Après une première saison tout simplement parfaite, on peut enfin découvrir la suite du show signé Baran Bo Odar et Jantje Friese! Après 10 épisodes l’an passé, la série allemande nous livre une seconde salve constituée cette fois de 8 chapitres. Va-t-on enfin avoir le fin mot de tout cette histoire qui donne le tournis?
Dès les premières images, on retrouve les sensations familières de cette série, constituée d’éléments très sombres et d’un espoir diffus. L’atmosphère est lourde, chargée de mystères et d’une dimension prophétique, les personnages devant tous composer avec des croyances ébranlées. Pas de doute, on est bien à Winden, la ville qui va cristalliser les mensonges et les secrets de nombreux personnages, dans la continuité de la saison précédente. Le bémol cette année, c’est que l’effet de surprise a bien évidemment disparu, mais que l’on sent clairement l’aspect répétitif du show allemand. Là où l’atmosphère pesante accompagnait davantage les tracés des personnages, on sent cette année une certaine distinction entre les deux. On sent la belle construction de l’ambiance d’une part, et le jeu d’écriture de l’autre, mais le tout est moins imperceptiblement lié. Il y a des moments plus distanciés, qui étaient absents de la saison 1.
La construction des dialogues et les relations entre les personnages possèdent toujours cet intérêt lié à la prophétie, mais on sent que certains moments sont plus poseurs, là où en saison 1 tout apparaissait nettement plus instinctivement. Jantje Friese va poursuivre la descente dans le mal qui ronge la ville, et qui a des impacts sur différentes époques. Jonas va encore une fois voyager dans le temps, et la complexité des différentes imbrications n’est certainement pas simplifiée cette année! Encore une fois, on retrouve cette densité impressionnante dans la gestion de l’écriture, simplement cela découle parfois de manière plus artificielle. Il y a des personnages clairement ennuyeux, comme Claudia Tiedemann et son frère Egon, et ce quelles que soient les époques… Encore une fois, il faut s’accrocher pour comprendre qui est qui et quelles sont les relations entre chacun, et j’ai l’impression que ça devient de plus en plus difficile! ^^
La figure de Noah est aussi traitée de manière plus symbolique, et il perd un peu de sa force de caractère je trouve. Et un peu comme pour John Wick Parabellum qui se perd dans les explications concernant la Table, les révélations sur Sic Mundus ne sont pas forcément toutes utiles. La résolution de certains mystères ôte le charme qui était justement dû à ce mystère… Mais les auteurs ont voulu apporter une logique et parviennent à donner un sens à ces différents voyages, qui mènent tous ces personnages dans un maelström temporel étourdissant! Louis Hofmann apporte une belle évolution à son personnage, et il est accompagné par un casting majoritairement bon. Baran Bo Odar, qui avait mis en scène les 10 épisodes de la première saison, n’en réalise qu’un cette année, et cède sa place sur les 7 autres. Le ressenti différent de cette saison viendrait-il de cette distanciation également? Graphiquement, la série reste très belle, et on ne s’ennuie pas en la regardant. On a envie de comprendre tous les tenants et aboutissants de ces dispositifs temporels, simplement, on est happé moins profondément que lors de la saison 1, qui était véritablement parfaite!
Dark fait donc un retour intéressant, mais moins captivant. Cela est également dû aux nombreuses scènes de dialogues qui prennent le pas sur l’atmosphère elle-même…