la mission de Domino de stopper Longshot! Ca n’est pas dingue que ce soit clair, mais c’est moins soporifique que les épisodes précédents. Bon, la mini-série Domino : Hotshots qui devrait suivre sera elle aussi scénarisée par Gail Simone, donc ce n’est pas gagné…