X-Men Origins : Wolverine (Gavin Hood, 2009)

X-Men Origins: Wolverine: Amazon.fr: Hugh Jackman, Liev Schreiber, Danny Huston, William Adams, Lynn Collins, Ryan Reynolds, Troye Sivan, will.i.am, ...
(Reprise de la critique rédigée à la sortie du film en 2009 sur l’ancien Talking Wade)
Les images furtives que l’on avait pu voir dans X-Men 2 concernant le projet Weapon X avaient de quoi mettre l’eau à la bouche, en parvenant à créer une dimension mythologique à cette période de la vie de Wolverine. Il s’agissait simplement de la genèse du héros, de la création tortueuse et douloureuse de celui qui allait être amené à devenir un des X-Men au potentiel le plus riche. Le comics L’Arme X signé Barry Windsor-Smith mettait bien l’accent sur le retour à la bestialité, sur les souffrances extrêmes vécues par Logan lors de sa « reconstruction », et sur l’aspect résolument pessimiste qui ressortait à la fois d’une histoire puisant son inspiration dans les tragédies grecques et d’un style graphique aux tonalités volontairement ternes. La conjonction de ces deux aspects donnait naissance à une œuvre forte qui se nourrissait intelligemment de l’attente des lecteurs et leur offrait enfin des révélations sur les origines de Logan.
X-Men Origins : Wolverine sur myCANAL : résumé de l'épisode
La volonté actuelle du cinéma américain de se tourner vers le prequel est à la fois excitant et dangereux ; excitant dans le sens où on nous promet la visualisation d’une période mystérieuse que l’on ne peut que fantasmer ; dangereux car la matérialisation de cette période va être une fois pour toute gravée, et qu’elle risque d’effacer l’aspect onirique et mythique qui pouvait s’en dégager. Découvrir la jeunesse d’Hannibal Lecter annihile l’aura mystérieuse du personnage, et ne constitue pas forcément une étape indispensable dans la série. Dévoiler les origines de Michael Myers prend aux tripes, et accentue l’aura mythique du boogeyman en lui conférant une dimension tragique qui n’existait pas dans la première série. Tout dépend donc du point de vue et du respect des personnages, et du talent des artistes décidant de faire découvrir leurs origines.

X-Men Origins : Wolverine (2009), synopsis, casting, diffusions tv, photos, videos...- Télé-Loisirs

En ce qui concerne Wolverine, l’évocation de Weapon X est forcément réductrice par rapport aux comics et aux attentes suscitées par des décennies de mystère. Cinématographiquement, les producteurs ont quand même attendu 3 films avant de traiter ce thème frontalement, et cette retenue n’était pas forcément un mauvais choix, toujours d’un point de vue symbolique. Aujourd’hui, le fait de révéler de manière frontale la création de Wolverine est forcément décevante, puisqu’elle est visuellement beaucoup plus pauvre que ce que le spectateur pouvait fantasmer. L’aspect résolument dramatique qui se dégageait des scènes concernées dans X-Men 2 possédait un potentiel beaucoup plus fort que ce X-Men Origins : Wolverine. Là où la trilogie X-Men s’intéressait d’abord à la psychologie des personnages et où leurs pouvoirs étaient une extrapolation de ces psychés (même dans le 3, j’ose le dire !), ce X-Men Origins : Wolverine fait basculer le point de vue en privilégiant l’action à la psychologie. Un choix commercial qui peut se voir aussi comme la preuve d’une peur à l’idée de ne pas être à la hauteur…Il est donc dommage que les personnalités des protagonistes, à commencer par Wolvie lui-même, soient traitées avec si peu d’enjeux dramatiques. Les événements se suivent de manière automatique, et répondent davantage à l’appel du sensationnel que de l’émotionnel . Le Logan du film est nettement moins intéressant que celui de la trilogie X-Men, et Hugh Jackman doit se dépêtrer avec un scénario qui ne l’avantage pas.
Critique de X-Men : Origins Wolverine (2009). Le vilain petit canard - Onelife Media
Si l’on évalue ce film à l’aune de ses 3 prédécesseurs, il ressort donc perdant d’un point de vue dramatique. Alors qu’en reste-t-il ? En fait pas grand-chose, car passée la satisfaction d’avoir pu découvrir une galerie de personnages connus (Gambit, un Cyclope adolescent, Dents de Sabre…), on se rend compte que l’ensemble manque cruellement de cohérence, et que les scènes d’action ne sont pas aussi spectaculaires que le laissait présager la bande-annonce. Pourtant, Liev Schreiber en Dents de Sabre, le choix est plutôt bon. Mais qu’en est-il du personnage le plus important du film ?
Wade Wilson (Deadpool) Deflecting Bullets Scene - X-Men Origins: Wolverine (2009) Movie CLIP HD
Et bien le traitement infligé à Deadpool à de quoi surprendre. Ryan Reynolds se glisse dans la peau de Wade Wilson avec une certaine aisance, et le fait de le voir très peu dans le métrage permet de créer un effet d’attente plutôt bienvenu. Reynolds balance des vannes et joue de la lame avec aisance, et même si l’on n’est pas encore dans le registre du comics déjanté, on sent la filiation et le potentiel du personnage. Le traitement causé par le programme Weapon X sur Wade est vraiment surprenant, et pourra rebuter les fans. Mais là encore, il faut le voir comme les prémices d’une histoire torturée et ravagée, et comme une introduction pour un personnage appelé à évoluer dans un autre film… Nous sommes alors en face d’un Wade qui n’est pas encore devenu Deadpool, et le fait de ne pas traiter à la va-vite cette transformation est surprenante et bénéfique. Surprenante dans le sens où X-Men Origins : Wolverine réduit considérablement la mythologie du personnage principal mais qu’elle conserve tout le potentiel de Wade; et bénéfique, car l’aura de Wade reste mystérieuse et offre de très nombreuses possibilités.
X-Men Origins : Wolverine est donc un film décevant, mais Deadpool est prometteur. Les libertés prises par les scénaristes sont étonnantes, mais vont pourtant dans le sens d’un personnage détruit et ravagé, qui explosera un jour dans son propre film… Je croise tous mes doigts…
X-Men Origins: Wolverine” Review | Look How They Massacred My Boy | by Ryan Brown | Pantheon of Film | Medium
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Punisher : Zone de Guerre (Lexi Alexander, 2008)

The Punisher : Zone de guerre - Film (2009)

(Reprise d’une critique datant du 16 mars 2009 sur le premier Talking Wade ^^)

Deuxième tentative de moderniser le célèbre justicier Marvel après le ratage intégral de Jonathan Hensleigh en 2004. L’Allemande Lexi Alexander prend les commandes de ce qui s’apparente plus à un reboot qu’à une suite, et qui tente de s’inspirer davantage de l’ambiance instaurée par Garth Ennis dans le comics depuis maintenant 10 ans. Une bande-annonce alléchante à souhait achevait de confirmer que l’on se retrouvait enfin devant une version définitivement adulte et gore du personnage.

Movie review: 'Punisher: War Zone' bloody good
Et les résultats décevants du film aux Etats-Unis ont refroidi les distributeurs potentiels en France, puisque ce War Zone (traduit chez nous par Zone de Guerre…) ne bénéficie simplement d’aucune date de sortie, ni en salles ni en vidéo. Dire qu’il mérite son sort serait cruel, mais se rapprocherait pourtant de la vérité. Autant le dire tout de suite, la meilleure version du Punisher reste probablement celle immortalisée par Dolph Lundgren en 1988…

The Populist Warning of Punisher: War Zone

La présence d’une femme derrière la caméra pour filmer une adaptation d’un comics ultra-bourrin possédait un attrait certain, et l’on aurait pu s’attendre à une variation entre des gunfights couillus et une approche sensitive du statut d’anti-héros. Mais après avoir abandonné la vision d’Hooligans, le premier film d’Alexander sur les gentils supporters anglais, le doute était permis quant à sa capacité à supporter la production de War Zone. La mise en scène d’Hooligans s’avérait finalement très superficielle, et cette nouvelle version du Punisher en fait aussi les frais.

Ray Stevenson's Punisher: War Zone Was An Underappreciated Gem That Future Adaptations Shouldn't Ignore
Le trailer dévoilait une violence frontale et hyper crade, qui s’avère très réussie dans le film. Le problème, c’est que ça se résume à trois scènes soigneusement disséminées dans le film : une au début, une au milieu, et une à la fin. C’est ce qu’on appelle remplir un cahier des charges, et il faut admettre que Lexi Alexander crée des gunfights solides et vraiment bourrins. A ces moments-là, sa mise en scène s’avère très efficace en jouant sur la géographie des lieux et sur la temporalité de l’action. On retrouve donc fugacement le Punisher cher à Ennis, froid, méthodique et impitoyable. Les crânes explosent, les jambes s’arrachent et les têtes tombent. Jouissif et sanglant à souhait.

Watch Punisher : zone de guerre | Netflix

Dommage que tout le reste, à savoir les trois quarts du film, ne bénéficie pas de la même approche formelle et se complaît dans une imagerie faussement crade à base de lumière très travaillée et de plans léchés couplés à des effets clippesques. La différence de mise en scène est si nettement marquée que je soupçonnerais presque le réalisateur de seconde équipe d’avoir œuvré sur les fusillades… De plus, les producteurs n’ont pas retenu la leçon du fiasco artistique du film d’Hensleigh, puisqu’ils n’ont cette fois-ci encore pas décidé de se baser sur un scénario fouillé. Le film reprend une intrigue proche de la période Marvel knights du personnage, et convoque l’un des tous premiers ennemis de Frank Castle, et probablement l’un des plus acharnés, en la personne de Jigsaw. Mais si Travolta ne parvenait pas à faire un méchant crédible face à Thomas JaneDominic West n’y parvient pas non plus et son personnage verse dans la caricature assez rapidement. Très dommageable au vu du potentiel du personnage, mais symptomatique d’un manque de respect pour le matériau de base.

Eaten any fresh kidneys lately? movie review (2008) | Roger Ebert
Punisher : War Zone s’avère une déception de plus à porter au palmarès des adaptations Marvel, et la version cinématographique ultime du justicier solitaire reste encore un fantasme… Quoique, il faudrait quand même que je revoie Dolph…

Punisher - Film (1989) - SensCritique

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Blast / Georges

Amakusanyabitekerezo ku matora ya US: Ni nde uri imbere – Harris cyangwa Trump? - BBC News Gahuza

Après l’humour de Franjo et le micro-trottoir de Vincent Lapierre, on va poursuivre l’analyse de la victoire de Donald Trump face à Kamala Harris avec 2 points de vue diamétralement opposés, à savoir ceux de Blast et de Georges. C’est toujours très enrichissant de se confronter à des visions différentes de la sienne, afin de ne pas tomber dans une sorte de spirale consistant à n’avoir autour de soi que des gens pensant exactement de la même manière. La culture du débat est une très belle chose, tant que celui-ci se fait dans le respect de l’autre et dans un esprit d’ouverture. Du coup, je vous laisse découvrir ces 2 analyses, avec l’une d’elle qui est quand même nettement plus poussée que l’autre.

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Vincent Lapierre/Franjo

Je m'attache à observer la société » : L'humoriste Franjo sera sur scène à  l'EMC² près de Rennes

L’élection de Donald Trump en tant que 47ème président des Etats-Unis fait couler beaucoup d’encre, de salive et de larmes depuis quelques jours. Le contenu YouTube est forcément impacté par ce résultat, et je souhaitais vous partager 2 ambiances bien différentes en rapport avec cette actualité. Tout d’abord, l’humoriste Franjo, adepte du dédoublement de personnalité, qui crée un sketch hilarant et très piquant, avec des punchlines magnifiques comme d’habitude!

Israël-Palestine. Vincent Lapierre (Le Média pour tous) sonde dans un  village de France

Ensuite, un des fameux micro-trottoir de Vincent Lapierre, qui va aller interroger les Parisiens sur cette victoire des Républicains. L’occasion de récolter des avis très tranchés, ce qui permet d’avoir une radiographie vraiment intéressante des différentes visions politiques de ce côté de l’Atlantique. C’est moins drôle que Franjo (quoi que ^^), mais il prend le pouls de la population parisienne de manière très frontale.

 

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Les news : Tony Todd

Candyman nous a quittés : l'acteur américain Tony Todd est mort - Actus Ciné - AlloCiné

L’acteur Tony Todd aura eu une carrière prolifique dans le cinéma horrifique, grâce à sa stature impressionnante (il mesurait 1,96 m) et son timbre de voix très grave, qui l’ont  prédestiné à incarner des personnages inquiétants. Celui qui restera à jamais Candyman nous a quitté ce mercredi 6 novembre à l’âge de 69 ans.

Mort de Tony Todd, star de la saga « Candyman » et de « Destination finale » à l'âge de 69 ans - Le Parisien

Tony Todd était un amoureux du théâtre, et a fait ses premières armes sur les planches dans des pièces de Shakespeare, Tennesse Williams ou Molière. C’est en 1986 qu’il se retrouve pour la première fois devant une caméra, pour les besoins du film Sleepwalk signé Sara Driver, qui possédait déjà une certaine propension fantastique. Son second film tourné la même année est nettement plus connu, puisqu’il s’agit du Platoon d’Oliver Stone. Il enchaînera avec Colors de Dennis Hopper, Bird de Clint Eastwood, et La Nuit des Morts-Vivants de Tom Savini en 1990. Entre-temps, on a aussi pu l’apercevoir brièvement dans 21 Jump Street ou McGyver.

Photos et images de Tony Todd - Ecran Large

1992 marquera un tournant dans sa carrière, avec le rôle de Daniel Robitaille, alias Candyman. Le film de Bernard Rose propose une vision très originale d’un boogeyman, et il possède une aura envoûtante dans laquelle Todd est totalement au diapason sur son interprétation. On le croisera ensuite dans The Crow d’Alex Proyas avant de le retrouver dans son rôle culte pour Candyman 2 de Bill Condon en 1995. On le retrouve ensuite dans Rock de Michael Bay, Wishmaster de Robert Kurtzman, et il reprendra son rôle le plus célèbre en 1999 pour Candyman 3 : le Jour des Morts de Turi Meyer. Il n’abandonne pas le genre fantastique puisqu’il se retrouvera au casting de Destination Finale et Destination Finale 2, avant d’enchaîner sur Butcher : la Légende de Victor Crowley d’Adam Green en 2006. En 2021, il bouclera la boucle en reprenant son rôle le plus célèbre dans le soft reboot Candyman signé Nia DaCosta.

Tony Todd, cherished actor, died at 69 on November 6 in LA

Avec pas moins de 245 entrées sur IMDb, on peut voir qu’il a eu une carrière prolifique, et ses apparitions sur le petit écran se sont faites dans des séries importantes : Star Trek : la Nouvelle Génération, X-Files : Aux Frontières du Réel, Star Trek : Deep Space Nine, Beverly Hills, New York Police Blues, Xena, la Guerrière, Star Trek : Voyager, Smallville, Charmed, Les Experts : Miami, Stargate SG-1, Masters of Horror, FBI-Portés Disparus, 24: Redemption et la saison 7 de 24 Heures Chrono, Les Feux de l’Amour, Riverdale, ou encore Scream. En lisant cette liste, on fait un voyage temporel bien nostalgique à travers les décennies, et on s’aperçoit de l’aura discrète mais intense que Tony Todd aura eu sur le grand et le petit écran.

Tony Todd parle de Candyman, de ses passions et des contes du capot 3

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