No Way Up (Claudio Fäh, 2024)

Le succès du sympathique Sous La Seine sur Netflix a donné des idées aux concurrent, comme Canal + qui s’est empressé de sortir ses propres films de requins ^^ Je vous parlais récemment du très bon Menace en Eaux Profondes, on va cette fois évoquer le très bon No Way Up, qui continue de nous redonner confiance en ces shark movies! Comme pour Menace en Eaux Profondes, la production est anglaise, mais cette fois-ci, on a un réalisateur suisse derrière la caméra, Claudio Fäh, qui semblait être un adepte des productions bis, avec à son actif des titres comme L’Homme sans Ombre 2, Sniper : Reloaded, Northmen : les Derniers Vikings ou encore Sniper : Ultimate Kill. On aurait pu croire qu’il était un simple yes man appelé sur des productions basiques, mais sa gestion de ce No Way Up tend à prouver qu’il possède une belle vision du cinéma de genre, et qu’il est capable de tenir en haleine le spectateur durant un peu moins d’1h30 (j’adore les films courts en ce moment, je n’en peux plus des sagas de 2h30-3h…).

Pour innover dans le films de requins, il faut tenter d’apporter des circonstances différentes, et le scénariste Andy Mayson a une idée aussi simple qu’efficace : faire s’écraser un avion en pleine mer, et le faire tenir en équilibre instable au bord d’un précipice. L’avion est donc immergé, et les survivants se retrouvent coincés dans la queue de l’appareil, seul endroit contenant encore de l’air… Le concept est hyper claustrophobique, avec l’eau qui monte peu à peu, et l’avion qui descend par à-coups vers la fosse… Une situation cauchemardesque au possible, et plutôt originale pour un film de requins! Même sans squales, la situation aurait déjà été salement critique, mais avec en plus les tueurs aux dents acérées, autant dire que ça va être sportif pour les protagonistes de s’en sortir…

Comme dans Menace en Eaux Troubles, on va faire la connaissance de personnages variés et ayant des caractères bien distincts. On est pas cette fois dans un groupe uniquement composé de copines, mais on va avoir 2 potes et la copine de l’un d’eux, le garde du corps de cette dernière, une petite fille partie en vacances avec ses grands-parents, et on va aussi rencontrer un steward et une hôtesse. Certains sont à la recherche de congés en mode festif, d’autres en mode plus calme, d’autres sont juste ici pour travailler… Mais on va rapidement apprendre à savoir qui est capable de faire face à l’adversité, et qui a davantage besoin d’être aidé. La gestion de ce petit ensemble cosmopolite est une belle réussite, car les réactions semblent naturelles face à un péril aussi dingue. On retrouve ce bon vieux Colm Meaney, que vous avez déjà vu des dizaines de fois dans Piège en Haute Mer (tiens tiens…), Les Ailes de l’Enfer (tiens tiens, mais ce No Way Up serait-il un amalgame de ces 2 films ? ^^), il jouait Finn Wallace dans la série ultime Gangs of London, on l’a vu dans Horizons Lointains, Layer Cake… Il interprète ici Brandon, le garde du corps de la jeune fille, et il prend rapidement le commandement suite aux terribles événements. Sophie McIntosh est une actrice peu connue, mais qui joue Ava avec une belle conviction.

Will Attenborough a joué dans le Dunkerque de Nolan, et son personnage au départ tête-à-claques va rapidement évoluer. Jeremias Amoore, Phyllis Logan, Manuel Pacific (p’tain pour un film où l’avion tombe dans l’Océan Pacifique, c’est fort), Grace Nettle et James Carroll Jordan complètent le casting, et on sent une vraie cohésion entre tous ces acteurs, qui livrent des prestations franchement réussies. En général, les shark movies sont des moments décérébrés, mais là on est davantage dans quelque chose de bien stressant tout du long. La façon de gérer l’oxygène, d’essayer de masquer ses peurs, de tenter de redonner confiance aux autres… Il y a une vraie volonté de mettre sur pied (ou à l’eau) un survival prenant qui va être capable de générer quelques moments d’émotions là aussi réussis. On va tenir compte du background de chaque personnage, pour comprendre sa façon d’être à ce moment présent, et les failles et forces de chacun vont être mis en lumière, alors qu’il n’y a qu’un seul but : survivre.

Claudio Fäh va user d’une mise en scène très impactante, et son crash aérien s’avère bien scotchant! Il sait comment jouer habilement sur le suspense avec ces plans montrant l’avion au bord du précipice, et la fin du film offre aussi un moment bien gigantesque qui fonctionne graphiquement très bien! L’ensemble est mené de main de maître par un artisan chevronné dont on sent qu’il aime son métier, et qui ne le fait donc pas juste pour toucher son chèque. Il a réussi à motiver sa troupe d’acteurs pour nous livrer un film de série B qui n’a pas à rougir face à certains blockbusters, et qui se regarde en se rongeant les ongles ^^

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