Les Femmes de Stepford (Ira Levin, 1972)

Ira Levin est un auteur américain connu surtout pour 2 romans, Un Bébé pour Rosemary et Les Femmes de Stepford. Je m’attendais à un bouquin très dense, et j’ai été surpris par son aspect très court, puisqu’il fait dans les 150 pages! Mais cela n’empêche pas cette oeuvre d’être un classique, en imposant des thématiques très modernes et en flirtant avec la SF.

Joana et sa petite famille ont décidé de quitter la jungle urbaine de New York, pour venir s’installer dans la petite ville de Stepford, qui semble posséder tous les atouts pour une vie saine et équilibrée. L’atmosphère reposante de cette ville a un effet spécifique sur les femmes, puisque Joana va rapidement se rendre compte qu’elles sont toutes très motivées par le ménage! Pour une militante du MLF comme elle, autant dire que ça la choque plutôt pas mal… Elle va faire la connaissance de plusieurs voisines, qui outre des formes plantureuses et un sourire qui ne s’estompe jamais, sont de vraies femmes d’intérieur, capables de cirer un parquet à 23 heures s’il le faut! Le dynamisme de ces femmes de Stepford est impressionnant…

Ira Levin brosse un portrait fort d’une Amérique en proie au changement, et Stepford représente une sorte d’archaïsme primaire dans lequel le rôle des femmes reste totalement secondaire. La bonne ménagère a sa place en cuisine et avec du produit dépoussiérant en main, point. Evidemment, lorsque Joana va commencer à participer aux discussions concernant les intérêts de la ville, ça va un peu grincer des dents… Le Club des Hommes est une institution qui n’accepte pas d’ingérence féminine, et malgré le soutien de son mari, elle va se rendre compte à quel point les mentalités sont bloquées à Stepford. Mais c’est en menant sa petite enquête sur le passé de la ville qu’elle va se rendre compte que cela n’a pas toujours été ainsi… Elle va aller de découverte en découverte, et va commencer à fonder des hypothèses assez alarmantes sur ce qui se trame ici…

Evidemment, je ne vais pas spoiler, mais je vais vous inviter fortement à lire cet excellent petit roman, rédigé avec de belles notes d’humour et une vision acérée de la société par un auteur qui ne s’embarrasse pas de fioritures. En pleine période de #me too, ce bouquin impressionne par la modernité dont il faisait déjà preuve en 1972! Ira Levin brosse le portrait d’une famille moderne avec beaucoup de soin, et la relation entre Joana et son époux est loin des clichés habituels. Il y a un vrai regard de la part de l’auteur, qui nous conte une fable étrange et très féministe, et le tout est fait de manière très intelligente! Je vous invite à allez faire un petit tour du côté de Stepford, pour voir s’il n’y a pas quelques détails qui vous sembleraient bizarres…

Ce roman a eu droit à plusieurs adaptations cinématographiques: la première sous le même titre en 1975 par Bryan Forbes, qui a été suivi par 3 suites sous formes de téléfilm. La seconde en 2004 par Frank Oz, sous le titre Et l’Homme créa la Femme, avec Nicole Kidman.

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