The amazing Spider-Man (Marc Webb, 2012)

C’est dans les pages d’Amazing Fantasy 15 d’août 1962 (sorti étrangement le printemps d’après), que Stan Lee et Steve Ditko ont décidé d’introduire un nouveau héros. L’enthousiasme n’était pas de mise chez Marvel, qui ne voyait en ce personnage pas de réel potentiel, c’est pourquoi Lee et Ditko l’ont lancé à la sauvette dans ce qui était le dernier numéro de cette revue. Et le succès fracassant du personnage a immédiatement permis de lancer sa propre série en mars 1963, qui ne s’est jamais arrêtée! (on en est au numéro 689 en ce moment aux Etats-Unis!)

 

Après les versions douteuses de l’année 78 (voir ce dossier), il aura fallu attendre le nouveau millénaire pour voir une adaptation du héros arachnéen, et Sam Raimi nous a concoté une trilogie qui le remettait au goût du jour. Evidemment, lorsque la nouvelle d’un reboot tombe plutôt qu’un quatrième épisode, on se dit que c’est dommage de tout recommencer, même si avec le recul, la trilogie accumule de nombreuses faiblesses… Quand on annonce le réalisateur Marc Webb, on pense à une tentative détournée de laisser Sam Raimi poursuivre en secret un 4ème épisode… Mais Webb sera bien l’homme en charge de la toile, et petit à petit, les annonces de casting rendent le projet plus ambitieux. A commencer par l’excellent Andrew Garfield, dont je ne me suis toujours pas remis de la prestation dans le sublime Boy A de John Crowley; mais aussi la magnifique Emma Stone découverte dans le sympathique Bienvenue à Zombieland, ou encore Martin Sheen en Oncle Ben, Sally Field en Tante May, et Rhys Ifans en Dr Curt Connors… Autant d’ajouts qui promettaient de tirer cette nouvelle adaptation vers le haut, et de se démarquer de la trilogie originelle.

Andrew Garfield est encore une fois excellent, et son Peter Parker offre une vision différente de celle de Tobey Maguire. Je trouve personnellement que les deux acteurs l’incarnent vraiment bien, ils le font simplement de manière différente, et je ne trouve pas que l’un surpasse l’autre. Idem pour Mary-Jane Watson qui laisse ici sa place à Gwen Stacy, et la sublime Kirsten Dunst qui laisse sa place à la sublime Emma Stone… Là encore, chacune donne à son rôle une fraîcheur et une fragilité très personnelles, ce qui en fait deux facettes tout aussi réussies dans chaque adaptation. L’alchimie entre les couples fonctionne à chaque fois! Et celle entre Peter et Gwen est magnifique, avec la dose d’humour et de tendresse qu’il faut!

Là où le film de Marc Webb va marquer des points par rapport au premier film de Raimi, c’est que ce dernier souffrait d’un défaut crucial, celui de la caractérisation du bad guy. Le côté Jekyll et Hyde de Norman Osborn était franchement exagéré, et dénaturait l’impact d’un méchant pourtant emblématique dans les comics. Aujourd’hui, le Lézard incarné par Rhys Ifans a certes pris ses distances visuellement avec le matériau d’origine, mais il possède une force bestiale et un aspect monstrueux qui en fait un ennemi bien plus convaincant.

The amazing Spider-Man n’est certainement pas parfait, et il cumule étonnamment quelques défauts héritées de l’époque Raimi, à savoir les scènes où Peter montre sa force au vu de tous mais que personne ne se dit que ce petit gars pourrait bien être le mystérieux justicier masqué tiens… Des scènes qui tiennent du cahier des charges sans se soucier de leur crédibilité… Mais bon, l’impact immédiat fonctionne bien, alors voilà… Sinon, le film se veut plus sombre (merci Christopher Nolan) et offre des moments intimistes vraiment intéressants, même si toutes les réponses à la fameuse Untold Story ne sont pas apportées (les scénaristes ont décidé de montrer l’importance des parents de Peter dans ce film). Ce qui fonctionne vraiment bien, ce sont les interactions entre ces différents personnages, offrant de bonnes doses d’émotion sans tomber dans la facilité. Après, on pourra toujours reprocher à Marc Webb de se distancier du comic, avec une Tante May qui ne ressemble plus du tout aux origines, ou d’un Lézard reconfiguré, et plusieurs autres éléments finalement différents, mais The amazing Spider-Man s’avère être un point de départ au final réussi. On sent que l’on n’est pas encore dans la mythologie du personnage, mais qu’elle commence à se dessiner de manière discrète et tenace. Et si les producteurs poursuivent dans ce sens, la suite devrait ouvrir sur des possibilités très intéressantes!

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2 réponses à The amazing Spider-Man (Marc Webb, 2012)

  1. Zirko dit :

    Finalement ce n’est pas le ratage complet annoncé.

    Il y a de bonnes surprises à la lecture de ta critique.

  2. Wade Wilson dit :

    Je l’ai trouvé plutôt intéressant, même si je m’attendais un peu à mieux tout de même. Mais au final le résultat est une très bonne mise en bouche pour la saga!

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