Lastman saison 1 (2016)

On m’a répété à plusieurs reprises que je devais absolument regarder cette série, mais le dessin style manga japonais me rebutait tellement que je ne franchissais pas le pas. J’avais l’impression que j’allais me lancer dans du Nicky Larson ou un autre japanime dans le genre, et ça ne me tentait pas du tout. Mais un jour, un pote a insisté pour qu’on se mate les premiers épisodes, sachant que chacun dure 11 minutes! Le risque n’était donc pas trop élevé, et j’ai accepté ^^

Et il avait sacrément raison le bougre!!! Lastman est l’une des séries les plus inventives de ces dernières années, et se sert de sa patine manga pour nous balancer tellement de références à la culture pop, qu’elle soit asiatique ou américaine finalement! Lastman est un condensé brut et somptueux de ce qui se fait de mieux dans le domaine de l’animation française, parvenant à lier des thématiques parfois totalement contradictoires dans un récit captivant et qui ne vous lâchera pas jusqu’au dernier plan! C’est une sacrée bouffée d’air frais dans le genre, et elle n’a rien à envier à des séries ou à des films live, tant la densité du scénario et l’attraction des personnages fonctionnent à merveille!

A la base, Lastman est une bande dessinée parue dès 2013, que l’on doit à 3 personnes : Bastien Vivès, scénariste et dessinateur, Balak, scénariste, et Michaël Sanlaville, dessinateur. La série connaît un petit succès, et une adaptation télévisée se concrétise finalement après quelques rebondissements. En effet, suite à la défection d’un partenaire de France Télévisions, cette unique saison semblait devoir retomber dans l’oubli, mais une campagne Kickstarter a permis de financer le reste du projet, aboutissant aux 26 épisodes présentés en 2016. Le réalisateur de cette adaptation est Jérémie Périn, et le pool de scénaristes gravitait autour de Laurent Sarfati, et comprenait notamment Balak et Jérémie Périn. Les auteurs ont décidé d’en faire une préquelle aux bandes dessinées, et de nous présenter la genèse du personnage de Richard Aldana.

Aldana est un gars qui se trouve très souvent dans les embrouilles, et qui gravite autour du club de boxe de Dave McKenzie. Il a une grande gueule et pourrait devenir un champion dans la discipline, s’il en avait un peu plus, de la discipline. Mais un jour, il va se retrouver embarqué dans une drôle d’histoire qui va aller bien au-delà des simples problèmes qu’il rencontre quotidiennement… Et passée la surprise initiale de sa découverte, il va se rendre compte que des éléments fantastiques ou surnaturels commencent à avoir lieu à Paxtown, la ville où il vit. Et qu’il va devoir se bouger le cul pour mettre un terme à la menace! Je ne vous en dévoile exprès pas trop, parce que le récit est suffisamment bien travaillé pour que l’on ne devine pas tous les tenants et aboutissants, et que c’est tellement mieux de découvrir tout ça par soi-même!

Périn et son équipe vont emprunter de très nombreux éléments à des pans culturels très vastes, et on va sentir des influences comme Les Aventures de Jack Burton – dans les Griffes du Mandarin, Le Parrain, Cobra,  Dragon Ball Z, et tellement d’autres! On va avoir des histoires de mafia, de combats de boxe, de triade, de mythologie, de thriller, et le tout est inextricablement lié dans un récit bénéficiant d’une écriture exemplaire! Il n’y a pas un seul moment d’ennui, pas un seul instant où l’on se dit que cet élément n’a pas sa place, et le résultat est carrément jouissif dans le genre! L’intelligence de cette série est de parler aux geeks sans les prendre pour des cons, et démontre qu’il est encore possible d’innover dans le domaine! La précision dans les thématiques, la solidité du doublage (il y a pas mal de voix qui devraient vous marquer) et la qualité de réalisation font de Lastman bien plus qu’un produit issu de la contre-culture, mais bel et bien une série incontournable des années 2010!!!

J’en oublierai presque la musique, qui est carrément géniale et qui renvoie elle aussi aux blockbusters 80’s US avec l’utilisation de synthés old school et entêtants! C’est Fred Avril qui nous balance le score, lui qui apprécie la pop expérimentale! Le résultat est excellent, et on a envie de réécouter constamment cette bande-son! Et l’humour dans tout ça? Et bien il fonctionne carrément bien lui aussi, et pour vous faire une idée, je vais juste vous balancer 3-4 titres d’épisodes : « Tu sais, moi, les Moustachus », « Paramètres mon Cul », « Il a une sale Gueule ton Bernard l’Hermite » ou le mythique « Sors de ma Mère! » C’est bon, vous voyez le genre? 😉 Lastman est une série à tonalité adulte, qui va parler de tueurs en série, de violence, de sexe, et dont le traitement permet de mixer tout ça avec une belle vision de l’innocence, via la figure de la jeune Siri. Le monde est devenu fou (l’histoire de la prise d’otages est juste géniale, avec sa façon de bien égratigner les médias!!!), et que reste-t-il des rêves de gosse?

Lastman parvient à créer une histoire sacrément consistante en y balançant de l’humour, des tripes, des émotions et du merveilleux avec un sens du spectacle consommé et une énergie dingue! La mise en scène est sublime (ce plan qui présente l’école où se trouve Siri et qui remonte pour découvrir la ville au loin est magnifique!) On sent que les mecs ont vraiment fait ça par amour pour les histoires, et ça fait un bien fou de plonger dans une série de ce calibre! Donc maintenant, on va juste croiser les doigts pour avoir droit à une seconde saison SVP!!!

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