Si Disney détient la quasi-totalité d’Hollywood, certains studios tentent de temps en temps de monter au créneau face à ce monopole. Après avoir racheté Pixar, Marvel, LucasFilms et une bonne partie de la Fox, il est difficile de tenir tête à un Mickey à l’appétit gargantuesque. Dans le domaine de l’animation, le studio a toujours su tirer son épingle du jeu, et les tentatives adverses ne risquent pas d’impacter leur belle santé financière. On a donc de temps à autre des studios qui sortent leur film d’animation, comme ce Parc des Merveilles nous venant de Paramount.
L’envers du décor n’est pourtant pas reluisant pour ce film, puisque il a connu certaines difficultés, qui ont eu pour conséquence de n’apposer aucun nom à la réalisation! Le metteur en scène Dylan Brown, qui était officiellement en charge du long métrage, a été licencié en janvier 2018 suite à des plaintes pour harcèlement déposées par plusieurs femmes. Le film étant quasiment achevé, la Paramount n’a pas embauché de réalisateur remplaçant, et le film sort donc sans nom de metteur en scène à son générique! On aurait pu penser que le fameux Alan Smithee serait utilisé, mais il n’en est rien.
Si l’on fait abstraction de ces problèmes (graves) de production, le résultat final est un dessin animé enlevé et rythmé, qui plaira aux enfants et qui est assez intéressant pour que les adultes ne s’ennuient pas. June, une petite fille à l’imagination débordante, passe son temps à trouver des idées pour un parc imaginaire baptisé Le Parc des Merveilles. Elle raconte ses idées à sa mère, qui les souffle à l’oreille de son singe en peluche. Et comme par magie, quelque part, ces idées se concrétisent pour donner vie au Parc des Merveilles! Ce lieu tout simplement magique fait le bonheur de milliers d’adultes et d’enfants, qui se précipitent sur des attractions toutes plus incroyables les unes que les autres!
Mais un jour, une très mauvaise nouvelle tombe dans la famille de June, et la joie de vivre de la petite s’en va. La tristesse l’empêche de continuer son oeuvre, et elle va délaisser ce jeu qui la passionnait tant. Et un beau jour, telle Alice traversant le miroir, June va être entraînée dans le vrai Parc des Merveilles, qui a bien des problèmes depuis qu’elle ne s’en occupe plus… Elle va faire la rencontre de Boomer, Gus, Greta, Steve, Cooper et Peanut, et va se rendre compte que sa tristesse a des répercussions très importantes pour eux… On se retrouve alors plongé dans une sorte de film catastrophe très coloré, où June et ses amis vont tout faire pour remettre le parc debout tout en luttant contre la fameuse nuée noire qui engloutit tout petit à petit!
Le Parc des Merveilles est une sorte de fable initiatique centré sur une petite fille très débrouillarde, qui va devoir croire en sa lumière intérieure afin de sauver ce monde. On se retrouve dans une configuration proche du final d’Avengers en fait, avec sa distorsion temporelle menaçant le monde! Evidemment, le tout est traité de manière moins sombre, même si on sent tout de même le danger que représente cette nuée noire. Le Parc des Merveilles est une aventure mouvementée et colorée, qui va utiliser les ingrédients d’un parc d’attractions pour nous embarquer dans une aventure virevoltante. On va bondir d’un manège à un train rapide, se balader sur des poissons volants ou glisser à travers des tunnels de pailles géantes, et le tout est fait pour que l’imaginaire des enfants soit comblé!
Avec des valeurs telles que l’amitié, la famille et la force intérieure, Le Parc des Merveilles s’inscrit dans une tradition animée qui fonctionne bien, et il est agrémenté de personnages sympathiques et rigolos. La qualité de l’animation est plutôt belle, et l’ensemble est réussi. Sans être inoubliable, ce film remplit son office et on passe un bon moment.