Furie divine (J. R. Dos Santos, 2009)

José Rodriguez Dos Santos est l’un de mes écrivains favoris, et Furie divine est son 5ème roman a être traduit chez nous. Auteur de près d’une vingtaine de bouquins, le journaliste portugais voit pour l’instant une infime partie de son oeuvre trouver son chemin en France… Les publications ne respectent pas non plus la chronologie des roman, puisque Furie divine est le 4ème ouvrage de la série consacrée à Tomas Noronha, qui en compte pour l’instant 8. Il y a eu Codex 632 – le Secret de Christophe Colomb, La Formule de Dieu, O sétimo Selo (non traduit), puis donc Furie divine, qui a été suivi par L’ultime Secret du Christ, A Mao do Diabo (non traduit), La Clé de Salomon, et le tout récent Vaticanum sorti en avril 2017. J’attendrai un moment avant de le lire, puisque j’ai la collection en version Pocket! 😉

Alors qu’il a l’habitude de traiter de sujets historiques en dépoussiérant les mythes et en apportant un éclairage nouveau sur des vérités qui méritent d’être remises en question, José Rodrigues Dos Santos s’est attaqué en 2009 à une partie de l’Histoire moderne et tragique, en traitant du problème des attentats perpétrés par Al-Qaïda. Le bouquin est sorti récemment chez nous, mais il faut se remettre dans le contexte de 2009, où l’organisation terroriste était redoutée à travers le monde entier suite au 11-Septembre, avec Oussama Ben Laden toujours en vie. Le personnage du cryptologue Tomas Noronha allait donc se retrouver face à une menace à très grande échelle, et la course contre la montre afin de déjouer les plans criminels allait être tendue. Noronha retrouvait Frank Bellamy, un personnage haut placé au sein du FBI, qui a réussi à le persuader de mener l’enquête aux côtés de Rebecca, une agente aussi belle qu’intelligente.

La construction de ses oeuvres s’avère souvent identique, et on replonge avec plaisir dans ce mélange d’enquête moderne et de recherches historiques qui font la saveur de ses romans. Ici, l’intérêt du bouquin n’est pas tant la menace terroriste qui plane sur le monde, car c’est surtout un prétexte à creuser pour comprendre les méthodes d’Al-Qaïda. En parallèle de l’enquête de Noronha donc, on va découvrir le jeune Ahmed, et on va suivre son évolution, de ses 12 ans jusqu’à l’âge adulte. Le jeune garçon débrouillard du Caire va se retrouver propulsé dans des événements bien tragiques, et c’est toute cette logique d’embrigadement et de poids religieux que Dos Santos va nous livrer, de manière quasi-documentaire, afin de bien nous faire comprendre comment tout cela est possible.

 

Il va remonter aux origines du Coran, le livre saint de l’Islam, en nous révélant des secrets aussi énormes que simples. On entend souvent dire que les terroristes islamistes interprètent le Coran à leur manière histoire de justifier leurs actes; mais Dos Santos révèle que les versions modernes du Coran sont édulcorées afin d’atténuer toute la ferveur guerrière qui y est inscrite. Les justifications incitant à placer l’Islam au-dessus de la loi des hommes s’avèrent belliqueuses, et les terroristes ont pour but d’islamiser l’ensemble du monde, de gré ou de force. Et c’est bien ce qui est indiqué dans le livre saint… Tout comme il démystifiait la Bible dans L’ultime Secret du Christ, Dos Santos s’attaque au Coran dans Furie divine, avec un regard neutre qui s’applique avant tout à démontrer les faits historiques et les mensonges qui se sont accumulés au fil des siècles. Son but n’est aucunement de critiquer le livre, mais de démontrer comment il a été détourné, tout comme la Bible…

On va assister à des moments forts, comme la rencontre d’un jeune terroriste avec Oussama Ben Laden, dans une grotte perdue d’une montagne. On va découvrir comment la vie se passe dans un camp d’entraînement d’Al-Qaïda, et on va découvrir à quel point il est facile de fabriquer une bombe nucléaire! Dans ce contexte éminemment paranoïaque, il va falloir toute la maîtrise et les connaissances de Noronha pour éviter une catastrophe… Le seul bémol de ce livre, c’est qu’il s’appuie finalement beaucoup moins que les précédents sur la cryptologie, cette discipline de déchiffrage des codes. C’est ce qui procure un grand plaisir dans les bouquins de Dos Santos, et c’est dommage de mettre cela de côté dans celui-ci. Mais ça fait tout de même plaisir de retrouver ce Don Juan de Tomas, qui ne rate pas une occasion pour jouer au joli-coeur! Et ça fait froid dans le dos quand on voit comment fonctionne un groupe terroriste, et que l’on découvre pourquoi ils usent de méthodes si extrémistes…

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