Si Joe Dante est surtout connu pour ses films fantastiques ou horrifiques (Piranhas, Gremlins, Hurlements…) , il a réalisé en 1989 une sorte de comédie de voisinage prenant place dans un quartier résidentiel tranquille, avec Tom Hanks, Bruce Dern et Carrie Fisher. Quand les Klopek s’installent dans une vieille maison du quartier, d’étranges bruits sortent de la cave en pleine nuit et une forte lumière en jaillit également. Comme personne n’a jamais eu l’occasion de les croiser ou de les saluer, les voisins commencent à se demander ce que cette mystérieuse famille fabrique… Surtout qu’il paraît qu’ils creusent aussi dans leur jardin en pleine nuit…
Si Les Banlieusards n’offre pas de thème fantastique comme d’autres films du réalisateur, il va néanmoins en revêtir l’ambiance avec l’évocation de cette mystérieuse maison dans laquelle se déroulent d’étranges événements. La mise en scène de Joe Dante va poser des bases à la limite du fantastique, comme cette intro où Tom Hanks se lève en pleine nuit pour s’approcher de la maison et est arrêté par une sorte de vent surnaturel… Dante se fait plaisir et nous offre un film bien plus intéressant que la simple évocation des commérages de quartier!
La vision de cette sinistre maison renvoie directement à tout un pan du cinéma horrifique comme Amityville, et Dante joue sur cette particularité tout en donnant de l’importance à ces mystérieux Klopek que personne ne voit. Ray Peterson (Hanks), Mark Rumsfield (Dern) et Art Weingartner (Rick Ducommun) vont tenter de les percer à jour et de découvrir ce qui se trame chez eux. Joe Dante va investir le tranquille petit quartier pour évoquer quelque chose d’étrange. Un thème de prédilection chez lui que celui de l’irruption de l’étrange dans un quotidien sans histoires… Les 3 voisins vont tenter d’investir la maison des Klopek, ce qui va donner lieu à quelques scènes comiques, comme lorsque Art s’improvise électricien et veut couper le jus de la maison. Les Banlieusards adopte un ton de comédie fantastique dans laquelle Joe Dante souligne à chaque instant son amour du genre. Sa mise en scène offre des travellings soignés augmentant l’intensité de cette ambiance étrange, et il nous gratifie de moments bien loufoques, comme lorsque Art découvre un os qui semble humain.
Les Banlieusards est une oeuvre méconnue de Joe Dante qui vaut pour son ambiance et son humour prenants, et qui nous permet de retrouver un Corey Feldman en pleine forme!