Attendu comme l’un des films d’action les plus ébouriffants du moment, ce Mission : Impossible – Fallout a la particularité de voir revenir le metteur en scène Christopher McQuarrie, qui était déjà en charge de l’opus précédent Mission : Impossible – Rogue Nation. La saga chère à Tom Cruise avait commencé à devenir très intéressante à partir de Mission : Impossible III, en se focalisant sur des scènes d’action impressionnantes et en apportant un regard très personnel à l’ensemble. Brad Bird avait encore mis la barre plus haut avec son sublime Mission : Impossible – Protocole fantôme et sa fameuse scène de la tour à Dubaï! De film en film, cette franchise est parvenue à se démarquer de l’ombre de James Bond et à vivre de manière autonome, en se plaçant comme l’un des éléments essentiels du film d’action hollywoodien moderne!
Ce qui est d’emblée remarquable dans cette saga, c’est l’attachement de Tom Cruise à donner un rendu le plus réaliste possible à ces multiples scènes d’action virevoltantes, et sa volonté de tourner lui-même la plupart de ses cascades! L’acteur de 56 ans a encore une condition physique détonnante, et il a clairement payé de sa personne pour ce film, comme pour l’ensemble de la saga finalement! On ne reviendra pas sur la cheville cassée lors du saut d’un immeuble à l’autre, mais l’investissement de Tom est plus qu’exemplaire et fait partie intégrante du mythe de cette franchise d’action! Cette propension à rechercher un maximum d’adrénaline, combinée à la très bonne entente qu’il a avec Christopher McQuarrie (dont 3 des 4 films réalisés sont avec Tom Cruise!) permet de créer un spectacle de haute volée à la fois ambitieux visuellement mais qui se pare également d’une certaine complexité scénaristique. L’enjeu du film n’a pas réellement d’importance à la base (on se rappelle de la fameuse Patte de Lapin de Mission : Impossible III dont on ne savait finalement rien!), mais n’est qu’un prétexte à une succession de scènes-choc destinées à étourdir le spectateur. Mission : Impossible – Fallout est un ride assumé et va nous proposer quelques belles innovations graphiques, tout en plaçant un contexte géo-politique bien sombre et en apportant quelques retournements de situations et faux-semblants bienvenus.
McQuarrie, qui a également rédigé le scénario, se plaît à brouiller les pistes dans ce jeu d’espions dont on ne connait pas tous les tenants et aboutissants, mais dont les enjeux sont vitaux pour de nombreux pays. Ethan Hunt doit donc retrouver les bonnes vieilles ogives nucléaires chères au film d’espionnage, et ce point de départ va amener l’agent et sa troupe à Berlin, à Paris, au Cachemire… Un petit tour du globe habituel pour ce genre de production, et qui permet de dynamiser le concept à chaque fois. Mais là où on appréciera à coup sûr encore ce Mission : Impossible, c’est dans la virtuosité technique de McQuarrie, qui nous livre plusieurs séquences réellement impressionnantes! On a le saut en parachute qui est tourné de manière vraiment étourdissante, on a la fameuse course sur les toits, ou encore la poursuite en hélicoptère pour laquelle Tom Cruise a appris à piloter, parce que bon, autant faire les choses soi-même si déjà! ^^ McQuarrie apparaît comme un excellent technicien, et il nous livre des moments d’une très belle fluidité et de très grande intensité. Sa séquence de poursuite à moto est d’une lisibilité exemplaire, et la 3D est très immersive dans ce film! Il y a une sorte de souffle et de vitesse qui donnent de très belles sensations, et c’est un plaisir de s’immerger dans cette nouvelle aventure!
Après, on pourra également se dire que les producteurs ont décidé de tirer en longueur, le film durant tout de même 2h27, ce qui en fait le plus long de la saga. J’avoue que ce n’était pas forcément nécessaire, et que le film aurait gagné en dynamisme à être un peu plus recentré, mais cela fait partie de la générosité de Cruise et McQuarrie qui veulent en donner toujours plus aux spectateurs, donc ça part au final d’une bonne intention! Ce qui handicape très certainement ce 6ème volet, c’est sans conteste cette scène d’action finale qui n’a absolument rien de crédible… Alors que tout le reste du film jouait avec ce mélange de folie visuelle et de semi-crédibilité, on dépasse là le tournant du too much, et c’est vraiment dommage! Comme si la scène avait été rajoutée et tournée à la va-vite sans la même attention portée aux détails que pour les précédentes. Elle est clairement différente du reste, et terminer là-dessus est regrettable je trouve, tant le reste était qualitatif… Mais bon, le film ne se résume pas qu’à ça, donc tant mieux.
Niveau casting, Henry Cavill est très bon dans un rôle un peu plus bad-ass qu’à l’accoutumée (le combat dans les toilettes est d’une très belle violence!), et il tient plutôt bien tête à Tommy! On retrouve les éternels Ving Rhames et Simon Pegg, qui apportent leur touche de nostalgie et d’humour, et c’est un plaisir également de revoir Rebecca Ferguson. La team autour d’Ethan va s’avérer très utile, et ce bon vieux Sean Harris, qui causait déjà du tort à Hunt dans l’épisode précédent, est encore très intéressant. Mission : Impossible – Fallout est un produit estival ambitieux et très réussi, qui se permet même d’atteindre une certaine noirceur étonnante par moments! Après, le meilleur opus reste pour moi celui de Brad Bird! 😉