Cela fait maintenant 13 ans que David Twohy et Vin Diesel partagent l’univers de Riddick, entamé en 2000 avec Pitch Black. Après un second volet sorti en 2004, Les Chroniques de Riddick, il aura fallu attendre 9 ans avant d’achever la trilogie. Bon, pour ma part, Pitch Black ne m’avait pas franchement emballé à l’époque, et je n’ai même pas vu le second volet… Mais les échos positifs que j’ai eu de ce 3ème film m’ont poussé à y jeter un oeil, et franchement, je ne m’attendais pas à un récit de cette ampleur!
J’avais également un à-priori sur Vin Diesel, qui par le passé ne m’a jamais vraiment convaincu. Mais là, avec ce personnage de Riddick, il m’a littéralement bluffé!!! Rien à voir avec un Dominic Toretto (même si Fast and furious 6 est juste énorme!!!), on a affaire à un anti-héros implacable qui ne recule devant rien! Les références à Conan le Barbare sont plus que palpables (le titre du second épisode, Les Chroniques de Riddick, renvoie probablement aux comics Les Chroniques de Conan), avec l’aspect de quête et de rédemption. Le bestiaire présenté renvoie lui aussi à une vision très subtile de l’heroïc fantasy, et Riddick s’avère être un guerrier aussi violent que téméraire!
Des références, il y en a certainement d’autres, comme la filiation avec un certain John Rambo, notamment lors de la guérison très barbare des blessures reçues! La scène de la réparation de la jambe est courte mais particulièrement intense… Mais si Riddick semble être le descendant d’une belle lignée de guerriers cinématographiques et de comics, le script de David Twohy est assez puissant pour concéder une identité propre à son personnage! Rusé, inflexible, discret et sans concession, Riddick est le genre d’ennemi auquel on aimerait pas avoir à faire face… Et quand il se retrouve seul sur une planète déserte et qu’il va signaler sa présence, le gratin du mercenariat va se rendre sur place afin de ramener sa précieuse tête…
Comme son titre d’une simplicité absolue, Riddick est un film complètement épuré qui va aller droit à l’essentiel. La première partie avec la découverte du milieu par un homme laissé pour mort se fait quasiment sans paroles, d’une manière viscérale où la survie est le seul élément guidant Riddick. Recherche de nourriture, d’eau, de cachette pour échapper aux prédateurs, il y a une reconstruction véritablement intense du personnage qui retrouve son instinct animal. La vision riche de David Twohy va nous offrir des séquences de survie impressionnantes sur fond de paysage crépusculaire aux relents ocres de toute beauté. Le bestiaire évoqué plus haut va développer peu d’espèces, mais va être impressionnant de réalisme et de richesse. Les fameux monstres marins sont extrêmement dangereux, et revêtent une apparence repoussante que n’aurait pas renié Lovecraft! David Twohy les présente de manière très intéressante et subtile, et va en faire d’affreux prédateurs que Riddick se devra de combattre!
Si le personnage de Riddick et les monstres sont traités avec un vrai sens de l’écriture, les autres personnages ne sont certainement pas en reste! Les bandes de mercenaires proposent des personnalités très variées et pas franchement compatibles, et bénéficient là encore d’une écriture plus que soignée! Le psychopathe Santana, le mystérieux Johns, la combative Dahl, le colosse Diaz… Il y a un vrai plaisir à découvrir ces personnages qui sortent des sentiers battus, en n’étant pas simplement écrit pour respecter leur fonction, mais en proposant une vraie approche psychologique. On sent que les acteurs se font plaisir en composant ces mercenaires, et la particularité de Riddick est d’offrir une vraie progression à leurs relations, ce qui permet du coup de surprendre le spectateur avec des évolutions parfois dramatiques et parfois drôles! L’Espagnol Jordi Mollà est excellent dans ce rôle de leader sanguinaire, Matt Nable est intense avec son côté zen, Katee Sackhoff est toujours aussi géniale dans ses rôles de femme forte (Longmire!!!), et Dave Bautista (le catcheur Batista) est lui aussi très bon dans un rôle de brute épaisse teinté d’un très bon humour!
Riddick est un film sans concession qui tient à la fois du survival et de la chasse à l’homme, mené par un David Twohy totalement inspiré! L’univers visuel est génial, les éléments dramatiques sont intenses (avec une belle référence au Je suis une Légende de Richard Matheson), et Riddick est un spectacle complètement jouissif où la violence, la SF et les personnages forts se combinent à merveille! Avec du retard, un des très bons films de 2013! 😉