Robert Kirkman, le scénariste et créateur des comics The walking Dead et Outcast, prend actuellement du galon, puisque après avoir été seulement producteur exécutif sur la série The walking Dead, il a ensuite été co-créateur (avec Dave Erickson) de Fear the walking Dead. Et cette année, il adapte tout seul et comme un grand Outcast sur la chaîne Cinemax, à qui l’on doit la sublime série Banshee!!!
Kyle Barnes revient dans sa ville natale de Rome, aux Etats-Unis, hanté par de sombres souvenirs et de vieux démons… Des phénomènes très violents et morbides secouent la communauté, et Kyle pourrait bien être celui capable de mettre un terme à tout ça… Le 1er épisode jette directement le spectateur dans une ambiance glauque et dérangeante, et ce dès l’intro qui s’avère très impressionnante! Le potentiel de cette série est alors énorme, et on se dit qu’on tient là un show qui pourrait bien renouveler le genre horrifique. Patrick Fugit (Gone Girl) incarne le personnage principal avec une bonne dose de retenue et de discrétion, tout en laissant sourdre la tension interne qui bouillonne en lui. Kyle Barnes est un homme qui a morflé, et son retour à Rome est nécessaire pour comprendre tout ce qui s’est passé, et pour savoir ce qu’il va devoir faire à l’avenir.
Après les morts-vivants, Robert Kirkman s’attaque donc aux démons, et leurs manifestations s’avèrent bien flippantes! Il faut dire que le 1er épisode est mis en scène par le génial Adam Wingard (You’re next, V/H/S, The Guest, rien que ça…), et que les autres réals effectuent un travail visuel très réussi également. Le générique de début est juste sublime, et s’avère très significatif quant à l’ambiance globale du show. Les promesses de Kirkman sont énormes, mais malheureusement elles ne seront pas totalement tenues… Le 1er épisode est d’une très belle puissance, et parvient à attirer très efficacement le spectateur dans ses filets, mais la tension qui y est créée ne sera plus que rarement atteinte dans les autres épisodes. On reste dans une atmosphère bien sombre et travaillée, mais qui se disperse dans les diverses intrigues secondaires…
Le staff de scénaristes (au nombre de 9) va alterner entre cas de possessions et histoires personnelles, ce qui va finalement réduire la portée de cette ambiance mise en place au début. Le duo Kyle Barnes/Révérend Anderson fonctionne pendant un moment, jusqu’à ce que le second personnage, interprété par Philip Glenister, perde pas mal de crédibilité… Outcast a un potentiel vraiment énorme, mais ne va pas tenir la longueur, et va laisser son ambiance se diluer… Pourtant, on reste intéressé par ce qui se passe dans cette ville, notamment grâce à la mise en scène vraiment très soignée de chaque épisode. L’introspection de Kyle est traitée avec soin également, et on sent que cet homme à fleur de peau hésite avant chaque action… La peur qui le tenaille est compréhensible, mais s’il veut comprendre ce dont il est capable, il va devoir aller au-delà…
On sent un travail réellement sincère de la part des auteurs, et c’est grâce à cela que la série se suit tout de même avec intérêt. Il est dommage cependant de ne pas avoir gardé cette frontalité du début, pour digresser dans des intrigues moins captivantes… Plus on approche de la fin de saison, plus on s’éloigne d’une certaine logique, et on commence à ne plus comprendre certaines réactions des personnages… Jusqu’à un dernier épisode qui s’avère bien laborieux… Outcast laisse un goût mitigé, avec de si belles idées de mise en scène, une ambiance bien lourde et prenante, mais sous cet habillage de toute beauté, l’histoire se délite malheureusement trop rapidement… A voir par curiosité, mais je ne me pencherai pas sur la seconde saison…