Marvel Universe Hors Série 1: Jusqu’à ce que la Mort nous sépare

Après Deadpool vs Carnage, Deadpool vs X-Force et Hawkeye vs Deadpool, on poursuit dans les versus avec Deadpool vs Thanos! Wade n’a décidément peur de personne, et son affrontement avec le Titan fou est une excellente surprise bien savoureuse concoctée par un Tim Seeley très motivé à la plume, et un Elmo Bondoc à l’avenant au crayon! Seeley est surtout connu pour son travail chez Image Comics, où il  a co-créé Hack/Slash, et Bondoc vient de débarquer dans l’industrie!

Ce récit en 4 parties intitulé Jusqu’à ce que la Mort nous sépare se déroule dans le passé, car actuellement, Deadpool est tout simplement mort et a disparu de la surface de la Terre! On est avant l’ère Marvel NOW!, donc avant octobre 2012. On entre directement dans le vif du sujet, puisque Thanos est en train d’atomiser Deadpool, lequel fait toujours preuve de son inimitable sens de la répartie! Puis entre flashbacks et flashforwards, on va se rendre compte qu’il y a un léger problème sur cette Terre-616, puisque plus personne ne meurt! Tout cela provient du kidnapping de la Mort elle-même, entité cosmique dont Deadpool est amoureux, et qui le lui rend d’ailleurs bien! On comprend évidemment ses penchants suicidaires et sa désinvolture quand on connaît sa relation avec la Mort!

Tim Seeley va avoir l’idée géniale de piocher dans l’excellent run de Joe Kelly, pour nous extirper le personnage totalement what the fuck qu’est Ergot noir! Ce sorcier vaudou connait quelques tours de passe-passe et sait comment se créer une armée de zombis (qui d’ailleurs manifestent pour leurs droits…), mais son costume lui ôte instantanément toute crédibilité, comme l’avait déjà souligné Deadpool à l’époque! Seeley va à la fois prouver sa très bonne connaissance de l’histoire de Deadpool, et va offrir à Ergot noir une sorte de rédemption que l’on attendait pas! Après l’avoir à nouveau vanné un bon moment sur son costume de poulet, on va découvrir une facette étonnante à ce personnage! Bref, l’idée de le ressortir de la naphtaline était purement excellente!

Les phases d’alliance et d’opposition entre Deadpool et Thanos sont tout aussi excellentes, les deux hommes étant motivés par leur sauvetage de la Mort. Thanos est amoureux d’elle depuis la nuit des temps, et voir qu’elle lui préfère un humain, Canadien de surcroît, le met dans une rage destructrice! Deadpool ne se prive pas évidemment pour lui rappeler qu’il est le préféré de la Faucheuse, ce qui va donner lieu à des clashes vraiment très drôles! Seeley soigne ses dialogues: « Oh, ouais. L’Enfer. J’y suis déjà allé. C’est comme Tampa, en moins humide. », et il nous trimballe mine de rien dans une histoire qui prend de plus en plus d’ampleur. La réapparition d’Ajax (oui, le même que dans le film!), qui se fait désormais appeler Abyss Man, est là encore un grand moment. Ajax est le premier véritable ennemi de Wade, lui qui le torturait du temps de l’Arme X au Département K! Là encore, le passé vient solidifier le présent de très belle manière!

On va également croiser Méphisto dans son royaume infernal, et le récit va encore gagner en originalité avec ce passage cosmique, où Wade et sa troupe vont croiser la route d’Eternité et de l’Intermédiaire, deux entités aux pouvoirs illimités. Le comic va alors prendre une direction des plus étonnantes, avec cette confrontation entre Deadpool et Thanos pour la Mort, qui va devenir un enjeu vital pour le Multivers, mais qui va également se poser comme un questionnement métaphysique étonnant, en traitant des concepts de la vie et de la mort eux-mêmes! Tim Seeley et Elmo Bondoc nous livrent un récit très dense, bien supérieurs aux vs parfois plus mainstream que l’on peut lire. Il y a une réelle profondeur dans cette histoire, et une réelle implication de leurs auteurs, qui font de ce Deadpool vs Thanos une très belle pièce de l’univers du Merc with a Mouth!