Mission: Impossible III (J. J. Abrams, 2006)

Avant la sortie le 1er août de Mission: Impossible – Fallout, je me suis lancé dans un revisionnage des 5 opus précédents. C’est Brian de Palma qui avait ouvert le bal en 1996 avec Mission: Impossible, qui était la première transposition au cinéma de la série Mission impossible créée par Bruce Geller en 1966, et qui dura jusqu’en 1973. A noter qu’une série Mission impossible, 20 Ans après a vu le jour en 1988 et dura jusqu’en 1990, toujours sous l’impulsion de Bruce Geller, avec Peter Graves qui reprenait son rôle de Jim Phelps. De Palma nous livrait donc en 1996 un premier film d’espionnage classique et au charme légèrement rétro (après tout, c’était il y a 22 ans déjà!). Une adaptation correcte et agréable, même si certains passages sont abusés, notamment lors de la scène d’action finale qui est carrément too much!

En 2000, c’est John Woo qui est en charge de M-I: 2 Mission: Impossible 2, qui est clairement orienté action décérébrée et qui se démarque de la tonalité purement espionnage du premier. C’est certainement l’opus le plus faible de la saga, ne parvenant à aucun moment à nous intéresser à cette intrigue boiteuse sur fond de triangle amoureux, et contenant des scènes d’action tellement mal filmées que l’on ne parvient à aucun moment à s’y intéresser. Cette séquelle est typique de l’exagération des actioners et de la volonté de mettre en avant un Tom Cruise qui est presque un super-héros tant il sait tout faire! D’ailleurs, les séquences de combats où il se la joue artiste martial ne sont clairement pas crédibles, avec des figures acrobatiques totalement déplacées dans un combat au corps-à-corps… Jason Bourne pouvait encore dormir tranquille à l’époque…

Mais voilà que débarque Mission: Impossible III, avec une intro tendue à souhait et qui place direct des enjeux très personnels pour Ethan Hunt! En quelques minutes, J. J. Abrams réussit ce que John Woo n’est pas parvenu à faire en 1h30: nous balancer un vrai suspense et une vraie motivation pour cette mission, et c’est un juste retour des choses qu’un transfuge de la télévision apporte tout son savoir-faire dans un film qui est adapté d’une série télé! Abrams nous livre un opus enlevé et au rythme très élevé, nous balance des séquences d’action impressionnantes mais étonnamment très lisibles, et le tout est emballé avec une vraie envie et une vraie expérience! On sent l’urgence à travers tout le film, et la mise en scène télévisuelle correspond à merveille à cette mission plus que délicate pour Hunt! Il y a un vrai suspense et une vraie tension à travers les différentes scènes, là où on ne ressentait strictement rien dans les fusillades incessantes de M-I: 2 Mission: Impossible 2 de John Woo…

Le personnage d’Ethan Hunt gagne énormément en crédibilité, et ce 3ème film est un véritable tournant pour la saga, qui parvient alors à allier espionnage et action avec un très bel équilibre! La scène du pont est impressionnante, celle de l’infiltration dans le complexe militaire également, et Abrams va s’amuser avec les codes de ce type de film, en jouant sur l’objet convoité par Hunt, la fameuse Patte de Lapin. Le mystérieux dispositif restera mystérieux jusqu’au bout, et il est en fait juste l’objet à trouver pour sauver sa femme. Après 2 films, les scénaristes se sont dit que de toute façon, entre les armes nucléaires, les virus mortels et autres armes de destruction massive, l’important ne résidait finalement pas dans la qualité de l’objet, mais dans sa pure fonction. Hunt va donc simplement tout faire pour entrer en possession de cet objet, et ça fonctionne! Ce recul, nécessaire après le second opus, permet de redonner un sacré coup de fouet à la saga, qui se poursuivra de manière exemplaire avec les excellents Mission: Impossible – Protocole fantôme de Brad Bird et Mission: Impossible – Rogue Nation de Christopher McQuarrie. Et franchement, au vu de la bande-annonce du prochain Mission: Impossible – Fallout, on peut encore s’attendre à être totalement surpris par le niveau des aventures d’Ethan Hunt!

Tom Cruise apporte énormément au personnage, avec ce mélange de bravoure, de folie et d’humanité qui en fait une figure emblématique! Sa dévotion au rôle est totale, puisqu’il effectue lui-même la plupart des cascades, ce qui est tout bonnement hallucinant! A ses côtés, on retrouve Ving Rhames qui est présent depuis le premier épisode, et encore Simon Pegg qui fait ici sa première apparition dans le rôle de Benji! Et Phillip Seymour Hoffman est un très bon bad guy! Ce Mission: Impossible III est donc un excellent renouveau, et démontre que des suites peuvent être bien plus pertinentes que le film initial!

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