Le Cerveau (Gérard Oury, 1969)

Metteur en scène parmi les plus illustres des années 60-70-80, Gérard Oury a enchaîné les succès populaires où il donnait la vedette aux plus grandes stars de l’époque. Le Corniaud, La grande Vadrouille, Le Cerveau, La Folie des Grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob, la Carapate, Le Coup du Parapluie, L’As des As, La Vengeance du Serpent à Plumes… De 1965 à 1984, il croise Louis de Funès, Bourvil, Jean-Paul Belmondo, Pierre Richard, Victor Lanoux, Coluche et réalise des films emblématiques du patrimoine français, comédies au succès tant critique que commercial qui sont diffusées encore chaque année à notre époque sur les chaînes de télévision! Gérard Oury est un représentant incontournable de la comédie française, qu’il a su traiter avec beaucoup de subtilité dans un mélange d’action et de naïveté qui fait plaisir à redécouvrir de nos jours!

Réalisé en 1969, Le Cerveau est une co-production franco-italienne qui voit les Français Jean-Paul Belmondo et Bourvil donner la réplique au très British David Niven et à l’Américain Eli Wallach. Ce qui surprend aujourd’hui, c’est de voir à quel point l’ambition internationale du film est maîtrisée par Gérard Oury, qui ne semble aucunement impressionné par les enjeux commerciaux (le film est produit par Gaumont qui s’est associée à Paramount pour sortir le film aux Etats-Unis!) et qui s’amuse comme un petit fou avec un budget considérable! De Paris à New York en passant par Londres et l’Italie, Le Cerveau est une balade bien dépaysante menée à un sacré rythme par le metteur en scène! Cette histoire d’attaque de train postal va voir Bébel, Bourvil, Niven et Wallach rivaliser d’ingéniosité afin de récupérer les 14 sacs de l’OTAN bourrés d’argent!

Le Cerveau, c’est tout d’abord un duo de petits malfrats attachants à souhait, joués avec beaucoup de complicité par Belmondo et Bourvil. Leur duo comique va être à l’origine de nombreuses scènes vraiment réussies et qui vont mettre l’accent sur un humour à l’ancienne, empreint d’une certaine forme de naïveté qui semble avoir totalement disparue de nos jours. Le coup du tunnel creusé chacun d’un côté pour libérer Bébel, la scène du lit dans le camion, le coup du faux chien… Il y a un côté véritablement enfantin dans ce film qui prend les apparences d’un dessin animé live! Pas de vulgarité, pas de volonté de choquer, juste une bonne humeur communicative qui ne se relâche pas durant 2 heures et qui fonctionne tellement bien encore 44 ans après!

Le côté franchouillard de Bourvil avec ses airs d’ahuri et sa manière désinvolte de s’exprimer se complètent parfaitement avec l’aisance d’un Bébel beau parleur et virevoltant! Leur association face au redoutable Cerveau est un régal, et la caractérisation de cet ennemi incarné par David Niven est vraiment drôle! Etant d’un intellect supérieur, sa particularité est qu’il a du mal à supporter le poids de son cerveau, d’où sa fâcheuse tendance à pencher brusquement la tête… Un indice qui embête énormément ce magnat du crime qui est présenté avec beaucoup d’humour par Gérard Oury! Eli Wallach campe lui un mafieux avec toute la véhémence et l’exubérance d’un Italien qui se respecte! L’alliance de ces 4 stars fonctionne à merveille, chacune participant activement à garder le rythme effréné instauré par Oury, qui fait du Cerveau l’une des très grandes réussites des années 60!

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