The Road within (Gren Wells, 2014)

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On a retrouvé Robert Sheehan!!! Après avoir incarné le personnage emblématique de Nathan Young dans les 2 premières saisons de l’excellente série anglaise Misfits, il avait quitté le show pour se consacrer exclusivement au cinéma, où il n’a rien fait de vraiment transcendant (Le dernier des Templiers, The mortal Instruments: la Cité des Ténèbres), et avait donc disparu des radars depuis à peu près 3 ans. Et c’est une belle surprise de le voir à l’affiche de ce film totalement inconnu, exemple parfait de la comédie américaine indépendante qui n’est pas plombée par un côté film d’auteur gavant, et qui parvient surtout à faire rire et à susciter de l’émotion de manière sincère!

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1er film de la réalisatrice Gren Wells, The Road within peut compter sur un postulat de départ assez barré pour donner envie d’y jeter un coup d’oeil: Vincent (Robert Sheehan) est un jeune atteint du syndrome de la Tourette, qui va s’embarquer dans un road trip avec  Marie, une anorexique un peu dingue, et Alex, un névrosé qui passe son temps à tout nettoyer! Un trio détonnant qui a du mal à coexister, mais qui va peu à peu s’équilibrer durant leur périple. On sent évidemment des similitudes avec le personnage génial de Nathan dans Misfits, et Robert Sheehan se fait plaisir dans ce rôle pas évident mais ô combien jouissif pour lui, où il peut balancer des insultes à foison! Il faut dire qu’il maîtrise vraiment son personnage, et on parvient à ressentir toute la difficulté de Vincent qui cherche constamment à contrôler ses crises.

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Si le personnage est évidemment source de moments bien drôles, comme à la paroisse où il insulte copieusement le prêtre, Gren Wells, qui a également rédigé le scénario de ce film, ne va pas se contenter de l’aspect purement humoristique de la situation, mais va nous inviter à voir sa maladie avec un oeil beaucoup plus humain. En alternant les moments franchement drôles et les situations plus dramatiques, on va s’immiscer dans le quotidien éprouvant de Vincent, sans toutefois tomber dans le pathos. Gren Wells parvient à très bien équilibrer son propos, et va faire de son film un road-movie tragicomique de très belle facture.

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Si Robert Sheehan est excellent dans son rôle, ses 2 partenaires s’avèrent tout aussi efficaces. Zoë Kravitz, la fille de Lenny Kravitz, poursuit une belle carrière d’actrice. On a pu la voir dans X-Men: le Commencement, Divergente, Divergente 2: l’Insurrection ou encore Mad Max: Fury Road, et elle joue Marie avec un côté ambivalent qui rend le personnage très intéressant. Dev Patel, le héros de Slumdog Millionaire, est juste génial dans le rôle du névrosé de la propreté, qui ne supporte pas qu’on le touche et qui se retrouve embarqué malgré lui dans cette folle aventure. Il est lui aussi à la base de moments vraiment très drôles, et l’association de ces 3 personnages bien barrés s’avère très savoureuse!

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Il y a une vraie émotion qui se dégage de chacun d’eux, dès qu’ils expriment leur difficulté à lutter contre leur dépendance. On prend avec légèreté les problèmes de chacun, et dès que l’un des personnages en vient à expliquer ce qu’il vit au quotidien, le regard se fait plus sérieux et plus triste. Chacun d’eux se retrouve enfermé par ses propres peurs, se coupant du monde autour de lui, et par extension des personnes proches d’eux. Gren Wells explore avec beaucoup de sensibilité ces différences, et nous donne l’occasion de voir avec un regard différent ces pathologies qui en général prêtent souvent à rire vues de l’extérieur. Le propos est donc très intelligent, et on va progressivement avancer, tout comme les protagonistes du film.

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On a même la chance de retrouver Robert Patrick, célèbre pour son rôle mythique du T-1000 dans Terminator 2: le Jugement dernier (et qu’il reprendra de manière humoristique dans Wayne’s World et Last Action Hero)! Il joue le père de Vincent, un homme politique qui tient davantage à assurer le succès de sa campagne que la guérison de son fils, et qui n’est pas mécontent à l’idée de le laisser dans un institut spécialisé. Mais quand Vincent se fait la malle avec ses acolytes givrés, il va se lancer à leur poursuite avec la psy, et va se retrouver dans des situations plutôt drôles!

The Road within est un film très attachant, nous présentant des personnages hors normes mais que l’on a vraiment envie de continuer à suivre. Aidé par un très bon casting, le film de Gren Wells est une excellente surprise, qui aurait largement mérité une exploitation en salle! A découvrir!

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