X-Men Universe 13: La Mort dans ses Yeux

1 an après la fin du run de Rick Remender sur la sublime série X-Force, je replonge aujourd’hui dans le mag Marvel Universe, qui a bien évolué depuis. Des découvertes, des retrouvailles, ce numéro s’avère riche et très agréable, avec en prime une magnifique couverture signée Phil Jimenez!

Il y a un an, la scénariste Marjorie Liu s’occupait des aventures mutantes des Astonishing X-Men, auxquels elle a inculqué une forte dose de trames émotionnelles. Décriée par certains et encensée par d’autres, sa touche sur la série avait en tout cas le don de faire parler. On se souvient notamment du fameux épisode présentant le mariage de Véga et Kyle, qui a fait couler beaucoup d’encre outre-Atlantique, devenant une référence de la culture pop concernant l’homosexualité. Marjorie Liu s’est toujours intéressée davantage aux relations et à la psychologie de ses personnages qu’à l’action, et Asto est devenue une série assez proche de certains shows TV au final. Personnellement je n’étais pas un grand fan, mais il m’arrivait d’apprécier quelques épisodes de temps à autre.

Aujourd’hui, on a droit au tout dernier épisode de la série, puisque celle-ci s’arrête avec ce numéro 68. Les choix de Marjorie Liu ne plaisaient finalement pas à la grande majorité, et la revue était donc vouée à disparaître. Elle a toute latitude pour terminer son oeuvre, et cet épisode s’avère au final très réussi! Sa maîtrise des dialogues et des situations amoureuses et amicales donne une aura particulière à ce numéro, une sorte d’épilogue à la fois doux et emprunt d’une certaine tristesse… Elle se concentre sur le personnage secondaire de Warbird, en analysant son évolution depuis son arrivée chez les X-Men. L’inébranlable guerrière Shi’ar a depuis découvert des émotions enfouies en elle, notamment grâce à l’art, et Marjorie Liu fait un très beau parallèle entre le travail de l’artiste et les besoins d’évasion de l’héroïne, l’art apparaissant comme un moyen de sublimer sa vie et de dépasser sa simple condition de guerrière. Il y a quelque chose de touchant à cette évocation et à cette transformation psychologique profonde de Warbird. Liu n’en reste pas là et explore également le sentiment de culpabilité d’Iceberg qui a failli détruire New York. L’aspect intimiste de sa conversation avec Vega, qui tente de lui faire comprendre qu’il doit accepter ce qu’il a fait, est traité avec une grande subtilité, et démontre le soin que Marjorie Liu apporte à ses personnages. Cet épisode 68 termine vraiment bien l’aventure Astonishing X-Men, et Marjorie Liu quitte le titre avec beaucoup d’élégance!

 

L’épisode de Wolverine qui suit est impressionnant. Il s’agit de la fin de l’arc Viens vaincre les Bêtes, et est écrit par la paire Phil Jimenez/Scott Lope qui nous offre une oeuvre aux relents écologiques écrite avec une très belle emphase. Wolverine est confronté à un trafic immonde situé à Madripoor, dans lequel des éléphants, des tigres et des rhinocéros sont exterminés pour la revente d’ivoire, de cornes et de peaux. Jimenez et Lope nous servent un récit dans lequel ils n’édulcorent aucunement la violence, et qui s’avère très touchant. Le sort de ces animaux, et notamment les éléphants avec lesquels Logan est capable de communiquer (fait que je ne connaissais pas) est d’une cruauté insoutenable, et la réponse du mutant à ces exactions est à la hauteur de sa haine. L’intro dans le passé avec l’apparition de Kraven est juste sublime, l’ennemi de Spider-Man apparaissant avant qu’il ne devienne le sinistre Chasseur

L’opposition entre Wolverine et Tyger Tiger se joue de manière très complexe, Logan allant extrêmement loin pour tenter de faire comprendre à son ancienne alliée l’ampleur du mal auquel elle participe. Et le traitement apporté à la mémoire collective des éléphants est de toute beauté, les scénaristes parvenant à mêler tristesse et espoir au sein d’un récit très dur. L’aspect écologique est finalement une évidence pour le personnage de Wolverine, et Jimenez et Lope achèvent cet arc d’une excellente manière, Jimenez s’occupant également avec un soin très particulier de la partie graphique.

 

1 an après la fin de l’X-Force de Rick Remender donc, je découvre l’actuelle incarnation de l’équipe, ici sous la houlette du scénariste Sam Humphries. L’atmosphère incroyable qu’avait réussi à insuffler Remender (en compagnie de dessinateurs extrêmement talentueux, à l’image de Phil Noto) s’est évidemment dissipée, et on se retrouve en face d’une série-X plus convenue, à mi-chemin entre X-Factor et Astonishing X-Men. On plonge directement en plein dans l’action avec des événements cataclysmiques qui s’annoncent à Los Angeles. Cassandra Nova est sur le point de finaliser la Grande Corruption, une déchirure du voile dimensionnel entre le monde des Revenants et la Terre. Le traitement d’Humphries est très agréable, et le fait de prendre cet arc en cours n’est pas un problème car les explications sont très claires. On assiste à l’arrivée des Revenants dans les rues de Los Angeles, ce qui n’est pas sans évoquer le mythique arc Inferno de 1989! Le mélange d’humour et d’action fonctionne très bien, et Humphries n’en oublie pas le suspense, avec cette lune rouge qui signifie l’approche de la fin du monde. On retrouve Psylocke, Bishop, Tornade, Spirale et Puck dans un combat désespéré pour couper le portail dimensionnel qui est en train de laisser déferler ces êtres maléfiques. L’épisode se termine sur un moment très crucial, et j’ai hâte de découvrir comment Uncanny X-Force va réussir à mettre un terme à cette Grande Corruption!

 

Numéro 17 pour la série Gambit, qui s’achève elle aussi ici! Un excellent épisode signé James Asmus, qui confronte le Cajun à une belle horde de super-vilains secondaires comme Mandrill ou le Maître des Glaces, et qui joue avec une narration éclatée pour offrir un mélange parfait entre action et moments plus intimes. On assiste notamment à un dialogue entre Gambit et son père emprunt d’émotion, chacun se remémorant son passé et ce qui l’a mené jusqu’ici, avec leurs regrets et leurs espoirs. C’est traité de manière très concise et pourtant très intense, et ça s’insère entre deux combats avec une précision remarquable! Humphries fait encore intervenir divers personnages avec beaucoup de soin, et la fin de l’épisode laisse présager beaucoup de belles choses pour le personnage de Gambit!

 

On termine la revue par Longshot sauve l’Univers, qui en est à son second épisode. La mini-série signée Christopher Hastings s’avère remarquable et sacrément délirante, le personnage de Longshot étant prétexte à de très beaux moments absurdes! La particularité de ce mutant est d’influer sur le facteur chance, et Hastings se fait un plaisir de démontrer comment fonctionne son pouvoir! Longshot saute par exemple avec le sourire d’un héliporteur du S.H.I.E.L.D. en train de s’écraser, sans savoir comment il va s’en sortir ni comment il va empêcher l’engin de détruire la ville, mais en faisant simplement confiance à sa chance! Les situations cocasses se multiplient, et on assiste à un vrai bon délire scénaristique, d’autant plus intéressant que le Docteur Strange a convié une équipe improbable pour venir en aide à Longshot: la Sorcière rouge, Ghost Rider et Deadpool bien sûr! Leur équipe fait des merveilles et le rythme effréné de cet épisode qui s’offre en plus Dazzler et Hulk donne très envie de lire la suite! Un excellent travail de Christopher Hastings, qui clôt une revue très variée et vraiment remarquable!

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