Upgrade (Leigh Whannell, 2018)

Le tout premier scénario de l’Australien Leigh Whannell a été celui d’un certain court métrage nommé Saw, réalisé par un certain James Wan en 2003. Les 2 hommes ont récidivé chacun à la même place l’année suivante, avec le long métrage Saw qui a connu un grand succès et a révélé les 2 artistes. Ils n’ont pas cessé de collaborer depuis, et nous ont livré Dead Silence, Insidious et Insidious : Chapitre 2. Leigh Whannell s’est d’ailleurs essayé pour la première fois à la mise en scène avec Insidious : Chapitre 3 en 2015, et a récidivé 3 ans plus tard avec ce Upgrade.

Sorti dans l’indifférence la plus totale, ce petit film de SF mérite pourtant le coup d’oeil, grâce à un traitement respirant la sincérité et l’amour du genre. Leigh Whannell va nous immerger dans un récit de prime abord classique, avec sa thématique de l’homme amélioré, et il va pouvoir laisser libre cours à ses envies de conteur. Dans un futur proche, Grey Trace va se retrouver paralysé suite à un accident et une agression, tandis que sa femme va trouver la mort. L’homme devenu tétraplégique n’a plus aucune envie de vivre, jusqu’au jour où un scientifique lui propose de lui greffer une puce qui lui permettrait de retrouver ses facultés motrices. Grey va se laisser tenter, et va rapidement retrouver ses capacités. Il va même sensiblement les améliorer, et va ainsi être upgradé…

Leigh Whannell pose des questionnements que ne renierait pas Charlie Brooker (le créateur de Black Mirror), mais il va orienter son oeuvre vers l’action. Grey est un homme préférant les bons vieux outils aux nouvelles technologies, et cet aspect rétrograde dans une société où les implants et les systèmes automatisés sont devenus monnaie courante fait de lui un être parfois à part. Son côté bionique avec l’implantation de cette nouvelle puce va lui ouvrir de nouvelles perspectives, et il va utiliser ses nouvelles ressources pour traquer les hommes ayant tué sa femme. L’implant va en effet lui permettre de courir plus vite, d’augmenter sa force et ses capacités physiques générales. Et en plus, cet implant nommé Stem lui parle dans sa tête!

Et à partir de là, on a l’impression que Venom a en fait été une copie d’Upgrade, car il y a pas mal de similitudes entre les deux films! Le héros pense d’abord avoir pété un plomb, puis va tenter d’accepter ce nouvel hôte. Stem est capable de prendre le contrôle de Grey lorsque celui-ci lui donne l’autorisation, ce qui va lui permettre de se sortir de quelques situations potentiellement dangereuses! Whannell va filmer le tout avec une esthétique intéressante et en plaçant son récit dans une atmosphère plutôt bien travaillée! La musique de Jed Palmer aide d’ailleurs beaucoup à s’immerger dans ce monde futuriste, avec des résonances inquiétantes et un rythme prenant.

Le film offre des séquences de combat assez étranges, avec un Grey contrôlé par Stem qui agit mécaniquement, faisant de Grey un simple spectateur de son corps en action. La collaboration n’est pas forcément aisée car Stem est prêt à user de méthodes radicales tandis que Grey est d’une nature bien plus tranquille. Ca rappelle bien évidemment encore une fois Venom, et le plus troublant c’est que l’acteur Logan Marshall-Green a de faux airs de Tom Hardy! La boucle est bouclée… Marshall-Green a joué dans 24 Heures Chrono ou dans Quarry, et il incarnait rapidement le premier Shocker dans Spider-Man : Homecoming ^^ Il donne une belle intensité à son personnage, et apporte quelques touches d’humour à cette histoire de vengeance bien violente.

Upgrade est une sympathique petite découverte, qui vaut mieux que certains films de SF trop prétentieux. Son aspect outsider et parfois artisanal joue en sa faveur, en lui conférant une belle authenticité, et les quelques expérimentations graphiques de Leigh Whannell s’avèrent réussies!

Ce contenu a été publié dans 2010's, Cinéma. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *