Jurassic World le Monde d’après (Colin Trevorrow, 2022)

Après avoir vu Jurassic World, je n’avais pas spécialement été motivé pour regarder sa suite, Jurassic World : Fallen Kingdom. Mais en découvrant la bande-annonce de ce Jurassic World le Monde d’Après, je trouvais que le concept des dinosaures éparpillés à travers la planète pouvait redonner un coup de fouet à la saga. Après 5 films en vase clos, il était temps que les Denver explorent enfin le vaste monde!

Après avoir laissé sa place à J.A. Bayona pour le second opus, Colin Trevorrow, qui avait mis en scène le premier Jurassic World, revient donc s’attaquer à ces créatures préhistoriques, dans ce récit où l’on découvre l’existence recluse d’Owen, Claire et Maisie. La jeune Maisie supporte mal d’être cloîtrée, mais Owen et Claire cherchent avant tout à la protéger. Malgré leur prudence, des mercenaires vont découvrir où est cachée la gamine, et Owen va devoir réagir… On a l’habitude de voir Chris Pratt plus joyeux dans Les Gardiens de la Galaxie et autre Avengers : Infinity War, mais son rôle dans cette saga jurassique se veut plus sérieux. Il gère bien son personnage, même si on sent qu’il se retient de faire quelques vannes de temps en temps ^^ A ses côtés, Bryce Dallas Howard a elle aussi un rôle relativement classique, qu’elle incarne efficacement, mais on sent qu’il aurait aussi pu être écrit avec davantage de profondeur.

Quand on va voir un Jurassic Park ou un Jurassic World, après tout, on y va pour les dinos, pas pour la subtilité psychologique des protagonistes. Et en l’état, Colin Trevorrow et l’ensemble de l’équipe des effets spéciaux nous offrent des créatures on ne peut plus réalistes, que ce soit dans la texture de leur peau ou dans le réalisme de leurs mouvements. On va découvrir un bestiaire bien sauvage se déplaçant sur terre ou dans les airs, et les traques successives vont donner lieu à quelques séquences stressantes. Celle de la poursuite à moto s’avère très réussie, Trevorrow parvenant à lui donner un rythme très vif, et on sent presque le souffle des dinos juste derrière Owen! Cette poursuite dans les rues de Malte est l’un des moments de bravoure du film, et démontre qu’on peut parfois trouver une mise en scène racée dans un blockbuster!

L’ensemble du métrage n’est malheureusement pas du même acabit, mais il se laisse agréablement regarder, le scénario signé Trevorrow et Derek Connolly insufflant une certaine vivacité dans l’enchaînement des séquences. Le film ne possède pas de temps mort, mais c’est dans son principe même de blockbuster classique qu’il empêche de générer du stress pour les personnages. On se doute qu’Owen parviendra toujours à se sortir des situations périlleuses auxquelles il est confronté, et c’est toujours dommage dans ce type de production de ne pas jouer davantage avec la vie de ses personnages principaux. On ne sait jamais, si le film fonctionne, il faudra qu’ils soient toujours au casting! 😉 Ce manque de suspense fait que le film se suit de manière classique, non sans déplaisir, mais sans enjeu vital, ça ne possède pas la même saveur.

Ce Jurassic World le Monde d’Après se permet de flirter avec l’horreur pure le temps de quelques scènes, dont une très réussie où l’on assite à une invasion de sauterelles dévastatrice. La beauté picturale et l’aspect apocalyptique de ce moment en font un instant marquant. Par la suite, on sentira quelques effluves de Resident Evil disséminées par-ci-par-là, ce qui est toujours sympathique quand c’est réussi (n’est-ce pas Johannes Roberts??). Colin Trevorrow apporte un soin particulier à sa mise en scène, et il sait comment jouer sur la temporalité pour créer quelques moments de tension. Le tout est emballé efficacement, même si on aurait apprécié davantage de risques réels pour les protagonistes.

Ce qui fait bien plaisir également, ce sont les retours de Laura Dern, Sam Neill et Jeff Golblum, les héros des Jurassic Park! Alan Grant a toujours la classe en ersatz d’Indiana Jones, Ellie Sattler est toujours aussi fascinée par cet univers préhistorique, et Ian Malcolm possède le même charisme, même s’il fait preuve de moins de piquant je trouve. Mais revoir Jeff Golblum est toujours un plaisir! La manière dont les deux « équipes » (la jeune génération et l’ancienne) vont se retrouver n’est pas forcément des plus crédibles, mais la tentative de rameuter les fans des films de Spielberg est légitime ^^ Jurassic World le Monde d’Après remplit son office de blockbuster estival, et sous son air calibré se cachent quelques instants surprenants, et on se prend à rêver à ce que pourrait donner un film d’un tel calibre lorgnant réellement vers une veine horrifique…

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